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Apocalypse 4.1-2
Je suppose que dans toutes les langues, il existe des expressions qui sont drôles. En tout cas c’est vrai en anglais, en allemand, en espagnol, en grec, en hébreu et bien sûr en français où ces expressions sont nombreuses. Celle qui me vient à l’esprit en rapport avec le livre de l’Apocalypse est « briller par son absence ». Mais comment quelqu’un ou quelque chose peut-il briller s’il est absent ? Justement, c’est ça le trait d’esprit. Dans les trois premiers chapitres de l’Apocalypse, il est constamment question de l’Église (ekklesia), un mot qui signifie « ceux qui ont été appelés hors de ».
Eh bien à partir du quatrième chapitre de l’Apocalypse, l’église brille par son absence ; l’apôtre Jean n’en parle plus et c’est comme si elle avait disparu. Et effectivement c’est bien ce qui est arrivé puisque Jésus est venu la chercher ; il l’a enlevée dans les airs pour l’emmener avec lui dans les cieux, sa résidence éternelle. Dans ses premières épîtres aux Corinthiens et aux Thessaloniciens, l’apôtre Paul écrit :
Voici, je vais vous révéler un mystère : nous ne passerons pas tous par la mort, mais nous serons tous transformés, en un instant, en un clin d’œil, au son de la trompette dernière. Car, lorsque cette trompette retentira, les morts ressusciteront pour être désormais incorruptibles, tandis que nous, nous serons changés (1Corinthiens 15.51-52). Au signal donné, sitôt que la voix de l’archange et le son de la trompette divine retentiront, le Seigneur lui-même descendra du ciel, et ceux qui sont morts unis au Christ ressusciteront les premiers. Ensuite, nous qui serons restés en vie à ce moment-là, nous serons enlevés ensemble avec eux, dans les nuées, pour rencontrer le Seigneur dans les airs. Ainsi nous serons pour toujours avec le Seigneur (1Thessaloniciens 4.16-17).
L’Église se trouve donc dans les cieux en compagnie de Jésus, qui de son trône dirige les opérations de la Tribulation sur terre. Quant aux croyants, ils apparaissent bien, mais au lieu de constituer l’Église, ils forment l’épouse du Christ.
L’Enlèvement de l’Église, c’est à dire l’ensemble de tous les croyants authentiques, ne veut pas dire que la chrétienté sur terre disparaît du jour au lendemain, pas du tout. D’ailleurs le premier dimanche qui suivra cet événement inédit, certaines assemblées se réuniront comme d’habitude et il ne manquera pas un seul membre à l’appel ; tous seront présents. Des églises dites « chrétiennes » continueront d’exister mais elles sont apostates. Elles traverseront donc la Tribulation et constitueront ensemble ce qui dans l’Apocalypse, s’appelle « la grande prostituée ».
Au début du livre de l’Apocalypse, Jésus dit à l’apôtre Jean : « Écris donc ce que tu as vu, ce qui est, et ce qui va arriver ensuite » (Apocalypse 1.19), ce qui est le plan du livre. Nous avons terminé la première et la seconde partie, c’est-à-dire la vision du Christ ressuscité que Jean a reçu (chap. 1) et « ce qui est », c’est-à-dire l’état des églises (chap. 2–3) à la fin du premier siècle, ce qui est également un cliché de ce qu’elles seront au travers de l’Histoire.
À partir du quatrième chapitre nous allons parcourir en détail « ce qui va arriver ensuite » (chap. 4–22), c’est-à-dire les événements extraordinaires qui auront lieu dans l’avenir, qui précèdent et aboutissent à la seconde venue de Jésus-Christ (chap. 4–18), puis son retour sur terre proprement dit (chap. 19) ; ensuite ont lieu les retentissements de ce retour : l’instauration du royaume millénaire (chap. 20) et enfin la Nouvelle Jérusalem, les nouveaux cieux et la nouvelle terre (chap. 21–22). Il ne fait aucun doute que l’événement le plus important est la seconde venue de Jésus-Christ, tout comme le thème central des quatre évangiles est sa première venue.
Au travers des siècles, de nombreuses interprétations des chapitres 4 à 22 de l’Apocalypse ont été suggérées, mais elles se perdent toutes dans un dédale d’opinions contradictoires où une chatte ne retrouverait pas ses petits. La seule perspective cohérente avec le texte considère qu’à partir du chapitre quatre, il est question d’événements futurs, même s’ils ne suivent pas toujours un ordre chronologique strict.
Cette troisième et principale section du livre présente un portrait saisissant et plus détaillé de l’avenir du monde que n’importe quelle autre partie des Écritures. Cette dernière révélation termine et comble toutes les prophéties bibliques se rapportant à l’histoire de l’humanité, et qui sont à juste titre centrées sur la personne et l’œuvre de Jésus-Christ.
Jean reçoit d’abord une vision du ciel qu’il nous décrit dans les chapitres 4 et 5. Au tout début du chapitre 4, Jean entend la voix de Jésus-Christ puis il décrit le trône du Dieu Créateur tout-puissant et majestueux, qui règne, mais distant comme sous le régime de l’Ancienne Alliance. Dans le chapitre 5 par contre, Jean contemple et fait une description puissante et dramatique du Rédempteur sous les traits de l’Agneau de Dieu immolé, sur qui repose tout espoir de salut ainsi que l’établissement du royaume de justice. Ensuite vient l’ouverture des sept sceaux, ce qui est le principal mouvement chronologique de la Grande Tribulation, c’est-à-dire la deuxième moitié des sept ans de Tribulation, une période de jugements qui aboutit à la seconde venue de Jésus-Christ. L’ouverture du septième sceau déclenche les sept trompettes, et la sonnerie de la septième suscite les sept coupes de la colère de Dieu.
À mesure que s’approche la seconde venue de Jésus, les événements se précipitent et les dévastations dues aux châtiments de Dieu, sont de plus en plus étendues. Une fois que le Seigneur est de retour sur terre, les derniers chapitres du livre résument à grands traits des événements encore futurs. Le chapitre 20 décrit le royaume millénaire et les deux suivants parlent des nouveaux cieux et de la nouvelle terre.
Comme je l’ai déjà dit, le but principal de cette vision de l’avenir reçue par l’apôtre Jean est de présenter la seconde venue de Jésus-Christ avec les événements qui l’accompagnent, ainsi que d’avertir le peuple de Dieu et le monde en général, de l’importance de se préparer en vue du jugement de Dieu.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.