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1 Corinthiens 15.1-6
Il y a environ 4 000 ans, un sage a écrit :
L’homme né de la femme, ses jours sont limités et pleins de troubles ! Il est comme une fleur qui germe et puis se fane. Il fuit comme une ombre furtive, et il ne dure pas. Car un arbre, du moins, conserve une espérance : même s’il est coupé, il peut renaître encore, il ne cesse d’avoir de nouveaux rejetons. Mais lorsque l’homme meurt, il reste inanimé. Quand l’être humain expire, où donc est-il alors ? L’homme, quand il meurt, ne se relève plus ; jusqu’à ce que le ciel s’éclipse il ne se réveillera pas, il ne sortira pas de son dernier sommeil. Mais l’homme une fois mort, va-t-il revivre ? (Job 14.1-2, 7, 10, 12, 14).
Ce sage s’appelle Job. Autant qu’on sache, il était contemporain des patriarches Abraham, Isaac et Jacob et son histoire poignante est le sujet du premier livre écrit à faire partie des Textes Sacrés. Depuis toujours, les hommes sont inquiets sur leur avenir ; ils s’interrogent sur ce qui les attend dans l’au-delà et se demandent si tout finit avec la tombe où s’il y a une vie après la mort. Job aussi s’interroge, mais comme il est également prophète, plus loin dans son livre, il donne la réponse quand il écrit :
Mais je sais que mon rédempteur est vivant, Et qu’il se lèvera le dernier sur la terre. Après que ma peau aura été détruite ; Moi-même en personne, je contemplerai Dieu. Oui, moi, je le verrai prendre alors mon parti, et, de mes propres yeux, je le contemplerai. Et il ne sera plus un étranger pour moi. Ah ! mon cœur se consume d’attente au fond de moi (Job 19.25-27).
Nous arrivons maintenant au chapitre 15 de la première épître de l’apôtre Paul aux Corinthiens qui est, selon plusieurs commentateurs, l’un des plus importants et des plus fondamentaux du Nouveau Testament. Depuis le début de l’ère chrétienne, des théologiens ont tenté de sélectionner les dix plus grands Textes des Écritures et presque immanquablement, le 15e chapitre de cette épître figure dans leur liste. Je les comprends, car il ne faut pas se leurrer, alors qu’aujourd’hui, il se peut que vous soyez en pleine santé, et je vous le souhaite, ça ne durera pas autant que les impôts, vous le savez bien. Un jour, chacun d’entre nous sera mis en terre et notre corps redeviendra poussière. C’est là notre lot à tous. Si ce chapitre 15 écrit aux Corinthiens est si important, c’est parce qu’il enseigne que tous ceux qui ont placé leur espérance en Jésus-Christ ressusciteront pour la vie éternelle.
Après avoir traité les dons spirituels que les chrétiens sont appelés à exercer dans leur assemblée avec amour envers leurs frères et sœurs, l’apôtre Paul met en place la poutre maîtresse de la foi chrétienne et qui est aussi sa gloire. C’est la résurrection qui, d’une certaine manière, sert de porte d’entrée à la vie éternelle dans le royaume des cieux. Et ce sera autre chose que cette misérable existence ici-bas qui est surtout composée de maux divers et variés qui se succèdent jusqu’à la mort.
Le christianisme dans son ensemble a perdu de vue l’Ascension du Christ, ce moment sublime où après avoir achevé l’œuvre que le Père lui a confiée, le Fils de Dieu est retourné dans sa gloire céleste où il règne désormais à tout jamais. Ayant perdu des yeux le monde à venir, beaucoup de croyants ont la mauvaise tendance à voir et à se concentrer beaucoup trop sur les circonstances qui les entourent. C’est tragique surtout que je fais malheureusement aussi partie de ces gens-là.
Ce grand chapitre 15 sur la résurrection nous renvoie à la Bonne Nouvelle qui est en fait la victoire du Christ sur la mort, victoire qu’il a remportée pour nous. C’est le dernier grand sujet doctrinal traité par Paul et il est fondamental pour le Christianisme. Nier la résurrection des morts c’est vider la foi chrétienne de ce qui en fait sa valeur unique. Si Jésus n’est pas sorti vivant du tombeau, sa vie, son enseignement et son sacrifice sur la croix seraient au même niveau que les accomplissements de certains grands hommes qui ont fait l’histoire. Dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul écrit :
Jésus a été livré pour nos fautes, et Dieu l’a ressuscité pour que nous soyons déclarés justes (Romains 4.25).
Sur la croix, le Christ s’est chargé de tous les péchés des hommes de tous les temps, bien que seuls ceux qui lui font confiance en bénéficient. Par sa résurrection Jésus revêt le croyant de sa justice ce qui lui ouvre toute grande la porte du paradis. Ce chapitre 15 est important à plus d’un titre car très tôt dans l’histoire de l’Église, des hérétiques sont apparus, enseignant que le Christ n’est pas ressuscité avec un corps, et que seul son esprit est revenu à la vie. Cette hérésie promue par des faux prophètes a pour origine l’influence des croyances païennes qui circulent alors dans l’Empire romain.
Au premier siècle de notre ère, il existe trois philosophies religieuses principales qui concernent la vie après la mort : le Stoïcisme qui enseigne que l’âme se fond dans le divin et donc la personnalité du défunt disparaît avec lui. Cette vision de l’au-delà est similaire au panthéisme d’aujourd’hui. La deuxième croyance en vogue est l’Épicurisme qui est en fait matérialiste dans sa conception du monde, car elle nie toute forme de vie après la mort. Troisièmement on a le Platonisme qui enseigne bien l’immortalité de l’âme, mais selon le processus de la transmigration, ce qui correspond en gros à la réincarnation des religions orientales.
Au cours de l’un de ses voyages missionnaires, Paul se trouve sur la grande place publique de la ville d’Athènes où il annonce le jugement à venir et la résurrection du Christ ce qui suscite des remous dans la foule. Je lis le passage :
Quelques philosophes, des épicuriens et des stoïciens, engageaient aussi des débats avec lui. Les uns disaient : — Qu’est-ce que cette pie bavarde peut bien vouloir dire ? D’autres disaient : — On dirait qu’il prêche des divinités étrangères. En effet, Paul annonçait la Bonne Nouvelle de “ Jésus ” et de la “ résurrection ”, disant : Or Dieu ne tient plus compte des temps où les hommes ne le connaissaient pas. Aujourd’hui, il leur annonce à tous, et partout, qu’ils doivent se repentir. Car il a fixé un jour où il jugera le monde entier en toute justice, par un homme qu’il a désigné pour cela, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant d’entre les morts. Lorsqu’ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent de Paul, et les autres lui dirent : — Nous t’écouterons là-dessus une autre fois (Actes 17.18-19, 30-32).
Quand Paul écrit aux Corinthiens, il a présent à l’esprit toutes les fausses croyances de cet arrière-plan philosophique et religieux ainsi que l’influence néfaste qu’elles exercent sur l’Église. Comme en plus il doit combattre une hérésie qui s’est immiscée dans les milieux chrétiens, l’apôtre va mettre l’accent sur l’aspect corporel de la résurrection du Christ.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.