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3 Jean 1.4-7
Ma femme et moi avons eu le privilège d’avoir des enfants mais avec quelques tracas quand même. Maintenant nous sommes grands-parents et c’est une bénédiction plus grande encore parce qu’on peut profiter des petits enfants sans se soucier de ce qu’ils feront dans la vie et comment ils mèneront leur barque. De plus, comme ils sont éduqués à l’ancienne, ils sont attentionnés envers nous et marchent droit, ce qui augmente d’autant plus notre joie. Ce qui est vrai dans la vie quotidienne l’est aussi dans le domaine spirituel. Je continue de lire dans la troisième lettre de Jean.
Je n’ai pas de plus grande joie que d’apprendre que mes enfants vivent selon la vérité (3Jean 4).
Littéralement, Jean dit : « Je n’ai pas de plus grande joie que d’entendre répéter (ina akouô ; présent du subjonctif) que mes enfants marchent dans la vérité ». Ce verset rappelle beaucoup celui de 2Jean où l’apôtre dit :
J’ai éprouvé une très grande joie à voir certains de tes enfants vivre selon la vérité, comme nous en avons reçu le commandement du Père (2Jean 4).
Comme dans les deux petites lettres, Jean utilise le même mot pour « enfants » (tekna ; teknôn) et que dans 3Jean il ne fait pas le moindre doute qu’il parle de croyants, il n’y a pas de raison de penser différemment pour 2Jean. Tout ça pour répéter ce que j’ai déjà dit dans le commentaire de 2Jean que les enfants de « Kyria la grande Dame » sont les membres d’une assemblée chrétienne.
L’expression « mes enfants » signifie « mes enfants dans la foi » et désigne des personnes que Jean a personnellement enseignés. Parmi eux, certains comme Gaïus, et peut-être même tous, ont été amenés à la connaissance du salut en Jésus-Christ par l’apôtre lui-même.
Jean est fortement réjoui par les bonnes nouvelles qui lui parviennent des prédicateurs itinérants qui ont été reçus par Gaïus. Ils rapportent à l’apôtre que cet homme a de l’amour à revendre envers tous les croyants de passage dans sa ville et son église. Gaïus illustre bien l’exhortation de l’apôtre Paul qui écrit aux Romains :
Les besoins de ceux qui appartiennent à Dieu : soyez-en solidaires, toujours prêts à pratiquer l’hospitalité (Romains 12.13).
Paul aussi se réjouit d’apprendre que ceux à qui il a fait connaître la Bonne Nouvelle marchent dans la vérité. Dans sa première épître aux Thessaloniciens, il écrit :
Vous savez aussi de quelle manière nous avons agi à l’égard de chacun de vous : comme un père le fait pour ses enfants (1Thessaloniciens 2.11). N’êtes-vous pas, en effet, vous aussi, notre espérance, notre joie et le prix de notre victoire, dont nous serons fiers en présence de notre Seigneur Jésus au jour de sa venue ? Oui, c’est vous qui êtes notre fierté et notre joie ! (1Thessaloniciens 2.19-20). Timothée vient de nous arriver de chez vous, il nous a rapporté de bonnes nouvelles de votre foi et de votre amour. Il nous a dit en particulier que vous conservez toujours un bon souvenir de nous et que vous désirez nous revoir autant que nous désirons vous revoir. Aussi, frères, au milieu de nos angoisses et de nos détresses, vous nous avez réconfortés par la réalité de votre foi. Oui, maintenant, nous nous sentons revivre, puisque vous tenez bon dans votre vie avec le Seigneur. Comment, en réponse, pourrions-nous assez remercier notre Dieu pour vous, pour toute la joie que vous nous donnez devant lui ? (1Thessaloniciens 3.6-9).
Il est vrai que pour ceux qui essaient de présenter la personne de Jésus à des non-croyants, c’est une grande joie de les voir accepter le Seigneur. Je parle d’expérience car j’ai eu l’immense avantage de pouvoir annoncer Jésus-Christ à beaucoup de personnes, surtout dans des cités universitaires, mais aussi en ville dans les tours et les barres ou sur le perron d’une villa. J’ai eu le privilège de rencontrer des personnes qui avaient un intérêt sincère pour les réalités spirituelles, qui étaient à la recherche de la vérité sans qu’elles en soient nécessairement conscientes.
