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Apocalypse 8.13 – 9.5
Au lever du jour, la lumière filtre à travers mes fenêtres. Même quand le ciel est nuageux, le soleil est au rendez-vous. C’est chaque matin pareil depuis toujours et je m’attends à ce qu’il en soit ainsi demain et ainsi de suite. Les gens se lèvent, prennent leur café d’un œil à peine ouvert, puis se préparent pour leur activité quotidienne. Ils sont à moitié réveillés mais ils ne songent pas un instant que le soleil pourrait lui aussi ne se lever qu’à moitié. Et pourtant !
Le jugement de la quatrième trompette a obscurci en partie la lumière du soleil, mais la lune et les étoiles aussi tournent au ralenti. Bien entendu, la baisse des radiations des astres a des conséquences redoutables sur terre. C’est dans cette demi-obscurité opaque, qui est un vrai décor de fin du monde, que l’apôtre Jean assiste à un nouveau spectacle étonnant. Il voit et entend un aigle qui avertit les hommes qu’il reste encore les jugements de trois trompettes. Je finis de lire le chapitre huit du livre de l’Apocalypse.
Alors je vis un aigle qui planait au zénith et je l’entendis crier d’une voix forte : – Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre, quand retentiront les trois trompettes que les trois derniers anges vont faire sonner ! (Apocalypse 8.13).
Cette scène est sinistre parce que « l’aigle » est un puissant prédateur qui est toujours prêt à foncer sur sa proie. Et comme il est en plein ciel, même dans la pénombre il est visible de tous. Il est évident que Jean ne voit pas un oiseau ordinaire mais un être céleste. On peut donc penser qu’il s’agit du quatrième ange, celui qui vient juste de sonner de la trompette. Ce n’est pas la première fois que l’apôtre voit « un aigle » car il a décrit le quatrième être vivant comme « semblable à un aigle en plein vol » (Apocalypse 4.7). Il se peut donc que ce soit cet être vivant qui vole là-haut et profère des menaces.
La répétition du mot « malheur », trois fois répété, doit attirer notre attention car il a pour but de nous avertir que les trois dernières plaies sont particulièrement douloureuses. Comme son nom l’indique, le mot « malheur » est de très mauvais augure. Ce mot apparaît souvent dans les Écritures parce qu’il indique un jugement, une condamnation ou une destruction, et ceux-ci sont malheureusement très fréquents dans la Parole de Dieu.
L’annonce par « l’aigle » de la venue de trois « malheurs » n’est pas une menace vaine car ils vont arriver. Cependant, cet avertissement a aussi pour but d’inciter les hommes à se repentir. En effet, Dieu ne châtie les êtres humains qu’à contrecœur et seulement quand ils persistent à lever le poing au ciel contre lui. Le prophète Ézéchiel écrit :
Pensez-vous que je prenne le moindre plaisir à voir mourir le méchant ? demande le Seigneur, l’Éternel. Mon désir n’est-il pas plutôt qu’il abandonne sa mauvaise conduite et qu’il vive ? (Ézéchiel 18.23).
Dieu ordonne la succession des jugements de l’Apocalypse afin de reprendre en main la possession de la terre. Cependant, durant toute la durée de la Tribulation, le Seigneur désire et espère que les hommes changeront de comportement à son égard et se repentissent. Et c’est ce que font des multitudes puisque pendant l’interlude, entre l’ouverture du sixième et du septième sceau (Apocalypse 7.9), Jean voit une foule immense de rachetés. Malheureusement, on sait aussi que la majorité des êtres humains ne se repent pas. Suite au deuxième malheur qui correspond à la sonnerie de la sixième trompette, Jean dit :
Mais le reste des hommes qui avaient survécu à ces fléaux ne renoncèrent pas à leurs façons d’agir ; ils ne cessèrent pas d’adorer les démons ainsi que les idoles d’or, d’argent, de bronze, de pierre et de bois, bien qu’elles soient incapables de voir, d’entendre et de bouger. Ils ne renoncèrent pas à leurs meurtres, à leurs pratiques magiques, à leur immoralité et à leur malhonnêteté (Apocalypse 9.20-21).
Après la quatrième coupe, les hommes adoptent le même comportement car Jean dit :
Les hommes furent atteints de terribles brûlures, et ils insultèrent Dieu qui a autorité sur ces fléaux, mais ils refusèrent de changer et de lui rendre hommage (Apocalypse 16.9).
Enfin, après la cinquième coupe, on lit :
Sous le coup de leurs souffrances et de leurs ulcères, ils insultèrent le Dieu du ciel, et ils ne renoncèrent pas à leurs mauvaises actions (Apocalypse 16.11).
Dieu mène une politique bien précise envers les êtres humains. Il désire qu’ils se repentent et se soumettent à lui en acceptant Jésus comme leur Sauveur et Seigneur. Mais tous ceux qui refusent, quelles qu’en soient la raison et la manière, sont inéluctablement jugés. L’auteur de l’épître aux Hébreux écrit :
Prenez à cœur ce que dit l’Esprit Saint : Aujourd’hui si vous entendez la voix de Dieu, ne vous endurcissez pas, comme l’ont fait vos ancêtres lorsqu’ils se sont révoltés et qu’ils ont, dans le désert, voulu me forcer la main. C’est pourquoi j’ai été plein de colère contre cette génération-là (Hébreux 3.7-8, 10).
Dans les jugements des quatre premières trompettes (Apocalypse 8.7-12), les corps célestes ne remplissent pas leur fonction correctement et des objets non identifiés venus du ciel percutent la terre. Alors que depuis des millénaires, « les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains » (Psaumes 19.1 ; LSG), pendant les jours sombres de la Tribulation, les cieux déclarent sa colère. La destruction causée par les quatre premières trompettes est catastrophique, mais les trois malheurs encore à venir seront bien pires.
Cependant, la menace que profère l’aigle d’une voix forte est aussi un avertissement de la dernière chance, le tout dernier appel à la repentance avant que le crescendo des jugements de Dieu atteigne son paroxysme. En effet, les hommes qui survivent à la cinquième trompette et qui ne s’humilient pas devant Dieu, dépassent le point de non-retour ; ils sont confirmés dans leur rébellion et irrévocablement marqués pour le châtiment.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.