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2 Jean 1.8-13
Le travail de la terre est pénible et exigeant, et je crois bien que je viens de dire une lapalissade. Si on veut obtenir une bonne récolte, non seulement il est indispensable que la nature coopère, mais il faut aussi être vigilant et appliqué. Si on néglige ne serait-ce qu’une étape, comme casser les mottes après avoir bêché, le rendement en pâtira sérieusement. Je continue de lire dans la deuxième épître de Jean.
Prenez donc garde à vous-mêmes, pour que vous ne perdiez pas le fruit de nos efforts, mais que vous receviez une pleine récompense (2Jean 8).
Connaissant la menace sérieuse que constituent les hérétiques qui essaient de tromper les croyants, Jean tire un coup de semonce. Ses lecteurs doivent prendre garde aux effets spirituels désastreux auxquels aboutira tout compromis avec les enseignants de mensonges ; on ne danse pas avec le diable.
Les responsables d’église doivent faire preuve de vigilance, de discernement, et même de méfiance, car les enjeux sont plus que importants ; ils sont éternels. Ayant œuvré dans la vie de ses lecteurs, Jean désire naturellement voir arriver à maturité le fruit du travail spirituel qu’ensemble ils ont accompli.
Paul exprime une préoccupation similaire à l’endroit des Corinthiens et leur écrit :
Ah ! J’aimerais que vous supportiez aussi de ma part un peu de folie. Oui, supportez-moi ! Car j’ai pour vous un amour qui ne tolère aucun rival et qui vient de Dieu lui-même. Je vous ai, en effet, fiancés à un seul époux pour vous présenter au Christ comme une jeune fille pure. Or, j’ai bien peur que vous laissiez votre esprit se corrompre et se détourner de votre attachement sincère et pur au Christ, comme Ève s’est laissé séduire par le mensonge “ tortueux ” du serpent. Si quelqu’un vient vous annoncer un autre Jésus que celui que nous avons prêché, vous le supportez fort bien ! Vous supportez bien, aussi, de recevoir un autre esprit que celui que vous avez reçu, ou un autre évangile que celui que vous avez accepté (2Corinthiens 11.1-4).
pendant toute la durée de son ministère, Paul doit lutter contre les judaïsants qui prônent un mélange de judaïsme et de christianisme tandis que Jean tient tête à des personnes qui dans le passé ont fait partie d’une assemblée chrétienne mais qui sont sortis des rails.
Comme c’est le cas pour tout pasteur fidèle, Jean et Paul souhaitent que ceux qui leur ont été confiés par le Seigneur ne se perdent pas en route. Or, à la fin du premier siècle, de gros nuages sombres se dessinent à l’horizon. Plusieurs mouvements qui s’opposent à l’enseignement apostolique sont nés et constituent une réelle menace pour l’œuvre du Seigneur dans laquelle Jean et ses lecteurs sont mutuellement engagés.
L’Église du Christ d’aujourd’hui a reçu en héritage un patrimoine qui lui a été transmis de siècle en siècle et qui doit être préservé coûte que coûte. Tout au long de l’Histoire, les hommes de Dieu ont prêché, enseigné et défendu la Bonne Nouvelle au prix de beaucoup d’efforts acharnés, de persécutions, et même au prix de leur vie. L’apôtre Paul écrit :
Demeurez donc fermes, frères, et attachez-vous aux enseignements que nous vous avons transmis, soit de vive voix, soit par nos lettres (2Thessaloniciens 2.15).
Plus tard et alors qu’il moisi dans un cachot du couloir de la mort en attendant son exécution, dans sa deuxième lettre, Paul exhorte Timothée plusieurs fois de protéger la vérité qui lui a été confiée ; il lui écrit :
Tu as entendu de moi des paroles de vérité : fais-en ton modèle pour l’appliquer dans la foi et l’amour qui se trouvent dans l’union avec Jésus-Christ. Garde intact, par l’Esprit Saint qui habite en nous, le bien précieux qui t’a été confié (2Timothée1.13-14). Pour toi, reste attaché à tout ce que tu as appris et reçu avec une entière conviction. Tu sais de qui tu l’as appris (2Timothée 3.14).
Les croyants doivent user de discernement et résister avec fermeté aux hérétiques car Dieu exige d’eux qu’ils demeurent fidèle à la vérité, que ce soit sa Parole ou la personne de Jésus.
Bien qu’il soit apôtre, Jean ne se considère pas supérieur aux autres croyants mais comme leur partenaire, ce qui fait qu’au dernier jour, quand les récompenses seront distribuées (Marc 9.41 ; 10.29-30 ; Hébreux 11.26), il ressentira la perte que ses lecteurs subiront s’ils se laissent séduire par les faux frères.
Bien qu’il soit impossible de perdre le salut, les croyants infidèles risquent de passer un très mauvais moment, et ne pas recevoir certaines récompenses que Dieu leur destinait s’ils étaient restés fidèles à la vérité. Jean souhaite évidemment que rien de cela n’arrive à ceux qu’il aime et avec qui il œuvre pour le Seigneur. Paul a la même aspiration que Jean ce qu’il exprime aux Colossiens quand il leur écrit :
Veillez à ce que personne ne vous prenne au piège de la recherche d’une “ sagesse ” qui n’est que tromperie et illusion, qui se fonde sur des traditions tout humaines, sur les principes élémentaires qui régissent la vie dans ce monde, mais non sur le Christ (Colossiens 2.8).
Il est intéressant de remarquer que le désir exprimé par Jean qui veut que ses lecteurs reçoivent « une pleine récompense » montre qu’un échec partiel de la part des croyants ne veut pas nécessairement dire qu’ils seront totalement privés de récompense. Dans sa première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul écrit :
On peut bâtir sur le fondement (qu’est Jésus-Christ) avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses ou du bois, du chaume ou du torchis de paille. Mais le jour du jugement montrera clairement la qualité de l’œuvre de chacun et la rendra évidente. En effet, ce jour sera comme un feu qui éprouvera l’œuvre de chacun pour en révéler la nature. Si la construction édifiée sur le fondement résiste à l’épreuve, son auteur recevra son salaire ; mais si elle est consumée, il en subira les conséquences (1Corinthiens 3.12-15).
Si dans mes valises j’ai de la paille et de l’argent, ce qui est combustible partira en fumée, mais il me restera quand même le métal précieux. Si le foin et le chaume sont brûlés, Dieu tiendra aussi compte de ce que les croyants auront fait de bien pour lui. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrit :
Dieu n’est pas injuste au point d’oublier l’activité que vous avez déployée, par amour pour lui, dans les services que vous avez rendus et que vous rendez encore à ceux qui lui appartiennent (Hébreux 6.10).
Il est très vrai que le croyant ne doit pas servir Dieu dans le seul but d’obtenir une récompense ; le service que le croyant offre jaillit naturellement d’un cœur reconnaissant. Il n’empêche que Dieu récompensera ceux qui lui sont fidèles et aucun auteur du Nouveau Testament ne paraît gêner de le mentionner.
Les dernières paroles de nature théologique que l’apôtre Paul a prononcées, ou plutôt écrites avant de mourir martyr sont un encouragement à persévérer pour Dieu. Dans sa seconde lettre à Timothée, il dit :
J’ai combattu le bon combat. J’ai achevé ma course. J’ai gardé la foi. Le prix de la victoire, c’est-à-dire une justice éternelle, est déjà préparé pour moi. Le Seigneur, le juste Juge, me le remettra au jour du jugement, et pas seulement à moi, mais à tous ceux qui, avec amour, attendent sa venue (2Timothée 4.7-8).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.