Quand je fais la connaissance de quelqu’un qui accepte de discuter de sujets spirituels, il est souvent très méfiant à cause des sectes : ses traits sont tirés, son visage est fermé et son corps est rigide comme un verre de lampe. Puis quand on se voit pour la deuxième fois, il est déjà un peu plus détendu et se sent libre de plaisanter et de sourire. Au fil du temps et de nos discussions, il entre davantage en confiance et commence à s’ouvrir comme une fleur au soleil. Et puis un jour, par l’action du Saint-Esprit dans son cœur, c’est le déclic ; il comprend l’importance de Jésus-Christ et l’accepte. C’est une révolution dans sa vie et une immense joie pour moi.
Je me souviendrai toujours de ce soir d’hiver où je suis rentré chez moi. Il est alors très tard mais notre poêle à bois fonctionne encore car sous le ciel étoilé je vois bien se dessiner la fumée qui sort de la cheminée. Je reviens de chez un couple d’amis qui s’est converti à Jésus-Christ il y a quelques mois. Ce soir là, le mari avait invité une collègue de travail qui avait exprimé le désir d’en savoir davantage concernant Jésus. Et suite à notre discussion, de toute évidence, elle a accepté Jésus-Christ dans son cœur. Je dis « de toute évidence » parce que plus tard, elle a épousé un croyant et à ce jour, ils sont tous deux fidèles au Seigneur. J’étais tellement heureux ce soir-là que j’ai traversé toute la ville de Lyon et suis arrivé au village où nous habitions sans m’en apercevoir. Cette joie a duré jusqu’au lendemain, puis malheureusement la vie avec ses soucis quotidiens reprend vite ses droits et cet événement pourtant merveilleux a fini par s’estomper. Bien sûr, ce souvenir ainsi que d’autres similaires me restent et quand j’y pense, ils me réjouissent encore.
Annoncer la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu en Jésus-Christ devrait toujours être une occasion de se réjouir, surtout pour un serviteur à plein temps, parce qu’il est certain qu’un jour ou l’autre la Parole de Dieu portera des fruits. C’est d’ailleurs dans cet esprit que l’auteur de l’épître aux Hébreux écrit aux croyants juifs :
Obéissez à vos conducteurs et soumettez-vous à eux, car ils veillent constamment sur vous […]. Qu’ils puissent ainsi s’acquitter de leur tâche avec joie et non pas en gémissant, ce qui ne vous serait d’aucun avantage (Hébreux 13.17).
Si ceux qu’on amène à Jésus-Christ et qui marchent dans la vérité sont une occasion de se réjouir, l’inverse est malheureusement vrai. La grande peine qui accompagne le ministère pastoral vient de l’indifférence ou du rejet de la Parole de Dieu par ceux qu’on a enseignés. J’ai des souvenirs douloureux d’un certain nombre de gens qui pendant un temps semblaient sur le chemin du salut mais qui ont tout abandonné ou pire se sont même dressés contre Jésus-Christ. Ils sont un grand sujet de tristesse.
Il y a eu ce jeune homme qui avait dit accepter Jésus comme son Sauveur. Puis il en parle à son grand-père qui fait alors partie d’un mouvement qu’on pourrait qualifier de « antichrist » et moins d’une semaine après sa soi-disant conversion, il se joint à ce mouvement et devient virulent à mon égard. À ce jour, je n’ai toujours pas vraiment compris ce qui a bien pu se passer.
Et puis il y a ce groupe d’étudiants qui ont tous accepté en même temps Jésus dans leur vie. Mais au retour des vacances de Pâques, l’un d’entre eux fait une grosse crise de démence religieuse. Avec ses amis, on a tout essayé pour l’aider, mais en vain car il a sombré dans la psychose ; il va sans dire que voilà encore un très mauvais souvenir.
Bon, je peux toujours me consoler en me disant que je suis en bonne compagnie puisque les apôtres, et Paul en particulier, ont beaucoup souffert à cause de faux croyants. Oui, mais ça ne me réconforte pas vraiment surtout que je me suis demandé plusieurs fois ce que j’aurais pu dire autrement ou faire différemment.
Quand quelque chose ou quelqu’un tourne mal et que je suis impliqué, plus j’y réfléchis et plus je découvre que j’aurai pu mieux faire, que j’ai manqué de discernement et de sagesse. Mais il vaut bien mieux remettre ces événements et ces interrogations entre les mains de l’Éternel qui est le tout-puissant et le Dieu souverain, car lui seul peut changer le cours de la vie et les coeurs.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.