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1 Timothée 3.8-16
D’après la sagesse populaire : « On n’est jamais si bien servi que par soi-même ». Cet adage est un peu cynique car il revient à dire qu’on ne peut vraiment compter sur personne. C’est une exagération bien sûr, mais avec un fond de vérité tout de même. L’apôtre Paul qui connaît bien la nature humaine veut que ceux qui désirent servir le Seigneur soient tirés sur le volet. Il dresse d’abord la liste des qualifications requises pour les responsables d’église, et maintenant il dresse celle pour les diacres.
Le mot pour « diacre » est utilisé une centaine de fois dans le Nouveau Testament. Il provient d’un verbe qui signifie « servir, accomplir des tâches subalternes, administrer ou faire respecter la loi » (Romains 13.4). Le diacre est celui qui fait la plonge, mais c’est aussi le comptable du restaurant, la caissière d’un magasin, la serveuse de la cafétéria ou la stewardesse d’avion. Matthieu rapporte que Jésus utilise ce mot quand il dit :
Le Fils de l’homme n’est pas venu pour se faire servir, mais pour servir lui-même et donner sa vie en rançon pour beaucoup (Matthieu 20.28).
Le diacre est donc celui qui est au service d’autrui.
En second lieu, dans le Nouveau Testament, le mot « diacre » désigne le don spirituel qui consiste à servir (Romains 12.7). Quand il y a quelque chose à faire dans l’église, certaines personnes sont toujours prêtes à monter sur la brèche. Je connais des gens comme ça et j’admire leur dévouement. Moi, ce n’est pas que je rechigne à me salir les mains, mais comme disait mon père : « Mon pauvre Jacky, tu n’es pas dégourdi pour un sou de tes dix doigts ».
Troisièmement, le « diacre » est une position officielle dans l’église. Le mot est utilisé deux fois de cette façon dans le Nouveau Testament : ici et dans l’épître de Paul aux Philippiens (1.1). Les diacres sont soumis aux anciens et les aident pour tout ce qui concerne les tâches pratiques dans l’église ; ce sont les exécutants, mais à l’occasion, ils participent aussi au ministère spirituel avec le pasteur ou les anciens.
Les personnes qui ont le don spirituel de servir les autres n’ont pas nécessairement le titre de diacre, mais il faut espérer que ceux qui sont nommés à ce poste possèdent bel et bien ce don.
L’apôtre Paul est un diacre, un serviteur dans le sens général du terme, mais son vrai titre est « apôtre ». Luc qui est l’auteur du livre des Actes, raconte l’histoire de l’Église depuis son début à la Pentecôte, puis il suit son évolution au travers de l’apôtre Paul jusqu’à ce que ce dernier atterrisse en prison à Rome. Mais curieusement, Luc n’utilise jamais le mot « diacre » alors que celui pour « ancien » revient plusieurs fois dans le livre des Actes.
Luc raconte que dans l’église de Jérusalem, à un certain moment il y a eu quelques tiraillements entre les croyants juifs et ceux d’origine grecque. Sur le conseil des apôtres, les membres de l’église choisissent alors 7 hommes pour résoudre les difficultés d’ordre pratique qui se posent à eux. Ces hommes assument la fonction de diacre mais sans en avoir le titre, et pour une tâche spécifique limitée dans le temps. À cette époque, les problèmes sont encore réglés au coup par coup.
Mais quand Paul écrit à Timothée, une trentaine d’années se sont écoulées depuis la Pentecôte. La Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu s’est répandue dans l’empire, des assemblées locales ont été créées et sont bien établies au point où il est nécessaire de choisir et nommer des diacres. Ce sont des hommes ou des femmes d’un haut niveau de moralité et de spiritualité et bien sûr qui sont des serviteurs modèles.
Pour aider Timothée et Tite à choisir ceux et celles qui ont le gabarit nécessaire pour assumer cette fonction, Paul dresse la liste des qualifications requises. Comme pour les anciens, ce qui compte n’est pas tant les tâches qu’ils vont accomplir et qui ne sont d’ailleurs jamais précisées, mais leur caractère. Je continue maintenant de lire dans le chapitre trois de la première épître de Paul à Timothée.
Il en va de même des diacres. Ils doivent inspirer le respect : qu’ils soient des hommes de parole, sans penchant pour la boisson ni pour le gain malhonnête (1 Timothée 3.8).
Le diacre doit « inspirer le respect », c’est-à-dire être sérieux dans toute sa conduite. Le mot « respect » n’apparaît qu’ici dans le Nouveau Testament. Sa racine signifie « vénérer, adorer ». Quelqu’un de sérieux a une présence et communique la puissance de son caractère.
En second lieu, le diacre doit être « un homme de parole », littéralement : « il n’a pas une double langue », c’est-à-dire pas d’hypocrisie ; il ne parle pas la langue de bois. Comme l’ancien, le diacre doit être intègre et honnête dans ses propos, et il ne change pas son discours en fonction de ceux à qui il s’adresse.
Ensuite le diacre n’est pas buveur, adonné à l’alcool. Et enfin, le diacre se désintéresse des biens de ce monde, ce qui est très important parce qu’à cette époque, c’est lui qui est chargé de distribuer l’argent aux veuves, aux orphelins et aux démunis. Il ne faut donc pas qu’il se laisse tenter à mettre quelques pièces à gauche. Les caisses noires et l’argent sale ne doivent pas exister dans les églises. En tant que trésorier des douze, Judas s’est laissé tenter (Jean 12.4-6) ; il a tapé dans la caisse et ce vice l’a conduit à une action bien plus grave : la trahison de son Maître.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.