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04 déc. 2026

Apocalypse 2.12-14

Aujourd’hui, avec la toile, le mot français pour l’internet, je peux communiquer quasi instantanément à la vitesse de l’éclair, avec n’importe qui dans le monde entier. Mais dans l’Antiquité il en est tout autrement. Sur mer, les nouvelles vont à la vitesse du vent, et sur terre, au mieux, elles se déplacent en même temps que les sabots du cheval du facteur de service. C’est le cas du coursier qui délivre le livre de l’Apocalypse à chacune des sept églises auxquelles Jésus-Christ s’adresse. Je continue de lire dans le second chapitre de l’Apocalypse.

Au messager de l’église de Pergame, écris (Apocalypse 2.12 a ; auteur).

Après Éphèse, le porteur va dans le nord et se rend à Smyrne ; puis il continue toujours en direction du nord et arrive à « Pergame ». Contrairement aux deux villes précédentes, Pergame est à l’intérieur des terres, à 24 km de la mer Égée, et aussi en dehors des grandes voies romaines qui desservent l’empire. Pergame est la plus grande, et la plus belle des villes d’Asie, et la capitale de la province depuis près de 250 ans quand elle passe dans le giron de Rome (133 avant Jésus-Christ).

Aujourd’hui, Pergame s’appelle Bergama. La plus grande partie de la ville est construite au sommet d’une colline de 300 mètres de haut de forme conique. Au 19e siècle, ce site très impressionnant est fouillé par Sir William Ramsay, un célèbre archéologue, qui écrit :

« Plus que tout autre site d’Asie Mineure, elle donne au voyageur l’impression d’une ville royale, le siège de l’autorité ; la colline rocheuse sur laquelle elle se tient est énorme et domine la vaste plaine de Caïcus (la vallée du Fleuve) avec une grande fierté et une grande audace (The Letters to the Seven Churches of Asia [Albany, Oregon: AGES Software ; réimpression de l’édition de 1904], p. 226) ».

Pergame possède une immense bibliothèque qui contient 200 000 manuscrits. Au premier siècle avant notre ère, le général romain Marc Antoine (83-30 avant Jésus-Christ) en fait cadeau à la reine Cléopâtre avec qui il a une liaison pendant dix ans et plusieurs enfants. Mais apparemment, la notoriété et les richesses ne font pas le bonheur parce que tous deux se suicident.

Avant que la ville de Pergame ne devienne romaine, c’est la capitale d’un royaume indépendant. Au 3e siècle avant Jésus-Christ, son roi tente en douce de persuader le bibliothécaire d’Alexandrie de venir dans sa ville afin d’y constituer une bibliothèque qui rivalisera avec celle d’Alexandrie. Mais le roi d’Égypte qui a vent du complot retient son bibliothécaire captif, et en représailles il ordonne l’arrêt des exportations de papyrus à Pergame. C’est alors que, « nécessité faisant loi », les habitants de Pergame créent le parchemin (vélin) fait de peaux d’animaux traitées et le répandent dans le monde antique.

Grâce à sa bibliothèque, Pergame devient le centre intellectuel de la province d’Asie et prend en charge la défense par les armes de la culture grecque contre les envahisseurs barbares, ce qu’elle fait avec succès. Une fresque à la base de l’autel de Zeus commémore la victoire militaire de Pergame sur nos ancêtres les Gaulois.

Bien entendu, comme toutes les autres villes importantes, Pergame est un centre religieux. Les quatre principales divinités sont Asclépios (Esculape), le dieu serpent, Zeus dont l’autel à la forme d’un trône, Dionysos ou Bacchus, dieu du vin et de la fertilité, et Athéna (Minerve), déesse de la sagesse et de la guerre.

Mais à côté des idoles, c’est le culte de l’empereur qui domine. D’ailleurs, c’est à Pergame qu’on construit le premier temple en son honneur en l’an 29 avant Jésus-Christ (empereur Auguste ). Plus tard, la ville construit deux autres temples dédiés aux empereurs Trajan (53-117) et Septime Sévère (146-211). Pergame devient ainsi le plus grand centre de culte à l’empereur et on l’adore avec ferveur.

La conséquence de cette idolâtrie grossière est que la chasse aux croyants est ouverte toute l’année, alors que dans les autres villes, les chrétiens sont surtout persécutés le jour officiel où chacun est tenu d’offrir un sacrifice à l’empereur. Polycarpe est exécuté parce qu’il refuse de participer à un tel acte d’idolâtrie, et il est probable qu’Antipas, dont il est question plus loin (Apocalypse 2.13), est mis à mort pour la même raison.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 08 2023

Émission du jour | 1 Chroniques 16.23 – 17.15

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