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1 Jean 3.10-13
On entend quelques fois dire que peu importe la religion qu’on pratique, de toute façon il n’y a qu’un seul Dieu, mais cette croyance est une hérésie parmi d’autres. En réalité, il existe deux personnes qui disent être Dieu : l’Éternel, le Créateur et le seul vrai Dieu, et Satan qui a pour titre « prince de ce monde et père du mensonge ».
La croyance en la paternité universelle de Dieu et la fraternité universelle des hommes est une autre hérésie. Selon les Écritures, il existe sur terre deux grandes familles, deux lignées : les enfants de Dieu et les enfants du diable. Ça paraît dur et je sais bien que dans notre culture on ne doit pas dire des choses pareilles, mais justement, parce que c’est la vérité il faut la dire.
J’ai lu quelque part que quelqu’un a dit qu’un enfant de Dieu ne doit pas épouser un enfant du diable parce qu’il aura des ennuis avec son beau-père. Cette remarque qui se veut être un trait d’esprit contient quand même un gros fond de vérité. Je connais plusieurs personnes qui ayant fait confiance à Jésus-Christ se sont quand même mariées avec quelqu’un qui ne partageait pas leurs convictions religieuses. Quelques fois, ce micmac s’est bien terminé car l’incroyant a placé sa foi en Jésus. Cependant, dans la majorité des situations, ça s’est plutôt mal passé et le croyant a dû abandonner la pratique de sa foi pour garder la paix dans le ménage ou alors il a beaucoup souffert afin de pouvoir continuer à vivre sa foi. Et quand il y a des enfants, dans presque tous les cas, ceux-ci choisissent les valeurs du monde plutôt que vivre pour Jésus-Christ.
Dans les Écritures, Dieu se présente comme le créateur de tout ce qui existe et en particulier de tous les êtres humains (Ésaïe 57.16). Par contre, jamais il ne se déclare le Père de tous les hommes. D’ailleurs à ce sujet, Jean rapporte que Jésus a été particulièrement cinglant envers les chefs religieux de son temps à qui il a dit :
Votre père, c’est le diable, et vous voulez vous conformer à ses désirs. Depuis le commencement, c’est un meurtrier : il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il ment, il parle de son propre fond, puisqu’il est menteur, lui le père du mensonge. Mais moi, je dis la vérité. C’est précisément pour cela que vous ne me croyez pas (Jean 8.44-45).
Je continue maintenant de lire dans le chapitre trois de la première épître de Jean.
C’est ainsi que se manifeste la différence entre les enfants de Dieu et les enfants du diable : celui qui ne fait pas ce qui est juste n’est pas de Dieu, pas plus que celui qui n’aime pas son frère (1Jean 3.10 ; auteur).
Par l’expression « c’est ainsi », Jean récapitule ce qu’il a dit. Il a rappelé que Jésus est venu pour ôter le péché et détruire les œuvres du diable (1Jean 3.5, 9), et il a établi une distinction bien nette entre la lumière et les ténèbres quand il écrit :
Dieu est lumière et il n’y a aucune trace de ténèbres en lui. – Celui qui prétend être dans la lumière tout en détestant son frère, est encore dans les ténèbres (1Jean 1.5 ; 2.9).
Jean a aussi montré comment les enfants de Dieu se différencient des enfants du diable en fonction de leur façon de vivre. Tandis qu’un non-croyant affiche clairement ses couleurs et sa vraie nature par le péché, l’enfant de Dieu doit manifester qui il est vraiment par un comportement qui soit conforme à l’éthique chrétienne, c’est à dire en menant une vie droite et en ayant de l’amour pour les autres et surtout les frères et sœurs dans la foi. Dans l’évangile selon Matthieu, Jésus explique comment repérer un enseignant de mensonges, je lis le passage :
Gardez-vous des faux prophètes ! Lorsqu’ils vous abordent, ils se donnent l’apparence d’agneaux mais, en réalité, ce sont des loups féroces. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Est-ce que l’on cueille des raisins sur des buissons d’épines ou des figues sur des ronces ? Ainsi, un bon arbre porte de bons fruits, un mauvais arbre produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre de bons fruits (Matthieu 7.15-18).
Les fruits sont bien sûr la façon de vivre.
Mais que dire alors de ces êtres humains tout à fait extraordinaires qui se donnent sans compter pour les pauvres, les démunis et les parias ? Je ne veux pas citer de noms mais vous savez à qui je pense. Ces gens illustres qui font beaucoup parler d’eux et qui sont cités en exemple se sacrifient littéralement pour les défavorisés. Pourtant, à entendre ou à lire leur témoignage, de toute évidence, la plupart d’entre eux ne possèdent pas une foi personnelle en Jésus-Christ. Certes, plusieurs utilisent son nom mais ils lui adjoignent d’autres figures religieuses. Ils œuvrent au nom d’un idéal humaniste, religieux ou laïque, et ce qu’ils accomplissent est tout à fait remarquable et digne de louanges. Cependant, la question se pose : pourquoi donnent-ils tant d’eux-mêmes ? Espèrent-ils gagner quelques faveurs avec Dieu comme Martin Luther avant qu’il ne se convertisse ? En effet, dès que Luther est admis au couvent des Augustins (Erfurt, 17 juillet 1705), il essaie par toutes sortes de pratiques ascétiques, mortifications, jeûnes et veilles, de gagner son salut tout en étant persuadé qu’il n’y parviendra pas. Il dit lui-même qu’il a accompli toutes les moineries possibles et imaginables, mais ce n’est qu’après avoir placé toute sa confiance dans le sacrifice parfait de Jésus qu’il trouve enfin la paix intérieure.
Je reviens maintenant à l’épître de Jean qui va parler de l’amour fraternel chrétien. Pour l’apôtre, la pratique de la justice consiste à ne pas pécher et à aimer les autres et principalement les frères. À ce sujet, Matthieu rapporte que Jésus a enseigné que le commandement le plus grand et le plus important est :
Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée (Matthieu 22.37 ; SER).
Et il a ajouté :
Et il y en a un second qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu’enseignent la Loi et les prophètes est contenu dans ces deux commandements (Matthieu 22.39-40 ; SER).
Et dans ses épîtres aux Galates et aux Romains, l’apôtre Paul écrit :
Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi (Galates 6.10 ; NEG). En effet, des commandements comme : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, et tous les autres, se trouvent récapitulés en cette seule parole : Aime ton prochain comme toi- même. Celui qui aime ne cause aucun mal à son prochain. Aimer son prochain, c’est donc accomplir toute la Loi (Romains 13.9-10).
En grec, il existe plusieurs mots qui sont traduits par « amour ». Il y a « Eros » qui dans la mythologie grecque est le nom du dieu de l’amour sexuel, et qui, comme son nom l’indique, a donné érotique en français. C’est le compagnon d’Aphrodite, déesse de la beauté, de la séduction et de l’amour. « Eros » n’apparaît pas dans le Nouveau Testament. Ensuite, nous avons « Philé » et ses dérivés qu’on retrouve en latin avec « filialis, filius ». Ces mots expriment l’amour fraternel ou la relation intime. Le troisième mot est « agapé » ; il est très fréquent dans les Écritures et désigne un amour pur, sincère et désintéressé. C’est avec cet amour que Dieu aime les hommes (Jean 3.16) et c’est le mot que l’apôtre Jean utilise.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.