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06 févr. 2026

1 Pierre 1.1 – 2

La première fois que je suis allé en colonie de vacances, j’avais dix ans. C’était très loin de chez moi et pour tout un mois. Je me souviens que j’avais d’énormes coups de cafard ce qui fait que j’appréciais vraiment beaucoup recevoir une lettre de ma maman. Quand j’ai fait l’armée, j’étais tout aussi très loin, à Trèves en Allemagne, mais je n’avais plus de coups de cafard, heureusement. Par contre, j’aimais toujours recevoir des nouvelles du pays.

Au premier siècle de notre ère, les croyants sont disséminés un peu partout dans l’Empire romain, loin des apôtres leur soutien spirituel, et en plus ils doivent vivre dans une société qui leur est très hostile. Alors quand ils reçoivent une lettre de l’un des apôtres, elle leur est extrêmement précieuse et circule d’église en église. Je commence de lire le premier chapitre de la première épître de Pierre.

Pierre, apôtre de Jésus-Christ, salue ceux que Dieu a choisis et qui vivent en hôtes de passage, dispersés dans les provinces du Pont, de Galatie, de Cappadoce, d’Asie et de Bithynie (1Pierre 1.1).

La salutation d’introduction est la formule habituelle utilisée dans les correspondances du premier siècle de notre ère. Les épîtres de l’apôtre Paul commencent généralement de la même façon, par identifier à la fois l’auteur et les destinataires de la lettre.

Le nom « Pierre » est la traduction grecque de l’araméen « Céphas », nom que Jésus donne à Simon lorsqu’il l’appelle à devenir son disciple. L’apôtre Jean explique comment cela s’est passé : un jour, Jean Baptiste voyant Jésus qui passait dit à ceux qui l’entouraient : « Voici l’Agneau de Dieu ! » (Jean 1.36). C’est alors que deux de ses disciples se mettent à suivre Jésus. Dans son évangile, Jean écrit :

André, le frère de Simon Pierre, était l’un de ces deux hommes qui, sur la déclaration de Jean, s’étaient mis à suivre Jésus. Il alla tout d’abord voir son frère Simon et lui dit : – Nous avons trouvé le Messie – ce qui veut dire le Christ. Et il le conduisit auprès de Jésus. Jésus le regarda attentivement et lui dit : – Tu es Simon, fils de Jonas. Eh bien, on t’appellera Céphas – ce qui veut dire Pierre. (Jean 1.40-42).

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, personne d’autre dans le Nouveau Testament ne peut être identifié comme étant « Pierre, apôtre de Jésus-Christ ». Cette affirmation d’autorité apostolique que fait Pierre de lui-même est authentique, car non seulement le texte inspiré de l’évangile selon Jean le dit, mais depuis le premier siècle, les apôtres puis les Pères de l’Église reconnaissent que cette épître est inspirée de Dieu.

C’est à partir de la Pentecôte que Pierre devient vraiment l’image de son nom, un roc inébranlable dans sa foi. Quand il est « Simon », il a les pieds tendres, mais après avoir reçu l’Esprit de Dieu il est transformé, métamorphosé. Il goûte de la prison à cause de sa détermination à rester fidèle à son Maître Jésus-Christ. On le menace mais il ne bronche pas, et pourtant il sait qu’il finira martyr. En effet, après la résurrection et lors de la longue entrevue éprouvante que Pierre a eue avec Jésus, le Seigneur lui a dit :

Vraiment, je te l’assure : quand tu étais plus jeune, tu mettais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais, mais quand tu seras vieux, tu étendras les bras, un autre nouera ta ceinture et te mènera là où tu n’aimerais pas aller. Par ces mots, il faisait allusion au genre de mort que Pierre allait endurer à la gloire de Dieu. Après avoir dit cela, il ajouta : – Suis-moi ! (Jean 21.18-19)

Pierre dit avec justesse qu’il est « apôtre ». Son nom apparaît toujours en tête de chaque liste des Douze (Matthieu 10.2 ; Marc 3.16 ; Luc 6.14 ; Actes 1.13) et il est régulièrement leur porte-parole, assumant ainsi un rôle de chef. Pourtant, il ne fait qu’accomplir la tâche que Jésus lui a confiée sans jamais se proclamer supérieur aux autres apôtres.

Quand l’apôtre Paul se rend à Jérusalem pour rencontrer les dirigeants de l’Église, il parle avec Pierre, Jacques et Jean parce qu’il les considère comme les colonnes qui soutiennent l’Église (Galates 2.9). Cependant, Paul n’est pas allé à Jérusalem pour être enseigné par ces hommes, car dans son épître aux Galates, il dit que c’est par une révélation de Jésus-Christ lui-même qu’il a reçu les connaissances qu’il possède en matière de doctrine chrétienne (Galates 1.12 ; 2.2 ; Éphésiens 3.3).

