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Apocalypse 3.16-22
En général, quand quelque chose n’est pas passé et qu’on l’a pas digéré, on a envie de tout renvoyer. Mais ça peut aussi arriver devant une scène particulièrement répugnante comme une personne accidentée ou suicidée, dont la chair ou la matière grise est étalée un peu partout. Ce phénomène de répulsion peut donc avoir une origine psychologique autant que physique. Je sais que je suis un peu cru et vous voulez savoir où je veux en venir. Eh bien ce que je viens de décrire est le sentiment du Seigneur devant la conduite des chrétiens de Laodicée. Je continue de lire la lettre à cette église dans le chapitre 3 de l’Apocalypse.
(Je connais ta conduite et je sais que tu n’es ni froid, ni bouillant.) Mais puisque tu es tiède, puisque tu n’es ni froid, ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche (Apocalypse 3.16).
Une église bouillante spirituellement vivante est souvent aussi fondamentaliste. Quel vilain mot dans notre société où la correction exige qu’on accepte tout le monde et toute forme de comportement dans tous les domaines. Les membres d’une église vivante croient que les Écritures sont la Parole de Dieu et donc que son enseignement est la Vérité, même si cette notion blesse les âmes sensibles. Et ce qui heurte le plus cette sensibilité est la confession de foi des vrais croyants concernant le salut. En effet, que ce soient ceux qui croient en rien ou les religieux, ils ne peuvent pas accepter que Jésus seul puisse ouvrir la porte du paradis et que les autres fondateurs de religion ne sont que du vent. Cette intolérance leur est intolérable.
Une église froide est par exemple une assemblée unitarienne. Elle ne veut pas de Jésus-Christ et ne s’en cache pas. Ses membres ne sont pas hypocrites vis-à-vis du Seigneur ; ils le considèrent simplement comme un grand homme parmi d’autres, un point c’est tout. Ils sont aussi pour la tolérance tous azimuts car pour eux c’est la vertu suprême. Ils invitent des dignitaires représentant toutes les religions possibles et imaginables car ils pensent que tous les êtres humains peuvent contribuer au bien de l’humanité. Bien sûr, il y a quand même une exception à cette embrassade universelle car même la plus grande des tolérances a ses limites. Ils refusent de converser avec les croyants authentiques, les fondamentalistes, parce que selon eux, ce sont des fanatiques. Par contre, au nom de leur tolérance, ils trouvent toujours des excuses aux terroristes.
Les tièdes sont pires que les froids parce que ce sont des hypocrites qui jouent à la religion, un peu comme les pharisiens arrogants et imbus d’eux-mêmes qui méprisent le petit peuple nous dit Jean dans son évangile (Jean 7.49), mais qui se font mousser parce qu’ils obéissent aux règles de vie très strictes qu’ils se sont fabriquées de toutes pièces, mais qui pour cette raison même sont absolument sans valeur. Ils ne manquent pas de zèle mais elle est très mal placée (Romains 10.2). De cette sorte de gens, dans sa seconde lettre à Timothée, l’apôtre Paul dit :
Certes, ils resteront attachés aux pratiques extérieures de la religion mais, en réalité, ils ne voudront rien savoir de ce qui en fait la force (2Timothée 3.5).
Les tièdes préfèrent leur propre tambouille. Bien qu’ils clament accepter la grâce de Dieu en Jésus-Christ, en réalité ils lui sont parfaitement indifférents. Ça ne leur fait ni chaud ni froid puisqu’ils sont tièdes.
Que ce soit la pratique rigoureuse des pharisiens ou la religiosité superficielle répandue de nos jours, c’est du pipi de chat. Je suis un peu choquant, j’en conviens, mais le Seigneur l’est bien davantage. En fait, quand il réprimande l’église de Laodicée il ne prend pas de gants et il est brutal puisqu’il dit : « je vais te vomir de ma bouche », une expression sans pareille dans le Nouveau Testament qui exprime son profond écœurement.
Cependant et tout bien considéré, les chrétiens de Laodicée ont la chance que le Seigneur condescende à leur dire comment il les considère car il pourrait tout aussi bien les écarter de ses pensées et les punir sans les avertir. Mais maintenant qu’ils ont l’opportunité de pouvoir regarder la dure vérité en face et de s’amender, tout n’est pas perdu pour eux.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.