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26 nov. 2026

Apocalypse 1.1-3

Quand je lis un roman policier, j’arrive toujours à un moment critique où le héros est dans de très vilains draps, par exemple ligoté sur des rails et on entend déjà le bourdonnement d’un train qui arrive à toute allure. Je suis alors angoissé pour lui et je ne peux donc pas mettre simplement le livre de côté. Mais comme je n’ai pas non plus le temps de continuer de lire la suite de l’histoire, je lis un peu plus loin pour voir si le héros est toujours en vie. Une fois rassuré, je lui chuchote : « je ne sais pas comment tu vas faire, mais tu vas t’en tirer ».

Nous vivons dans un monde où quel que soit le domaine envisagé, la situation est au mieux mauvaise, mais le plus souvent elle est franchement épouvantable. Cependant, il y a un livre qui s’appelle « l’Apocalypse » qui nous dit comment tout cela va se terminer et nous apprenons qu’un jour Dieu va créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre où le mal n’existera plus. Je continue de lire le premier verset de l’Apocalypse.

Révélation de Jésus-Christ. Cette révélation, Dieu l’a confiée à Jésus-Christ pour qu’il montre à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt ; et Jésus-Christ, en envoyant son ange, l’a fait connaître à son serviteur Jean (Apocalypse 1.1).

L’origine de la révélation est en Dieu le Père qui la confie à son Fils Jésus-Christ qui charge un ange de la communiquer à l’apôtre Jean qui la fait connaître aux chrétiens appelés « ses serviteurs », littéralement « ses esclaves », parce qu’il s’agit des croyants fidèles et consacrés, ceux à qui Jésus dit :

Vous avez reçu le privilège de connaître les secrets du Royaume des cieux (Matthieu 13.11).

Les non-croyants par contre, ne peuvent pas comprendre ce que Jésus veut dire quand il parle des réalités spirituelles parce que la vérité divine leur est cachée.

Cette « révélation (de Jésus-Christ) » annonce « ce qui doit arriver bientôt » au lieu de rapporter des faits historiques comme dans les quatre évangiles.

Le mot « bientôt » (en tachei ; comparez Apocalypse 2.16 ; 22.7, 12, 20) signifie que l’action est proche et imminente sans pour autant préciser quand elle aura lieu. Cependant, ces prophéties s’accompliront d’une manière soudaine et inattendue. Dès que le premier des événements se déclenchera, tous les autres s’enchaîneront à un rythme soutenu pour ne pas utiliser un autre mot.

Jean n’est pas le premier auteur à utiliser les verbes « révéler, faire connaître, ou encore ce qui doit arriver » ; le prophète Daniel fait de même (Daniel 2.28-30, 45-47). L’avenir porte en lui un aspect fascinant mais il ne faut pas se laisser charmer, car en attendant que Dieu manifeste visiblement sa présence, les croyants sont appelés à mener une vie sainte. Dans sa seconde épître, l’apôtre Pierre écrit :

C’est pourquoi, mes chers amis, dans cette attente, faites tous vos efforts pour que Dieu vous trouve purs et irréprochables à ses yeux, dans la paix qu’il donne (2Pierre 3.14).

Bien que les évangiles renferment des allusions à l’avenir, ils sont essentiellement centrés sur la vie et le ministère terrestres du Seigneur Jésus. Le livre des Actes, quant à lui, raconte l’histoire de l’Église depuis son origine, le jour de la Pentecôte, jusqu’à l’emprisonnement de l’apôtre Paul à Rome. Ensuite nous avons les épîtres qui comme les évangiles, ouvrent ici et là une petite fenêtre sur le futur, mais leur but est avant tout d’expliquer la signification pratique de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ, et de l’appliquer à la vie des croyants. Donc, si on considère le Nouveau Testament, les cinq premiers livres sont orientés vers le passé et les vingt et un suivants se préoccupent du présent.

L’Apocalypse, le 27e et dernier livre du Nouveau Testament est le seul qui soit prophétique, le seul qui soit principalement axé sur ce qui arrivera dans l’avenir, et il n’y a pas beaucoup de couleur rose bonbon, tant s’en faut. C’est un livre de jugements et de condamnation et ce côté sombre n’est jamais caché. Il y est question de « l’Agneau égorgé » (Apocalypse 13.8), mais aussi de « la colère de l’Agneau » (Apocalypse 6.16) ; de « un fleuve d’eau de la vie » (Apocalypse 22.1), mais aussi de « un étang de feu » (Apocalypse 20.10, 14-15).

