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2 Pierre 1.9-15
La plupart des gens pensent qu’aller dans un lieu de culte le dimanche, et suivre certains rites sont des gestes contraignants, ce qui fait que le nombre de fidèles des églises traditionnelles est en chute libre. Pourtant, ces actions que les gens trouvent si gnian-gnian ne sont que de petits ravalements de façade qui exigent peu d’effort comparé à une refonte complète de l’intérieur d’un bâtiment. C’est justement ce chamboulement que l’apôtre Pierre demande à ses lecteurs de faire dans leur vie, mais au niveau spirituel et moral, car la maison en question, c’est chacun d’eux.
Pierre a commencé par donner une liste de sept caractéristiques que tout croyant est non seulement censé posséder, mais qui doivent être présentes en abondance afin que le disciple soit efficace dans son action et donc utile à son Maître. Ces qualités prennent appui sur la foi en Jésus-Christ qui est l’élément vital et la fondation de la vie chrétienne. Cette liste se compose de « la force de caractère, la connaissance, la maîtrise de soi, l’endurance pleine d’espérance dans l’épreuve, l’attachement à Dieu, l’affection fraternelle, et enfin l’amour » (2Pierre 1.5-8). Je continue maintenant de lire dans le premier chapitre de la seconde épître de Pierre.
Celui à qui ces qualités font défaut est comme un aveugle, il est myope. Il a oublié qu’il a été purifié de ses péchés d’autrefois (2Pierre 1.9 ; Autre).
C’est un avertissement sévère que Pierre adresse à des membres d’église ou à des croyants qui se disent comme tel. Leur problème est qu’ils ne font pas de progrès dans la foi, ce dont ils ne sont pas conscients parce qu’ils sont « aveugles » (typhlos) au regard de leur condition spirituelle. Dans les Écritures, la cécité symbolise souvent l’ignorance ou l’incrédulité à l’égard de Dieu.
Non seulement ces gens ne voient pas leur état présent mais ils sont « myopes » (myôpazô), un mot qui n’est utilisé qu’ici dans le Nouveau Testament. D’une part, ils sont indifférents à l’égard de leur condition spirituelle rétrograde, et d’autre part, ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, c’est-à-dire qu’ils ne discernent que leurs intérêts immédiats charnels et terrestres sans considérer leur bien-être éternel. Il est probable que d’une manière ou d’une autre, ils mènent une vie décousue, car séduits par l’immoralité ou l’attrait des richesses, ou par les deux.
En troisième lieu, Pierre leur reproche d’avoir « oublié » qu’un jour dans le passé ils ont dit avoir placé leur foi en Jésus et ont été « purifiés de leurs péchés ». Le mot pour « oublié » (léthén) est courant en grec classique, mais n’est utilisé qu’ici dans le Nouveau Testament.
Le mot pour « purifiés » (katharismou) a donné « catharsis », qui veut dire « nettoyage » en français.
Pierre rappelle à ces gens qu’ils ont été « purifiés de leurs péchés » afin qu’ils se ressaisissent et s’amendent. Mais en attendant un changement spirituel et moral notable, l’apôtre se demande si ce sont de véritables croyants. Paul a eu les mêmes doutes au sujet de certains membres de l’église de Corinthe à qui il écrit :
Examinez-vous vous-mêmes, pour savoir si vous êtes dans la foi ; éprouvez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas que Jésus-Christ est en vous ? À moins peut-être que vous ne soyez réprouvés (2Corinthiens 13.5 ; LSG).
Voilà un questionnement plein de menaces mais à prendre très au sérieux.
Le croyant efficace et productif n’est ni spirituellement aveugle ni myope. Tout au long de sa vie il tente d’arranger ses valeurs et ses priorités selon le modèle des Écritures et il œuvre en vue de l’éternité.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.