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Apocalypse 13.1-2
Il n’est pas nécessaire d’avoir fait les « grandes écoles » pour se rendre compte que sur tous les continents et sur tous les fronts, la situation sociale est chaotique. Injustices et abus sont le lot quotidien de la grande majorité des êtres humains, et l’instabilité est la norme, qu’elle soit économique ou politique ou les deux. Mais ce n’est rien, comparé aux événements anarchiques qui prévalent avant la Tribulation alors que la plus grande confusion règne à tous les niveaux y compris dans le domaine religieux.
Tous les peuples de la terre aspirent alors plus que jamais à voir paraître quelqu’un à la forte poigne capable d’unifier des nations belliqueuses et de mettre de l’ordre dans un monde en déconfiture. Leur désir sera satisfait et trahi à la fois. Un dictateur s’élèvera et par la guerre imposera la paix, mais elle sera précaire car les nations subjugués tenteront toujours d’échapper à la chape de plomb qu’il fera peser sur eux.
Ce dirigeant mondial sera le despote le plus puissant et le plus cruel d’une longue lignée de conquérants, depuis Attila le Hun jusqu’aux Césars romains en passant par Alexandre le Grand, ainsi que Hitler et Staline dans les temps modernes pour ne citer que les plus connus. Ce que tous ces despotes rêvaient d’accomplir, l’Antichrist y parviendra, et ses accomplissements religieux rivaliseront avec ses succès politiques. Il personnifiera ce que Satan a toujours désiré, s’élever à la place de Jésus-Christ et être adoré.
L’apôtre Jean est le seul auteur sacré à utiliser le mot « Antichrist » et 5 fois dans ses deux prmières épîtres. Il le définit au sens large du terme comme :
« celui qui nie que Jésus est le Christ c’est l’anti-Christ, c’est celui qui refuse de reconnaître le Père et le Fils » (1Jean 2.22). Un grand nombre de personnes qui entraînent les autres dans l’erreur se sont répandues à travers le monde. Ils ne reconnaissent pas que Jésus-Christ est devenu véritablement un homme. Celui qui parle ainsi est trompeur, c’est l’anti-Christ (2Jean 7).
Il y a toujours eu des faux prophètes, des personnes se proclamant envoyés de Dieu pour apporter sa révélation comme Joseph Smith, par exemple, le fondateur des Mormons. Mais dans les derniers temps, ces diseurs de mensonges vont proliférer, ce que Jésus anticipait. Marc rapporte que le Seigneur a dit :
Plusieurs viendront sous mon nom en disant : “ Je suis le Messie ”, et ils tromperont beaucoup de gens (Marc 13.6). Si quelqu’un vous dit alors : “ Le Christ est ici ! ” ou : “ Il est là ! ” ne le croyez pas. De faux christs surgiront, ainsi que de faux prophètes. Ils produiront des signes miraculeux et de grands prodiges au point de tromper même, si c’était possible, ceux que Dieu a choisis (Marc 13.21-22).
Tous les faux prophètes de tous les temps sont des précurseurs de l’Antichrist qui fait son entrée sur scène au début de la Tribulation. La description que nous en fait Jean dans le chapitre 13 est la plus détaillée et la plus saisissante de tous les textes qui font allusion à ce sinistre personnage. Cependant, ce n’est pas un nouvel enseignement car plusieurs auteurs sacrés mentionnent l’Antichrist. Dans sa seconde épître aux Thessaloniciens, l’apôtre Paul écrit :
(Il est) l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de dieu, et de tout ce qui est l’objet d’une vénération religieuse. Il ira jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu en se proclamant lui-même dieu (2Thessaloniciens 2.4). L’apparition de cet homme se fera grâce à la puissance de Satan, avec toutes sortes d’actes extraordinaires, de miracles et de prodiges trompeurs (2Thessaloniciens 2.9).
