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Apocalypse 20.11-13
Hier, aujourd’hui, et demain, ont lieu de par le monde d’innombrables comparutions devant un tribunal, suite à quoi en principe, un jugement ou une sentence est prononcé. Il n’est certes jamais agréable d’être traduit en justice, mais c’est de la gnognotte comparée au tribunal présidé par Celui à qui nous devrons tous rendre des comptes. Dans les Écritures il est question de plusieurs jugements.
Premièrement, le tribunal de Jésus-Christ devant lequel tous ceux qui ont foi en lui doivent comparaître. C’est le moins douloureux, lui encore que si je pouvais l’éviter, ça m’arrangerait bien. C’est à ce moment-là que les croyants qui ont été fidèles au Seigneur sont récompensés pour leur dévouement (2Corinthiens 5.10). Tous ceux qui vont à ce rendez-vous incontournable sont bienheureux car ils ont part à « la première résurrection » (Apocalypse 20.4-6).
Il existe un autre jugement, incontournable lui aussi, qui est réservé à ceux qui ne bénéficient pas de la grâce de Dieu. Connu sous le nom de « Jugement dernier », son vrai nom est : « jugement du grand trône blanc ». Cette comparution est de très mauvais augure car toujours suivie de la sentence de « la seconde mort ». Ce rendez-vous est aussi la dernière fois que Dieu se comporte en Juge.
Pour pouvoir se présenter en personne à la barre des accusés, le condamné ressuscite; il sort du séjour des morts et la preuve de sa culpabilité est présentée. Mais aucun jury n’est présent et aucune délibération n’est prévue. La défense n’est pas assurée car il n’y a pas d’avocat et le verdict est sans appel. Tous les accusés sont déclarés coupables et punis pour l’éternité sans jamais aucune possibilité de révision de procès et remise en liberté.
L’apôtre Jean qui décrit ce qu’il voit utilise un langage simple mais rendu brutal par l’absence de détails. Il faut dire que la scène est tellement terrifiante qu’il n’a pas besoin d’y ajouter des expressions frappantes.
Dans un sens, la condamnation des hommes est la faute de Satan le Père du mensonge car dans le jardin d’Éden c’est lui qui incite Ève de désobéir à l’ordre de l’Éternel. Mais la ficelle est grosse et Éve hésite à manger le fruit défendu; elle rappelle au diable l’interdiction de Dieu et sa menace, mais le serpent balaie ses doutes en affirmant : « Mais pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! » (Genèse 3.4).
Le diable a également réussi à convaincre les multitudes qu’il n’y a pas de jugement et donc qu’on peut vivre comme bon nous semble. Il se sert des religions et depuis un siècle et demi, de la théorie de l’évolution pour conduire d’innombrables gens à la perdition. En effet, si l’homme descend d’une soupe primaire selon des processus naturels, il n’y a plus de Créateur à qui on doit rendre des comptes, et à la mort tout est fini.
Les fausses religions aussi sont perverses ; comme les divinités sont affligées des mêmes tares que les hommes, elles n’exigent pas de conduite morale de la part de leurs adeptes et de toute façon, si elles se fâchent, on peut toujours les apaiser par des cérémonies.
Mais en dépit des spéculations insensées des hommes, il y a bel et bien un Dieu créateur et il est aussi le Juge suprême de l’univers. Comme sa nature est d’être juste, toutes ses décisions le sont également, ce qui paraîtra au jugement du « grand trône blanc » quand nul ne contestera sa sentence.
Ceux qui ici-bas n’acceptent pas la grâce de Dieu en Jésus-Christ, seront obligatoirement confrontés dans l’Au-delà à sa justice. Or, la justice s’obtient en venant à Jésus Christ et en croyant en lui pour recevoir la vie (Jean 5.40 ; 8.24), ce que ses contemporains ont refusé.
Je continue maintenant de lire dans le chapitre 20 du livre de l’Apocalypse.
Ensuite je vis un grand trône blanc et celui qui y était assis (Apocalypse 20.11 a).
Ici encore, l’expression grecque (kai eidon) traduite par « ensuite », nous ouvre une nouvelle fenêtre de la vision de Jean.
À partir d’ici et jusqu’à la fin du chapitre 20, l’apôtre décrit en termes très sobres mais percutants, le jugement dernier qui aura lieu à la fin des mille ans de règne de Jésus-Christ, ce qui correspond aussi à la fin de l’histoire de l’humanité, et au début de l’éternité avec une « nouvelle terre et de nouveaux cieux ».
Le trône que voit l’apôtre Jean est « grand » peut-être par sa taille, mais surtout par sa signification car la majesté et l’autorité divines lui sont attachées. Le prophète Daniel a lui aussi reçu la même vision car il écrit :
Je regardai encore pendant qu’on installait des trônes, un vieillard âgé de très nombreux jours prit place sur l’un d’eux. Son vêtement était blanc comme de la neige et ses cheveux étaient comme la laine nettoyée. […] Un fleuve de feu jaillissait et coulait devant lui, des millions d’êtres le servaient, et des centaines de millions se tenaient debout devant lui. La cour de justice prit place et l’on ouvrit des livres (Daniel 7.9-10).
Cette scène correspond à la seconde résurrection, celle qui conduit au jugement. Cette résurrection est également mentionnée par Jésus dans l’évangile selon Jean (Jean 5.29). Après avoir prononcé une condamnation contre les non-Juifs, dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul dit aux Juifs :
Par ton entêtement et ton refus de changer, tu te prépares un châtiment d’autant plus grand pour le jour où se manifesteront la colère et le juste jugement de Dieu (Romains 2.5).
