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19 déc. 2023

2 Chroniques 1.1 – 2.6

De nos jours, il suffit de porter une blouse blanche pour inspirer confiance. Au cours du 20e siècle, les habitants des pays industrialisés ont de plus en plus été impressionnés par les nouvelles découvertes et leurs applications technologiques. Ce respect est dû au fait que nous croyons que les scientifiques sont des gens extrêmement rationnels, cartésiens dirais-je, et donc qu’ils conduisent leurs recherches selon des critères d’objectivité absolus, et c’est ce qui leur permet d’arriver à des conclusions non biaisées et dignes de foi. Dans la réalité, les choses ne sont pas aussi nettes, car sans parler de tromperies voulues et de résultats tronqués, il a été prouvé que les hypothèses de départ déterminent en grande partie le résultat qu’on va obtenir tout simplement parce qu’il est impossible à l’homme d’être absolument objectif. C’est aussi ce qui explique que les biographies d’un même homme écrites par des écrivains différents ne se ressemblent pas forcément. C’est un peu pareil dans l’Ancien Testament quand l’histoire d’un roi d’Israël est racontée par plusieurs auteurs. En effet, d’une part, chacun a sa propre vision et compréhension des événements, et d’autres part, il adopte une perspective qui est fonction du message qu’il désire faire passer à ses lecteurs. C’est ainsi que dans les livres des Rois qui racontent l’histoire d’Israël selon le point de vue humain, l’auteur explique que la chute et la destruction de Samarie, capitale des X tribus d’Israël Nord, et de Jérusalem, capitale du royaume de Juda, sont les preuves du juste jugement de Dieu sur son peuple qui a rompu l’alliance conclue par l’Éternel avec leurs ancêtres.

Dans les livres des Chroniques, par contre, l’auteur considère lui aussi l’histoire racontée dans les livres des Rois, mais selon une perspective différente; il regarde les événements à partir du ciel, selon le point de vue de Dieu. Dans les deux cas, la réalité sur terre est la même : les deux nations israélites ont été emmenées en captivité et un nombre très réduit de rapatriés est revenu au pays pour le reconstruire. Face à ce scénario déprimant, le chroniqueur montre que dans sa grâce, l’Éternel n’a pas abandonné son peuple, et que finalement, il accomplira toutes ses promesses. C’est ce qui explique aussi pourquoi le chroniqueur commence son premier livre avec une longue généalogie qui va d’Adam jusqu’à David, la lignée qui conduit au Messie. Pareillement, le Nouveau Testament commence par ces paroles : « Généalogie de Jésus-Christ, Fils de David ».

Dans le premier livre des Chroniques, l’auteur raconte comment le roi David a rassemblé tout ce qui est nécessaire à la construction du Temple. Il a même prévu son fonctionnement avec les hommes nécessaires à qui il a assigné leurs tâches respectives. Tout est fin prêt pour ce grand chantier. En mettant l’accent sur David et sa descendance, sur la prêtrise et le Temple, le chroniqueur veut encourager le petit groupe de colons Juifs revenu d’exil. Il leur communique que malgré le châtiment divin, Israël a toujours un futur glorieux. En décrivant le sacerdoce comme fonction royale, le chroniqueur prépare ses lecteurs à la venue du Messie, préfiguré par David et qui sera issu de sa lignée. Aujourd’hui, Jésus-Christ est d’ores et déjà notre grand-prêtre, et un jour il reviendra pour prendre le pouvoir et régner pendant mille ans sur toute la terre en tant que Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

Dans le second livre des Chroniques, l’auteur décrit le règne de Salomon dans toute sa gloire avec la construction du Temple comme pierre d’angle de son règne. Mais à cause de ses nombreuses femmes d’origine étrangère, ce grand roi va sombrer dans l’idolâtrie, ce qui va entraîner le jugement de Dieu sur lui et sur Israël avec la scission du royaume en deux monarchies. Les livres des Rois racontent leur histoire d’événement en événement tels qu’ils se sont passés, sans essayer d’arrondir les angles. Pendant toute son existence le royaume du Nord, appelé Israël-Nord ou Israël, est dirigé par des souverains qui sont tous infidèles à l’alliance avec l’Éternel. Le syncrétisme religieux y connaît un développement tous azimuts, ce qui entraîne le jugement de Dieu et la destruction d’Israël qui est rayé de la carte par les Assyriens en 722 av. J-C. Le royaume du Sud, appelé Juda du nom de la tribu dominante, est également dirigé par de nombreux rois infidèles, mais aussi par 5 qui sont déclarés « bons ».

L’auteur des livres des Chroniques fait totalement abstraction d’Israël Nord pour s’intéresser uniquement à Juda, le royaume du Sud, car seuls les rois issus de la dynastie de David sont légitimes aux yeux de Dieu, parce que c’est de la lignée de David que doit naître le Messie. Sous l’autorité des rois fidèles à l’Éternel, Juda a connu plusieurs réveils spirituels. Le chroniqueur s’y attarde longuement, parce que selon la perspective divine, les retours du peuple aux termes de l’alliance sont les événements les plus importants qui ont marqué les règnes des rois fidèles du royaume de Juda. Malheureusement ces réveils ne furent que temporaires et l’idolâtrie persistante du royaume du Sud finit par déclencher le jugement de l’Éternel sur la nation qui est envahie par les Babyloniens et la population est emmenée en captivité en plusieurs étapes, la dernière ayant lieu en l’an 586 avant J-C. Le chroniqueur ne dit pas un mot de cet exil. Par contre, il termine son livre en mentionnant le décret du roi perse Cyrus qui autorise les Juifs à retourner dans leur pays et à reconstruire le temple.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

oct. 04 2023

Émission du jour | 2 Rois 16.1 – 17.41

Ahaz, roi de Juda - Osée, dernier roi d'Israël

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