Toujours dès le premier verset, il est dit que « ce qui doit arriver bientôt, Jésus-Christ, en envoyant son ange, l’a fait connaître à son serviteur Jean ». Les mots « l’a fait connaître »sont la traduction d’un verbe grec « esêmanen » qui veut dire « faire connaître par signes, symboles, ou par la parole ».

L’ange que Jésus envoie n’est pas nommé mais nous avons de bonnes raisons de penser qu’il s’agit de Gabriel parce que c’est lui qui apporta des messages au prophète Daniel, à Marie mère de Jésus, et à Zacharie, le Père de Jean Baptiste (Daniel 8.16 ; 9.21-22 ; Luc 1.18-19, 26-31).

Dans le Nouveau Testament, l’Apocalypse est unique en son genre de bien des manières et aussi dans le sens que c’est le seul livre dont le contenu est révélé à son auteur humain par l’intermédiaire d’anges. Cette vérité est réaffirmée tout à la fin du livre quand Jésus déclare :

Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour rendre témoignage à ces vérités destinées aux églises. Je suis le rejeton de la racine de David, son descendant. C’est moi, l’étoile brillante du matin (Apocalypse 22.16).

Des anges prennent part à la révélation à l’apôtre Jean de ce qui doit arriver à la fin des temps, au même titre que la loi de Moïse a été promulguée par leur intermédiaire, ce que le Nouveau Testament confirme trois fois (Actes 7.53 ; Galates 3.19 ; Hébreux 2.2). Les anges sont en effet très présents dans l’Ancien Testament, et ils le sont également dans les fresques grandioses que Jean nous peint dans l’Apocalypse, ce qui contraste avec les autres livres du Nouveau Testament. En vérité, pendant le temps de la grâce aussi appelé temps de l’église, les anges sont peu actifs parce qu’ils sont supplantés par le Saint-Esprit.

Par contre, dans le livre de l’Apocalypse ils sont partout, ce qui montre bien qu’à cette époque lointaine, d’une part, le monde sera sous un régime différent de celui dans lequel nous sommes actuellement, et d’autre part, Dieu aura repris son programme avec Israël. Mis à part deux chapitres de l’Apocalypse (4 et 13), des anges figurent dans tous les autres. Ils sont tellement présents que le quart des références aux anges contenues dans les Écritures se trouve dans le livre de l’Apocalypse. Ils y sont mentionnés 71 fois, soit plus souvent que dans n’importe quel autre livre sacré, ce qui fait de l’Apocalypse une source précieuse d’information concernant le ministère des êtres angéliques.

Jean se présente comme un « serviteur », en réalité, un esclave (doulos), la même façon que Paul, Jacques, Pierre et Jude s’identifient dans leurs écrits du Nouveau Testament. Jean ne dit rien d’autre de lui. S’il est vrai qu’à une certaine époque, il réside en Asie Mineure, il est clair d’après la langue et le style du livre de l’Apocalypse, que l’auteur est un chrétien d’origine juive ayant une position d’autorité dans les églises de cette région. Influencés par la tradition selon laquelle Jean, fils de Zébédée et frère de Jacques, avait émigré à Éphèse, les premiers écrivains chrétiens identifient tout naturellement l’apôtre Jean au prophète qui écrit l’Apocalypse.

J’ai déjà couvert en détail les raisons qui justifient cette conviction, cependant, le facteur le plus décisif en faveur d’une telle prise de position est peut-être bien la manière sobre dont l’auteur se présente en disant simplement que son nom est Jean comme s’il n’existait dans ces contrées aucun autre dirigeant chrétien avec qui on pourrait le confondre. De plus, et comme je l’ai déjà dit, la pensée et les expressions du livre de l’Apocalypse ont des affinités si nombreuses et si remarquables avec l’évangile selon Jean qu’on est obligé d’admettre que c’est la même plume qui a rédigé ces deux livres.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

sept. 28 2023

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