Dans cette première épître, Pierre s’adresse à ceux qui sont « dispersés » dans cinq provinces d’Asie Mineure, la Turquie actuelle. Le mot pour « dispersés » est utilisé deux autres fois mais avec l’article défini (Jean 7.35 ; Jacques 1.1) parce que c’est alors un terme technique qui désigne spécifiquement les Juifs éparpillés un peu partout suite aux déportations des 10 tribus du nord par les Assyriens puis du royaume de Juda par les Babyloniens. Mais ici, dans l’épître de Pierre, « dispersés » n’a pas d’article et signifie simplement « les croyants qui vivent hors de la Palestine » et en particulier ceux des cinq provinces citées.

Dès la première phrase, Pierre sélectionne ses mots avec soin dans le but d’encourager ses lecteurs sans plus tarder. Les croyants ont été « choisis » par Dieu, dit-il, non par le hasard ou un coup de chance, mais par l’élection inconditionnelle et souveraine du Dieu éternel et tout-puissant. Avant l’instauration de la Nouvelle Alliance et de l’Église, seule la nation d’Israël peut revendiquer ce privilège.

Pierre commence donc sa lettre en mentionnant la doctrine de l’élection qui est directement liée à la souveraineté de Dieu, deux sujets qui ont déjà fait couler beaucoup d’encre parce qu’ils froissent les âmes sensibles. En fait, ce sont ceux qui se croient importants qui refusent à Dieu le droit de choisir les élus. Mais qui d’entre nous oserait dire qu’il a la capacité de comprendre le caractère de Dieu et sa façon d’agir ? Parlant au nom de l’Éternel, le prophète Ésaïe dit :

Vos pensées ne sont pas mes pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, déclare l’Éternel ; autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et autant mes pensées sont élevées au-dessus des vôtres (Ésaïe 55.8-9).

Il est donc normal et pas étonnant du tout que certains concepts bibliques sont en conflit avec les sentiments et les points de vue de l’homme charnel, psychique qui de naissance et de nature est ennemi de Dieu. La doctrine de l’élection est clairement enseignée dans les Écritures et sans la moindre ambiguïté. Jésus a dit :

Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour (Jean 6.44). Ce n’est pas vous qui m’avez choisi. Non, c’est moi qui vous ai choisi (Jean 15.16).

Et dans le livre de l’Apocalypse, l’apôtre Jean écrit :

Tous les habitants de la terre l’adoreront (la bête), tous ceux dont le nom n’est pas inscrit, depuis l’origine du monde, dans le livre de vie de l’Agneau égorgé (Apocalypse 13.8 ; comparez 17.8 ; 3.5 ; 20.12, 15 ; 21.27).

Pierre appelle les élus des « hôtes de passage », des immigrés en somme. Le mot ainsi traduit (parepidêmois) souligne à la fois la nationalité étrangère et la résidence temporaire des personnes ainsi désignées (comparez 1Pierre 2.11). Les croyants n’appartiennent pas à ce monde. Aux Philippiens, Paul dit :

Nous sommes citoyens du royaume des cieux : de là, nous attendons ardemment la venue du Seigneur Jésus-Christ pour nous sauver (Philippiens 3.20).

Au milieu d’une société païenne, les fidèles à Jésus-Christ vivent comme des pèlerins et des voyageurs de passage, des personnes déplacées.

Ceux à qui Pierre s’adresse sont dispersés dans cinq provinces romaines, ce qui représente environ les trois quarts de la Turquie. Pierre désire que le plus grand nombre possible de croyants lisent sa lettre parce qu’il sait que de sévères persécutions ne sauraient tarder. Il veut donc les réconforter d’avance en leur rappelant qu’ils ont été choisis par Dieu et qu’ils possèdent une espérance et un héritage dans les cieux.

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, Paul a exercé un ministère dans deux des cinq provinces citées, en Galatie et en Asie, mais on ne sait pas comment la Bonne Nouvelle est parvenue dans les trois autres. D’après le récit du livre des Actes (16.7), Paul a bien essayé d’aller en Bithynie qui se trouve au nord-ouest de l’Asie Mineure, près du détroit du Bosphore, mais Dieu l’en a empêché sans qu’on sache pourquoi.

Toujours d’après le livre des Actes, on sait que Aquilas et sa femme Priscille se sont convertis à Rome et ont travaillé avec Paul. Or, comme ils sont originaires de la province du Pont, peut-être y sont-ils retournés et que ce sont eux qui ont fondé l’église (Actes 18.2,18).

À la Pentecôte des Juifs de la Cappadoce sont à Jérusalem ; il entendent la prédication de Pierre, certains croient que Jésus est le Messie et ils ramènent la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu chez eux. Il se peut aussi que des disciples de Paul, ou un apôtre, ou même Pierre lui-même aient évangélisé différentes provinces d’Asie Mineure.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

oct. 04 2023

Émission du jour | 2 Rois 16.1 – 17.41

Ahaz, roi de Juda - Osée, dernier roi d'Israël

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