Le premier prophète à mentionner la venue de l’Antichrist est Daniel. Je lis le passage :
Après cela, dans mes visions nocturnes, je vis surgir une quatrième bête, effrayante, terrifiante et d’une force extraordinaire ; elle avait d’énormes dents de fer, elle dévorait, déchiquetait et piétinait ce qui restait de ses victimes ; elle était bien différente des bêtes qui l’avaient précédée ; elle avait aussi dix cornes. J’observais ces cornes et voilà qu’au milieu d’elles surgit une autre corne plus petite : trois des premières cornes furent arrachées devant elle (Daniel 7.7-8 a, b).
L’Antichrist est cette « autre corne plus petite » qui surgit des dix cornes et devant qui « trois des premières cornes furent arrachées ». Cette prophétie de Daniel comme beaucoup d’autres dans les Écritures a deux applications. La première concerne l’empire romain tel qu’il apparaît dans les livres d’histoire. Au summum de sa puissance, il englobe la totalité du bassin méditerranéen, la Mer noire et s’étend jusqu’aux bords de la mer Caspienne. Les nations sous sa botte haïssent les Césars qui les piétinent en leur faisant sentir leurs « griffes d’airains » et leurs « énormes dents de fer ».
La deuxième application de la « quatrième bête » de la prophétie de Daniel concerne évidemment l’Antichrist lui-même et son empire. Ce suppôt de Satan est tout d’abord élu en toute légitimité, mais ensuite il prend le pouvoir par un coup d’État qui lui permet de prendre la place de trois chefs et de mettre les autres sous sa coupe (Daniel 7.24-25). L’Antichrist est une personne parce que Daniel dit :
Sur cette corne, il y avait des yeux ressemblant à des yeux humains, et une bouche qui parlait avec arrogance (Daniel 7.8).
Plus loin dans sa vision, Daniel ajoute :
Tandis que je regardais, cette corne faisait la guerre aux membres du peuple saint et elle remportait la victoire sur eux (Daniel 7.21).
À l’instar des empereurs romains, l’Antichrist instituera le culte de lui-même. Daniel écrit encore de lui :
(Il sera) un roi dur et expert en intrigues. Sa puissance ira en croissant, mais non par sa propre force. Il causera d’incroyables ravages et réussira dans tout ce qu’il entreprendra ; il exterminera de puissants adversaires et décimera les membres du peuple saint (Daniel 8.23-24). Le roi agira à sa guise, il s’enorgueillira et se croira plus grand que tous les dieux, même plus grand que le Dieu des dieux […]. Il n’aura de considération ni pour les dieux de ses ancêtres […], ni pour aucun autre dieu, car il se placera au-dessus de tous. Mais il vénérera le dieu des forteresses en son lieu (Daniel 11.36-38).
Insolent et animé par Satan, il s’insurgera même contre le Prince des princes, c’est-à-dire Jésus-Christ, dit aussi Daniel (8.25).
Bien que dans le livre de l’Apocalypse, ce soit le chapitre 13 qui décrive l’Antichrist avec le plus de détails, il nous a déjà été présenté comme le meurtrier des deux témoins venus du ciel. Le texte dit :
La bête qui monte de l’abîme combattra contre eux, elle les vaincra et les tuera (Apocalypse 11.7).
Dans le chapitre 12, on assiste à un conflit dans le royaume des cieux où Satan est vaincu, se fait expulser et jeter sur terre. Puis commence la longe guérilla qu’il mène contre Dieu et son peuple, autant les Juifs que les fidèles du Seigneur.
Dans le chapitre 13, Satan s’acharne avec furie pour empêcher Jésus-Christ d’instaurer son règne sur terre, et tente d’établir son propre royaume sous la conduite de l’Antichrist. En apparence, Dieu le laisse faire et donne même à Satan carte blanche pendant la seconde moitié de la Tribulation pour lui prouver qu’il n’est pas plus capable que les hommes d’établir un royaume universel viable.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.