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Apocalypse 1.10-17
L’une des pages les plus intéressantes de l’histoire de la Grande Bretagne raconte le règne du roi Richard 1er (1157-1199) surnommé « Cœur de Lion ». Tandis qu’il participe à une croisade contre Saladin (1138-1193) sultan d’Égypte et de Syrie, Jean, le propre frère de Richard et homme sournois, profite de l’absence de son frère pour usurper le pouvoir. Mais comme c’est un parfait incapable, le peuple souffre et attend avec impatience le retour du vrai roi. Enfin, Richard revient et reprend son trône alors que les cloches sonnent à toute volée au milieu de la liesse générale d’une foule immense qui s’égosille à crier : « Longue vie au roi ! »
Le jour vient où un roi immensément plus grand que Richard occupera enfin le trône qui lui revient de droit. C’est le Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Son retour se fera avec force et fracas ce qu’il a révélé dans une vision à l’apôtre Jean qui l’a consignée dans le livre de l’Apocalypse. Je continue de lire dans le premier chapitre.
Le jour du Seigneur, l’Esprit de Dieu se saisit de moi, et j’entendis derrière moi une voix forte, pareille au son d’une trompette (Apocalypse 1.10).
Jean est transporté par l’Esprit de Dieu dans une autre dimension que l’espace-temps, et c’est là-bas qu’il voit et entend ce qu’il nous raconte. Les prophètes de l’Ancien Testament et les apôtres Paul et Pierre ont vécu des expériences similaires. Après avoir reçu la révélation qui concerne les sept églises d’Asie, Jean sera projeté dans le futur « Jour de l’Éternel » ou « Jour du Seigneur ». Justement, Jean reçoit cette vision « le jour du Seigneur ». Étant donné que la forme grammaticale de cette expression n’apparaît nulle part ailleurs dans le Nouveau Testament, les commentateurs ont pensé que Jean fait déjà référence au « Jour de l’Éternel », c’est-à-dire à cette période de temps qui couvre les sept années de Tribulation et le millénium. Cependant, cette vue s’accorde difficilement avec le contexte du ministère actuel de Jésus dans son Église. D’autre part, on sait qu’au 2e siècle de notre ère, la locution « jour du Seigneur » qu’emploie Jean est couramment utilisée pour désigner le dimanche, le premier jour de la semaine, le jour de la résurrection. À l’origine, « le jour du Seigneur » est une fête qui rappelle l’accession du pharaon au trône d’Égypte ou son anniversaire. L’idée est reprise par les empereurs romains qui veulent une célébration hebdomadaire. Mais les chrétiens en font le pendant du jour de l’empereur pour rappeler la résurrection du Christ et ainsi son élévation à la souveraineté.
Quand Jean reçoit cette vision, elle est accompagnée de tambours et trompettes pour ainsi dire, de manière à ce que tous les sens de l’apôtre soient bien éveillés. Une telle manifestation de Dieu n’est pas rare, par exemple, Ézéchiel mentionne « une grande clameur » (Ézéchiel 3.12). La scène que nous décrit Jean rappelle aussi la promulgation de la Loi sur le mont Sinaï. Dans le livre de l’Exode, on lit que le troisième jour, « dès le lever du jour, il y eut des coups de tonnerre et des éclairs, une épaisse nuée couvrit la montagne et l’on entendit un son de corne très puissant. Dans le camp, tout le peuple se mit à trembler de peur. Le son du cor allait en s’amplifiant énormément » (Exode 19.16, 19).
Dans le livre de l’Apocalypse, il est 16 fois question d’une voix « forte ou puissante », une fois elle « retentit ou résonne », et Jean mentionne aussi de grands vacarmes comme quand il dit :
J’entendis une voix qui venait du ciel et qui résonnait comme de grandes eaux, comme le grondement d’un coup de tonnerre violent. C’était comme le son d’un orchestre de harpistes jouant de leurs instruments (Apocalypse 14.2).
Ces clameurs et tintamarres ont pour but d’attirer l’attention sur la gravité de la révélation qui va suivre.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.