Ce jour est le jugement du grand trône blanc, un trône qui semble différent de celui qui est préalablement mentionné plus de 30 fois dans l’Apocalypse (Apocalypse 4.2 ; etc.). Jean ne précise pas qui est assis sur ce trône mais il s’agit de Jésus-Christ (comparez Apocalypse 3.21) car selon plusieurs passages des Écritures, c’est lui qui jugera le monde. Dans son évangile, Jean rapporte qu’il a dit :
Ce n’est pas le Père qui prononce le jugement sur les hommes ; il a remis tout jugement au Fils (Jean 5.22 ; comparez Jean 5.26-27 ; Matthieu 19.28).
Dans le livre des Actes, on lit que l’apôtre Pierre dit au centurion romain Corneille et à tous les siens :
Jésus nous a donné l’ordre de prêcher au peuple juif et de proclamer que c’est lui que Dieu a désigné pour juger les vivants et les morts (Actes 10.42).
Aux philosophes d’Athènes, l’apôtre Paul déclare :
Il (Dieu) a fixé un jour où il jugera le monde entier en toute justice, par un homme qu’il a désigné pour cela, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant d’entre les morts (Actes 17.31).
Et Paul écrit respectivement dans son épître aux Romains et dans sa seconde lettre à Timothée :
Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes (Romains 2.16 ; LSG). C’est […] Jésus-Christ, qui va juger les vivants et les morts (2Timothée 4.1).
Parfois, on entend quelqu’un se moquer de Jésus en chanson, en juron, ou même dire « doux Jésus » qui n’est certes pas une expression violente mais tout de même prendre son nom en vain. Eh bien, si on croit vraiment à la scène du grand trône blanc décrite par Jean, on n’est pas simplement mal à l’aise mais saisi d’horreur.
Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, je ne voudrais pas être dans les souliers de ceux qui ont participé d’une quelconque manière à la comédie musicale « Jésus-Christ superstar », ou aux romans et films qui inventent ce qu’a été sa vie comme « le code Da Vinci ». On peut rétorquer que ces personnes ne savent pas qu’ils font mal, mais j’en doute fort car c’est de l’ignorance voulue, et puis même, car de toute façon aucune excuse ne sera recevable devant le Seigneur de gloire.
Il y a bien des façons d’écarter Dieu et Jésus-Christ de sa route, et l’une que j’ai souvent entendue consiste à dire : « On verra bien quand on sera de l’autre côté, ou encore, je suis meilleur que la plupart des gens ». D’autres sont aussi arrogants que des coqs et affirment : « S’il y a un Dieu et qu’il est juste, il sera bien obligé de tenir compte de mes bonnes actions ». Assez curieusement, c’est également de cette manière que Jean Jacques Rousseau compte se justifier devant Dieu. Dans le préambule de son livre : « Confessions », il déclare :
Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra ; je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge. Je dirai hautement : voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus. […] Que chacun d’eux découvre à son tour son cœur aux pieds de ton trône avec la même sincérité, et puis qu’un seul te dise, s’il l’ose : Je fus meilleur que cet homme-là.
Nous aimons nous comparer à d’autres et dire : « Je suis quand même bien mieux que le voisin d’à côté ». Bien sûr ! Mais encore me faudrait-il bien connaître le voisin d’à côté. Chacun sait des choses qui le concernent qu’il n’oserait pas dire à son meilleur ami. C’est votre cas n’est-ce pas ? Vous savez ce que vous cachez, ce qui vous fait honte et que pour rien au monde vous voudriez qu’on découvre. Mais pour ceux qui se trouvent devant le grand trône blanc et qui demandent à être jugés en fonction de leurs actions, les moindres détails de leur vie vont être exposés au grand jour. Dans le livre de l’Ecclésiaste, Salomon écrit :
Dieu jugera toute œuvre, même celles qui ont été accomplies en cachette, les bonnes et les mauvaises (Ecclésiaste 12.14).
Depuis notre plus tendre enfance, chaque action, parole et pensée est enregistrée quelque part dans notre mémoire. En ce monde, nous n’avons qu’un accès limité à nos souvenirs, mais au jugement dernier ceux qui sont mis en examen visionnent toute leur vie en détail du début à la fin, et ce qu’ils vont voir et entendre va les convaincre que Dieu est parfaitement juste de les envoyer dans l’étang de feu.
Je ne sais pas vous, mais pour ma part, voir se dérouler ma vie devant mes yeux n’est pas une expérience qui me tente le moins du monde parce que je sais que mes bonnes actions laissent à désirer, et puis surtout, elles ne peuvent en aucun cas gommer les mauvaises. Il existe pourtant bien un moyen d’effacer ses fautes. Dans ses épîtres aux Éphésiens et aux Romains, l’apôtre Paul écrit respectivement :
En Christ, parce qu’il s’est offert en sacrifice, nous avons été délivrés et nous avons reçu le pardon de nos fautes (Éphésiens 1.7). C’est lui que Dieu a offert comme une victime destinée à expier les péchés, pour ceux qui croient en son sacrifice (Romains 3.25).
Pour ne pas se retrouver devant le grand trône blanc, il faut accepter d’être purifié par le sang de Jésus et ainsi recevoir le pardon de ses péchés. Cet acte permet au repentant d’ôter ses guenilles et d’être revêtu de la justice de Jésus-Christ, la robe de « lin pur éclatant » indispensable pour entrer au ciel (Matthieu 22.11-14).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.