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16 mars 2026

Amos 7.10-17

Quand le journal télévisé du soir ou celui du matin annonce un événement heureux, il est toujours de courte durée et noyé dans un flot de mauvaises nouvelles, et on sait d’avance que tous les jours, quelque part, il y a des scandales ; ça ne cesse jamais. Mais pourquoi le Dieu de l’univers n’intervient-il donc pas ?

Quand le roi d’Israël Nord, Jéroboam Ier, a créé de nouveaux sanctuaires sur le territoire de son royaume, en même temps il a institué une nouvelle prêtrise concurrente de celle qui est issue d’Aaron et que l’Éternel lui-même a ordonnée. Dans le premier livre des Rois, on lit :

Jéroboam se dit : Telles que les choses se présentent, les sujets de mon royaume pourraient bien retourner sous l’autorité du fils de David. S’ils continuent à se rendre à Jérusalem pour y offrir des sacrifices dans le Temple de l’Éternel, ce peuple s’attachera de nouveau à son seigneur Roboam, roi de Juda. Alors ils me tueront et se soumettront à Roboam. Après avoir pris conseil, le roi fit faire deux veaux d’or et déclara au peuple : En voilà assez avec ces pèlerinages à Jérusalem ! Voici votre Dieu, Israël, celui qui vous a fait sortir d’Égypte ! Il dressa l’une des statues d’or à Béthel et installa l’autre à Dan. Ce fut là un péché. Beaucoup de gens accompagnèrent l’un des veaux jusqu’à Dan. Jéroboam fit aussi construire des sanctuaires sur des hauts-lieux et il établit prêtres des hommes pris dans la masse du peuple qui n’appartenaient pas à la tribu de Lévi. Jéroboam institua au quinzième jour du huitième mois une fête semblable à celle qui se célébrait en Juda et il offrit lui-même des sacrifices sur l’autel. […] Il se rendit à l’autel qu’il avait érigé à Béthel le quinzième jour du huitième mois, date qu’il avait fixée de sa propre initiative. Il institua une fête pour les Israélites et gravit l’autel pour y offrir des parfums (1Rois 12.26-33).

Afin d’unifier les X tribus du nord autour de lui, Jéroboam Ier a créé un nouveau système religieux avec tout le tralala : prêtres et festivals ainsi qu’une idole : un veau en papier mâché ou plutôt en bois, plaqué or et qui représente le Dieu du ciel.

La question qui se pose est donc : « pourquoi Dieu a-t-il toléré de son peuple ce sacrilège, cette désobéissance flagrante à la Loi ? » Ce n’est pas facile à comprendre. D’un autre côté, même aujourd’hui, Dieu supporte des tas d’injustices et de révoltes contre lui sans rien dire et sans agir, du moins en apparence.

Souvent je me demande pourquoi Jésus ne revient pas pour mettre de l’ordre, tirer un trait définitif sur la zizanie qui sévit sur terre et pour établir son royaume. C’est alors que me reviennent les paroles du prophète Ésaïe qui écrit :

Vos pensées ne sont pas mes pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, déclare l’Éternel ; autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et autant mes pensées sont élevées au-dessus des vôtres (Ésaïe 55.8-9).

Je continue de lire dans le chapitre sept du livre d’Amos.

Alors Amatsia, prêtre de Béthel, envoya un message à Jéroboam, roi d’Israël, pour lui dire : Amos conspire contre toi dans le royaume d’Israël, et le pays ne saurait tolérer plus longtemps tous ses discours (Amos 7.10).

Béthel est l’un des deux principaux sanctuaires d’Israël Nord, mais il y en a bien d’autres, la plupart ayant été établis par Jéroboam Ier (en 931 av. J-C) lors de la scission de la nation en deux royaumes.

Pour les X tribus du nord, Béthel est l’équivalent du temple de Jérusalem pour Juda, et le centre religieux d’Israël Nord. Ce n’est donc pas par hasard que Dieu envoie Amos exercer son ministère en ce lieu, car s’attaquer à Béthel c’est miner les fondations religieuses du royaume d’Israël Nord.

