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Apocalypse 18.1-9
Arnold Joseph Toynbee (1889-1975) est un historien anglais du 20e siècle qui devient célèbre pour avoir composé une œuvre en douze volumes qui analyse l’ascension et la chute des civilisations. De 1918 à 1950, cet homme respectable est le principal conseiller du gouvernement britannique sur les questions internationales et plus particulièrement sur le Moyen-Orient. Bon et alors ? Eh bien, incroyable mais vrai, cet historien dit que l’ancienne ville de Babylone serait le site idéal pour un centre politique et culturel.
Or, dans les chapitres 17 et surtout 18 de l’Apocalypse, l’antique Babylone est très souvent mentionnée. La Babylone du chapitre 17 est de nature ecclésiastique car elle représente le système religieux apostat et universel de la première moitié de la Tribulation, et son quartier général est à Rome. Ce système est détruit avec perte et fracas par la bête, l’Antichrist, qui se déclare dieu, installe son image dans le temple de Jérusalem et exige l’adoration du monde entier. En parallèle, l’antique ville de Babylone sur l’Euphrate devient la capitale économique et politique de l’empire de l’Antichrist
Dans le chapitre 18, Babylone est appelée « ville » sept fois en cinq versets (Apocalypse 18.10, 16, 18, 19, 21), ce qui montre qu’il s’agit d’un lieu géographique et que la Babylone antique a été reconstruite sur l’Euphrate. D’autres caractéristiques du texte confirment ce point de vue, comme le fait qu’au moment du retour de Jésus sur terre, Babylone est entièrement réduite en ruines et donc c’est qu’elle était en dur (Apocalypse 18.21). Cette destruction est prophétisée dans l’Ancien Testament mais n’a été que partielle car selon Ésaïe ou Jérémie, Babylone est totalement détruite au moment où les étoiles et le soleil s’obscurcissent (Ésaïe 13.1, 9-10), ce qui correspond à une période de jugement pour l’ensemble des nations du monde (Ésaïe 13.11-13). Par ailleurs, selon Ésaïe, sa ruine a un rapport avec Lucifer qui est précipité dans le séjour des morts (Ésaïe 14.12-15) et sa destruction est suivie d’une paix et d’un repos universels (Ésaïe 14.7-8).
Or, ces événements ne se sont pas encore produits, ni quand Babylone est partiellement brûlée par les Mèdes sous Cyrus le Grand ni plus tard quand elle est à nouveau détruite par l’empereur perse. Ésaïe et Jérémie écrivent aussi que Babylone sera désertée à tout jamais ; ni homme ni bête (apprivoisée) n’y pénétreront (Ésaïe 13.20 ; Jérémie 51.62), ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Ces deux prophètes annoncent encore que la ville sera aussi déserte que Sodome et Gomorrhe, entièrement brûlée où rien ne subsistera (Ésaïe 13.19 ; Jérémie 50.40). Enfin, Jérémie écrit que les pierres de Babylone ne serviront plus à rien (Jérémie 51.26) alors que les décombres actuels ont souvent été réutilisés dans diverses constructions.
La ville antique de Babylone est aujourd’hui en ruines. L’ancien dictateur Saddam Hussein avait vaguement parlé de la reconstruire mais il avait d’autres soucis. Babylone occupe toujours une position stratégique car elle se situe au carrefour de l’Asie, de l’Europe et de l’Afrique ; elle est proche du golfe Persique, à proximité des gisements de pétrole les plus riches du monde, et peut facilement s’alimenter en eau. Pendant la seconde moitié de la Tribulation, Jérusalem est le centre religieux de la bête mais sa capitale politique sera Babylone.
Nous arrivons maintenant au chapitre 18 qui est un requiem, un chant funèbre qui décrit la destruction du dernier et du plus grand empire humain.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.