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2 Pierre 3.8-10
Un proverbe dit : « Tout vient à temps à qui sait attendre ». Mais qui aime attendre ? Pas moi en tout cas ! Quand j’étais enfant et que le froid hivernal s’installait, j’avais hâte que Noël arrive afin de recevoir tous les cadeaux que je voyais en rêve. À cette époque de ma vie, chaque semaine était interminable et je demandais souvent : « Quand c’est Noël ? »
Ceux qui attendent qu’un événement précis se réalise trouvent toujours que le temps se traîne. Eh bien c’est exactement la situation des premiers croyants qui sont dans une grande expectative parce qu’ils espèrent le retour de Jésus d’un moment à l’autre. Mais après plusieurs décennies d’attente infructueuse et l’usure du temps aidant, les fidèles du Seigneur commencent à perdre patience et à se demander s’il va vraiment revenir.
L’espérance du retour du Christ est de première importante pour l’Église primitive. Cette attente est si réelle et intense que les chrétiens du premier siècle se saluent en disant « Maranatha », ce qui en araméen signifie : « Seigneur viens ! » Les croyants s’accrochent à cette espérance car elle est le point d’orgue de tout ce que leur foi représente pour eux. Il n’est donc pas étonnant qu’à l’exception des deux lettres minuscules Philémon et la troisième épître de Jean, l’ensemble du Nouveau Testament reflète cette anticipation en faisant allusion d’une manière ou d’une autre au retour du Seigneur. En fait, dans les deux cent soixante chapitres du Nouveau Testament, les auteurs évoquent environ trois cents fois la seconde venue du Christ.
Lorsque les croyants vivent dans l’espérance du retour de Jésus, ils sont zélés et enthousiastes pour lui et marchent droits (Romains 13.11 ; 1Timothée 6.14). Comme l’apôtre Jean le dit si bien dans sa première épître, cette espérance a une action purificatrice (1Jean 3.3). Oui, mais quand les croyants négligent la seconde venue de Jésus, ils se laissent aller et absorber par ce qui est temporel et ils s’attachent aux fausses valeurs de ce monde, ce qui fait qu’ils deviennent apathiques vis-à-vis de la Parole de Dieu et des réalités éternelles. Voilà pourquoi l’apôtre Pierre demande à ses lecteurs d’être patients jusqu’à la venue du Christ.
Je continue maintenant de lire dans le chapitre trois de la seconde épître de Pierre.
Mais il y a un fait que vous ne devez pas oublier, mes chers amis : c’est que, pour le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour (2Pierre 3.8).
« Vous ne devez pas oublier (ou « ignorer ») » s’oppose à l’ignorance feinte et volontaire des faux docteurs.
Les imposteurs religieux qui ont déjà commencé à s’introduire dans les églises ont beau jeu de dire aux paroissiens moyens : « Voilà des lustres que vous attendez le retour du Seigneur et il ne s’est rien passé. Soyez donc raisonnables et renoncez à cette idée farfelue d’une soi-disant réapparition de Jésus ». C’est à cause de ce genre de mensonge que Pierre fait appel à la mémoire de ses lecteurs et leur dit : « il y a un fait que vous ne devez pas oublier », puis il leur explique que Dieu ne calcule pas le temps comme les hommes.
En effet, dans un psaume, Moïse écrit :
Avant que soient nées les montagnes, et que tu aies créé la terre et l’univers, de toute éternité et pour l’éternité, toi, tu es Dieu. Car mille ans, à tes yeux, sont comme le jour d’hier qui est déjà passé, comme une seule veille au milieu de la nuit (Psaumes 90.2, 4).
Dieu étant en hors du temps, il n’est pas pressé d’agir. Pierre encourage donc les croyants à tenir compte de la perspective de Dieu, car pour lui et au regard de l’éternité d’où il siège, un clin d’œil, une année ou un siècle c’est quasiment du pareil au même, et un jour ou un millénaire est une quantité négligeable tout autant l’une que l’autre. Les êtres humains comparent le temps au temps, mais Dieu le compare à l’éternité. L’histoire de l’Église qui est d’environ deux mille ans est aux yeux du Seigneur comme deux jours voire même deux minutes.
Dans l’éternité le temps n’existe pas, ce qui est difficile à concevoir pour nous qui sommes tellement dépendants du temps qui passe. Mais quand on y réfléchit, si vous retirez de l’océan une cuillère à café d’eau de mer ou vous en pompez mille tonnes pour éteindre un incendie, ça ne fait aucune différence pour l’océan.
Dans le contexte du passage qui nous occupe, Pierre enseigne que même si pour nous le retour de Jésus semble éloigné, du point de vue de Dieu, il est imminent et peut donc arriver d’un instant à l’autre.
Comme j’aime le rappeler de temps en temps, les êtres humains sont comparables aux poissons qui nagent dans un aquarium ; ils sont enfermés dans le bocal espace-temps et ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez en quelque sorte parce que leur intelligence et leur esprit sont très limités. En conséquence, il ne faut pas essayer de tirer le Créateur vers le bas en l’amenant au niveau de la créature, car le Dieu infini n’appartient pas à notre cadre temporel minuscule.
Le Seigneur Jésus-Christ reviendra bel et bien, mais seulement au moment précis que l’Éternel a déterminé d’avance et de toute éternité. Les mauvais coucheurs qui demandent à ce que Dieu se conforme à leur façon de voir le monde se comportent comme des animistes ou des idolâtres, car au fond, pour eux, le Seigneur de l’univers n’a rien de plus que l’un de ces nombreux esprits censés hanter la forêt, ou que l’une de ces nombreuses divinités qui habitent la mythologie grecque et qui sont animées par les mêmes passions que les êtres humains. Les mauvais coucheurs veulent en effet ignorer que, et comme le dit si bien le prophète Ésaïe (57.15 ; LSG) « le Très-Haut, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint habite dans les lieux élevés et dans la sainteté ». Tous ceux qui prétendent que Christ ne reviendra pas parce qu’il ne l’a pas encore fait sont arrogants et insensés.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.