Cela fait déjà quelques temps qu’au beau milieu du système religieux du royaume des X tribus, le prophète Amos annonce la venue du jugement de Dieu, et jusqu’à présent on lui a laissé les coudées franches. Mais suite à ses visions, il a prononcé une sentence contre la dynastie de Jéroboam II, le roi en place, ce qui suscite une levée de boucliers de la part d’Amatsia, le grand-prêtre du sanctuaire royal de Béthel. Cet homme s’indigne et s’élève de toute sa hauteur contre Amos et l’accuse de fomenter un coup d’État, de faire de ses menaces de châtiment divin, un complot politique, une affaire d’État, que ni le roi ni le pays, qu’il décrit comme une personne, ne peuvent supporter davantage.

Si ce récit est placé à cet endroit du livre, c’est probablement parce que Amos est interrompu à ce moment-là dans l’accomplissement de la mission que Dieu lui a confiée. Cet incident est le début d’un petit interlude historique qui va donner au prophète l’occasion de parler de lui et d’expliquer d’une manière très candide qu’il n’avait jamais songé à quitter son pays pour venir à Béthel annoncer un jugement divin contre diverses nations païennes, contre Juda sa propre patrie, ni contre Israël Nord. Il vivait tranquille dans son coin et ses affaires marchaient plutôt bien ; on pourrait dire que la maxime d’Amos était : « Pour vivre heureux, vivons cachés ». Mais le Seigneur le repère et vient le chercher pour lui confier une tâche à laquelle il ne s’attendait pas.

Les raisons de l’hostilité du prêtre Amatsia contre Amos sont faciles à comprendre. Le seul appui pour son sacerdoce est l’autorité du roi. Or, il se sent humilié par Amos l’intrépide qui sans la moindre peur, menace le royaume au nom et avec la puissance de l’Éternel. Amatsia ne peut pas laisser une telle situation se poursuivre indéfiniment, car Amos s’attaque à l’autorité du roi de qui il détient sa charge et sa subsistance ; il se sent donc obligé de prendre les mesures qui s’imposent pour clouer le bec au prophète de l’Éternel.

De plus, on peut être certain que les autres prêtres de Béthel n’apprécient pas non plus les critiques d’Amos de leur fonction sacerdotale. Si le prophète continue à être écouté et suivi par des fidèles comme c’est semble-t-il le cas, tout le système du culte du veau d’or ainsi que le rôle de ses ministres est remis en question. Or, ces prêtres étant grassement payés, ils ont peur de se retrouver au chômage.

Amatsia commence donc par avertir Jéroboam II de ce qui se passe au cœur de son royaume. Il faut dire qu’il a de bonnes raisons d’être inquiet, car dans l’histoire d’Israël il est déjà arrivé plusieurs fois que les paroles d’un prophète aient suscité une révolte et un changement de dynastie. En effet, c’est de cette manière que les X tribus du nord se sont révoltées contre l’autorité du fils et successeur de Salomon, ce qui provoqua la scission d’Israël en deux royaumes. Dans le premier livre des Rois, on lit :

À cette époque-là, Jéroboam sortit un jour de Jérusalem et fut abordé en chemin par le prophète Ahiya de Silo, vêtu d’un manteau neuf. Ils étaient tous deux seuls dans la campagne. Ahiya prit le manteau neuf qu’il portait, le déchira en douze morceaux et dit à Jéroboam : Prends pour toi dix de ces morceaux ! Car voici ce que déclare l’Éternel, le Dieu d’Israël : J’ai décidé d’arracher le royaume à Salomon et de te confier dix tribus (1Rois 11.29-31).

Plus tard, d’autres rois d’Israël et même un despote syrien ont été renversés suite à une parole d’un prophète de l’Éternel (1Rois 16 1.13 ; 2Rois 8.7-15 ; 9).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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