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1Jean 1.2-6
J’ai toujours trouvé un peu difficile d’écrire les premiers mots d’une lettre parce qu’ils donnent déjà le ton de tout l’écrit. Presque tous les auteurs de livre se présentent et commencent avec une introduction en bonne et due forme. Peut-être, mais l’apôtre Jean ne respecte aucune de ces règles et entre d’emblée dans le vif du sujet qui le préoccupe. Pourtant, bien que sa première épître ne possède pas les caractéristiques générales des écrits de l’époque, le ton et son contenu intime montrent qu’il s’agit d’une lettre pastorale personnelle.
Les paroles d’encouragement que cette épître contient sont tout à fait à propos aujourd’hui parce que nous vivons une époque où l’humanisme bat son plein, le relativisme a détrôné la vérité, l’homme se prend pour Dieu, et le plaisir est la religion du siècle. Toutes les valeurs sont faussées, inversées même, parce que notre société a évacué les notions de morale, de responsabilité personnelle et de culpabilité. Il s’ensuit que Monsieur tout le monde ne veut pas entendre parler de péché et de justice de Dieu. Notre civilisation décadente a depuis longtemps abandonné l’idée d’absolu ; elle préfère les méli-mélo et accorde une valeur égale à toute opinion et à toute rêvasserie philosophique et religieuse.
Dans le domaine de l’interprétation des Textes sacrés, beaucoup de théologiens affirment qu’on ne peut pas savoir avec certitude ce que les Écritures enseignent vraiment. Par conséquent, et sous le couvert d’une soi-disant humilité, nul ne doit offrir autre chose qu’une opinion prudente issue d’un esprit ouvert. Cette perspective s’oppose carrément à la Parole de Dieu qui affirme au contraire que les croyants peuvent et doivent connaître la vérité (Jean 8.32 ; Psaumes 19.7 ; 119.105 ; Proverbes 22.21 ; Ésaïe 29.24 ; Luc 1.4 ; 1Timothée 4.3 ; 2Pierre 1.12, 19 ; 1Jean 2.21 ; 4.6 ; 2Jean 1). Notre société est comme un bateau à la dérive qui se dirige vers des chutes mortelles. Heureusement, l’apôtre Jean arrive à la rescousse pour nous indiquer le bon chemin vers la maison du Père. Je continue de lire dans le premier chapitre de sa première épître.
Celui qui est la vie s’est manifesté : nous l’avons vu, nous en parlons en témoins et nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée pour nous (1Jean 1.2).
Quand Jean veut insister sur une idée, le plus souvent, il répète ce qu’il vient de dire.
Littéralement, le texte dit : « La vie s’est manifestée ». Ce verbe (ephanerôté) signifie « révéler, rendre visible ce qui était caché ». Jésus est appelé « la vie » parce qu’il possède en lui la vie même de Dieu (1Jean 5.11 ; Jean 5.26), parce qu’il est la vie (Jean 11.25 ; 14.6) et qu’il donne la vie (Jean 6.40). Jésus est l’incarnation et la personnification de la vie, et tous ceux qui ont pu le voir quand il était sur terre ont vu l’essence de la vie ainsi que le Père (Jean 14.9). Ce que nous appelons « vivre », c’est seulement exister pendant quelque temps, mais ce n’est pas la vraie vie, autrement nous ne mourrions pas. La Vie n’est pas un état mais une personne. Pour cette raison, vers la fin de cette épître, Jean écrit :
Celui qui a le Fils a la vie (1Jean 5.12).
Soit j’ai le Fils, soit je ne l’ai pas ; soit je crois en Jésus, soit je ne crois pas. Si j’ai placé ma confiance en lui, alors je possède la vie éternelle.
La plupart des gens qui disent croire en Jésus le considèrent comme un grand homme, une sorte de prophète comme il y en a eu beaucoup ; il a traversé l’Histoire, il a établi une nouvelle religion puis est mort victime de la tyrannie romaine. Ces faits sont vrais mais celui qui croit seulement cela n’a pas la vie éternelle.
Étant donné que tout le monde sait que Jean a suivi Jésus en tant qu’apôtre, il est un témoin oculaire véritable et crédible (Jean 19.35). D’autres livres du Nouveau Testament écrits par des apôtres ou leurs compagnons d’œuvre présentent également des récits crédibles concernant Jésus et la Bonne Nouvelle. Dans sa seconde épître, l’apôtre Pierre écrit :
Nous ne nous sommes pas appuyés sur des histoires habilement inventées, lorsque nous vous avons fait connaître la venue de notre Seigneur Jésus-Christ dans toute sa puissance, mais nous avons vu sa grandeur de nos propres yeux. Car Dieu le Père lui a donné honneur et gloire lorsque, dans sa gloire immense, il lui a fait entendre sa voix, qui disait : Voici mon Fils bien-aimé, qui fait toute ma joie. Or cette voix, qui était venue du ciel, nous l’avons entendue nous-mêmes, puisque nous étions avec lui sur la sainte montagne (2Pierre 1.16-18).
Ceux qui ont reçu le titre de « apôtre » ont été personnellement mandatés par le Seigneur lui-même pour faire connaître la Bonne Nouvelle de sa mort et de sa résurrection. Dans son épître, Jean ne parle pas d’hypothèse philosophique et n’apporte pas sa pierre à un nouvel édifice religieux. Tout comme les autres témoins oculaires, il se sent responsable d’annoncer ce qu’il a vécu en compagnie du Christ, ce qu’il a vu, entendu et touché concernant sa personne, et il proclame ces vérités haut et fort afin que d’autres croient et qu’en croyant, ils obtiennent la vie éternelle.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.