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Apocalypse 10.3-11
Je suis sûr que vous avez eu l’occasion d’assister à un très gros orage avec grondements de tonnerre et un ciel constamment illuminé par des éclairs ; c’est un spectacle fantastique mais effrayant. D’ailleurs, il n’est pas rare que la foudre tue, si ce n’est pas directement, c’est en détruisant un arbre qui tombe sur quelqu’un qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Quand l’Éternel donna la Loi aux Israélites, dans le livre de l’Exode, on lit :
Dès le lever du jour, il y eut des coups de tonnerre et des éclairs, une épaisse nuée couvrit la montagne et l’on entendit un son de corne très puissant. Dans le camp, tout le peuple se mit à trembler de peur. Le mont Sinaï était entièrement enveloppé de fumée parce que l’Éternel était descendu là au milieu du feu, et la fumée s’élevait comme celle d’une fournaise. Toute la montagne était secouée d’un violent tremblement de terre. Le son du cor allait en s’amplifiant énormément. Moïse parla, et Dieu lui répondait dans le tonnerre (Exode 19.16, 18-19).
Dieu parlait à Moïse au travers du tonnerre, et pourtant ses paroles étaient parfaitement intelligibles. Un peu plus de mille ans plus tard, l’apôtre Jean fait une expérience similaire. Il entend le rugissement puissant d’un ange gigantesque suivi du roulement de sept coups de tonnerre.
Je continue de lire dans le chapitre 10 du livre de l’Apocalypse.
Il (l’ange qui avait posé son pied droit sur la mer et le gauche sur la terre) se mit à crier d’une voix forte comme rugit un lion. Quand il eut crié, les sept tonnerres firent retentir leur voix (Apocalypse 10.3).
De toute évidence, cet ange colossal n’est pas d’humeur à plaisanter. Par sa taille démesurée et son cri tonitruant, il inspire effroi, tremblement et respect. Sa forte présence symbolise la puissance, la majesté et l’autorité de Dieu.
Le mot traduit par « rugit » (mukàomai) n’apparaît qu’ici dans le Nouveau Testament. En grec, c’est l’équivalent du son « meuh » émis par les bovins. Mais deux écrivains grecs classiques l’utilisent pour le lion (Aristophane ; Théocrite) et un écrivain pour le tonnerre (Aristophane).
Plusieurs prophètes comparent la voix de Dieu à un rugissement de lion. Jérémie écrit :
L’Éternel rugit de là-haut, de sa demeure sainte, il donne de la voix, il pousse des rugissements contre son pâturage, il crie contre tous les habitants du pays (Jérémie 25.30 ; comparez Osée 11.10 ; Joël 4.16 ; Amos 1.2 ; 3.8).
Dès que l’ange a poussé son cri de guerre, sept tonnerres retentissent. Comme ils sont distincts de la voix de l’ange, il s’agit certainement de la voix de Dieu ce qui renforce le caractère effrayant de la scène. Dans l’Ancien Testament, les Juifs appellent le tonnerre « les sept voix » (de Dieu) et dans un psaume, le roi David écrit sept fois que la voix de l’Éternel retentit comme un grondement de tonnerre. Je le lis :
La voix de l’Éternel (retentit) sur les eaux, le Dieu de gloire fait gronder le tonnerre ; l’Éternel (est) sur les grandes eaux. La voix de l’Éternel avec puissance, la voix de l’Éternel avec majesté, la voix de l’Éternel brise les cèdres ; l’Éternel brise les cèdres du Liban, il les fait bondir comme un veau ; le Liban et le Sirion comme un jeune buffle. La voix de l’Éternel fait jaillir des flammes de feu. La voix de l’Éternel fait trembler le désert ; l’Éternel fait trembler le désert de Qadèch. La voix de l’Éternel fait enfanter les biches, elle dépouille les forêts, et dans son palais tout s’écrie : Gloire ! (Psaumes 29.3-9 ; SER).
Et dans le livre de Job, Élihou dit de l’Éternel :
Oui, sa voix tonne de façon extraordinaire, il fait de grandes choses dépassant notre entendement (Job 37.5).
Dans les Écritures, « le tonnerre » annonce souvent le jugement de Dieu (Exode 9.23 ; 1Samuel 2.10 ; 7.10 ; 2Samuel 22.14 ; Job 37.5 ; Psaumes 18.14 ; Ésaïe 29.6 ; Apocalypse 8.5 ; 11.19 ; 16.18). Or, ici il y en a sept qui correspondent aux sept coupes de la colère de Dieu qui vont être déversées sur le monde impie.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.