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1 Jean 3.19-24
Je dois avoir un comportement schizophrénique car parfois je regarde ce que je fais afin de savoir exactement ce que je crois. C’est vrai et ça m’est utile. En effet, par rapport à nos belles paroles, nos actions en disent beaucoup plus long sur nos pensées profondes, nos croyances, ce que nous considérons important dans la vie, nos vraies valeurs et qui nous sommes. C’est aussi l’opinion que partagent tous les auteurs du Nouveau Testament. Je continue de lire dans le troisième chapitre de la première épître de Jean.
Mes enfants, que notre amour ne se limite pas à des discours et à de belles paroles, mais qu’il se traduise par des actes accomplis dans la vérité. C’est ainsi que nous saurons que nous appartenons à la vérité, et nous rassurerons (peisomen ; persuader, tranquilliser) notre cœur devant Dieu, si notre cœur nous condamne d’une manière ou d’une autre ; car Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout (1Jean 3.18-20).
« La vérité » est d’une part, la perspective du monde et de la vie selon les Écritures, et d’autre part, la foi en Dieu et en Jésus-Christ comme Fils de Dieu et Sauveur (Jean 1.9, 14 ; 7.18 ; 14.6 ; 1Jean 5.20).
Tout au long de son épître, Jean rappelle qu’il ne suffit pas de dire mais qu’il faut faire ; ce sont les actes concrets qui authentifient la foi véritable.
En filigrane, on semble percevoir qu’il existe des tiraillements et des divisions dans les églises à cause de l’influence néfaste de ceux qui propagent des hérésies. Or, on doit aimer son frère même si on ne partage pas son point de vue, que ce soient les vérités spirituelles, la politique ou n’importe quoi d’autre. Les signes tangibles de notre amour pour les frères prouvent que nous appartenons bien à Dieu même si notre conscience nous accuse, que ce soit à tort ou à raison. Moi par exemple, je me sens mal à l’aise si je ne suis pas engagé dans un projet productif mais ça n’a rien de spirituel ; c’est plutôt dû à ma personnalité un peu bancale.
Il est vrai que l’idée de se tenir devant le Tout-Puissant est particulièrement intimidante et a de quoi terrifier même le plus noble des saints parce que le péché habite toujours en lui et il commet encore des fautes. Dans le livre de l’Exode (3.6), on lit que Moïse se cache le visage parce qu’il craint de regarder en direction de l’Éternel ; on lit aussi que les prophètes Ésaïe (Ésaïe 6.1-5) et Ézéchiel (Ézéchiel 1.26-28) éprouvent une grande frayeur quand ils reçoivent une vision de la sainteté de Dieu. Et Luc rapporte que après avoir jeté les filets sur l’ordre de Jésus et pris une quantité de poissons, Pierre tombe aux genoux du Seigneur et lui dit :
Éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur (Luc 5.8).
Quand les apôtres Pierre, Jacques et Jean assistent à la transfiguration de Jésus, ils sont terrifiés ; et quand on lit dans le livre de l’Apocalypse que Jean voit le Christ glorifié, il tombe, non pas à la renverse, mais comme mort (Apocalypse 1.12-18).
Tout ça pour dire que le désir d’assurance dont parle Jean n’est pas un luxe, parce que les croyants, même les plus braves et les plus consacrés, ont besoin de tranquilliser leur cœur devant Dieu.
Au vu de mon inconstance, je peux facilement me culpabiliser quand il n’y a pas lieu. Cependant, il existe un tribunal supérieur à ma conscience, car écrit Jean : « Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît tout. » Si je suis déclaré juste à cause de ma foi en Jésus-Christ, c’est que je suis juste malgré mon péché et ma culpabilité vraie ou fausse, et Dieu ne reviendra pas sur sa déclaration qui est écrite en lettres de feu dans les cieux. Dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul écrit :
Il n’y a donc plus maintenant de condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus (Romains 8.1 ; JER).
Rien n’y personne, pas même mes échecs répétés, ne peut changer ma position ou me séparer de l’amour de Dieu (Romains 8.31-39). Bien sûr, Dieu connaît tous mes manquements, égarements, du premier au dernier ainsi que tous ceux dont je ne suis pas conscient (Psaumes 103.14 ; Hébreux 4.13). Dans le psaume 103, David écrit :
Il ne nous traite pas selon le mal que nous avons commis, il ne nous punit pas comme le méritent nos fautes. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant l’amour de Dieu dépasse tous ceux qui le révèrent. Autant l’Orient est loin de l’Occident, autant il éloigne de nous nos mauvaises actions. Et, comme un père est plein d’amour pour ses enfants, l’Éternel est rempli d’amour pour ceux qui le révèrent : il sait de quelle pâte nous sommes façonnés, il se rappelle bien que nous sommes poussière (Psaumes 103.10-14).
Ce passage est l’un de mes préférés parce qu’il exprime la miséricorde divine dans toute sa majesté. Dieu regarde au-delà de mes fautes et voit les affections que le Saint-Esprit a mises en moi comme mon désir de lui plaire, même s’il reste encore de gros progrès à faire.
Quand Jésus demande pour la troisième fois à l’apôtre Pierre : « Simon, fils de Jean, as-tu de l’amour pour moi ? » le texte dit que « il fut peiné ». De même, quand le croyant se sent accablé par son péché, il peut dire avec l’apôtre Pierre : « Seigneur, tu sais tout, tu sais que j’ai de l’amour pour toi » (Jean 21.17).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.