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14 janv. 2025

Cantique des cantiques 1.2-4

En France, l’industrie cosmétique est d’un poids économique considérable. La ville de Grasse près de Nice est la capitale mondiale du parfum et je sais qu’on cultive des fleurs dans la moitié sud du pays pour cette industrie. Par exemple, ce qui fait l’un des charmes de la région de Montélimar, ce sont les champs de lavande. Au printemps, ils forment d’immenses nappes bleues qui embellissent la nature et qui embaument l’atmosphère. Cet arôme est encore plus prononcé au moment où après avoir été récoltées, les fleurs sont distillées par une grosse machine qui ressemble à un alambic.

Le bon parfum vient peut-être de France mais c’est un médecin arabe (Aricalna) qui vers l’an 950 de notre ère invente le principe des eaux odorantes. Aujourd’hui, les essences olfactives sont le plus souvent obtenues à partir d’huiles essentielles comme la citronnelle par exemple, tandis que les autres sont d’origine synthétique ou animale. Les principales essences proviennent du musc du chevreuil, de l’ambre gris du cachalot, ou encore du castor ou de la civette, un petit mammifère qui ressemble au chat. Cependant, de toute antiquité, c’est la myrrhe qui est la référence aromatique. Cette huile essentielle est tirée de la résine du balsamier originaire d’Arabie et d’Afrique. Très onéreuse, elle entre dans la composition de parfums, d’encens et de l’huile sainte qui dans l’Ancien Israël sert à oindre le Grand-Prêtre. La Myrrhe apparaît souvent dans les Écritures (Exode 30.23 ; Psaumes 45.9 ; Proverbes 7.17 ; Sophonie 3.6 ; Ésaïe 2.12). Elle sert à parfumer les lits et les vêtements, les femmes l’utilisent pour se purifier et les rois mages en apportèrent à l’enfant Jésus (Matthieu 2.11).

En mélangeant un peu de myrrhe à du vin, on obtient une boisson analgésique qu’on donne aux crucifiés pour atténuer leurs souffrances ; on l’a offert à Jésus sur la croix mais il ne l’a pas voulue (Matthieu 15.23). Les anciens l’utilisaient aussi pour embaumer les cadavres. Les linges funéraires qui servirent à envelopper le corps du Christ comprenaient de la myrrhe et de l’aloès (Jean 19.39).

La myrrhe rappelle que toute la vie de Jésus, depuis sa naissance et surtout sa mort sur la croix, est un parfum de bonne odeur pour Dieu son Père et pour nous aussi, puisque c’est grâce à sa venue et à son sacrifice qu’il est possible à un être humain de recevoir la vie éternelle. La myrrhe est mentionnée dans le Cantique des cantiques (4.14) ainsi que le nard, le safran, le roseau odorant, le cinnamome et l’aloès. Comme je l’ai déjà noté, ce livre débute très fort, sur les chapeaux de roues pourrait-on dire en langage populaire, puisque ce sont des caresses et des baisers ardents qui donnent le ton du « plus beau des chants ».

Certains baisers sont particuliers ; il y a le baiser des amoureux décrit dans le Cantique, mais aussi le baiser du pardon illustré par l’histoire de l’enfant prodigue que raconte l’évangile selon Luc. Dans ce passage, on lit que :

Comme il se trouvait encore à une bonne distance de la maison, son père l’aperçut et fut pris d’une profonde pitié pour lui. Il courut à la rencontre de son fils, se jeta à son cou et le baisa longuement (c’est à dire l’embrassa ; Luc 15.20).

L’être humain qui prend conscience qu’il a offensé son Créateur et qui reconnaît ses fautes reçoit lui aussi comme l’enfant prodigue le pardon, mais de Dieu.

Troisièmement, on a aussi le baiser de la réconciliation. Par ses entourloupettes, Jacob fils d’Isaac et petit-fils d’Abraham réussit à ravir à son frère aîné Ésaü son droit de premier-né, c’est à dire l’essentiel de l’héritage. Mais suite à ce coup fourré, Jacob doit s’enfuir à toutes jambes et ne revoit son frère que 20 ans plus tard, mais il tremble alors comme une feuille. Cependant, Ésaü, ayant été béni par Dieu et donc riche comme Crésus, ne lui en veut plus et les retrouvailles se passent plutôt bien. Je lis ce passage du livre de la Genèse :

Ésaü courut à la rencontre de Jacob, le prit dans ses bras, se jeta à son cou et l’embrassa. Tous deux se mirent à pleurer (Genèse 33.4).

Le baiser sincère scelle et confirme la paix. D’ailleurs, les noms Salomon et Sulamite signifient tous deux « paix » ; et Jérusalem veut dire « fondement de paix ».

Le thème de la paix est très fréquent dans l’Ancien et le Nouveau Testament. L’affirmation selon laquelle Dieu est un Dieu de paix revient souvent, surtout dans le Nouveau Testament (Juges 6.24 ; Romains 15.33 ; 16.20 ; 2Corinthiens 13.11 ; 1Thessaloniciens 5.23 ; Hébreux 13.20). Mais cette paix n’est pas pour tout le monde, car le prophète Ésaïe écrit :

Les méchants ressemblent à la mer agitée qui ne peut se calmer et dont les flots agitent la vase et le limon. “ Mais, a dit Dieu, il n’y a pas de paix pour les méchants ” (Ésaïe 57.20-21 ; comparez Ésaïe 48.22).

Sous le régime de la Nouvelle Alliance, que la paix soit entre les hommes, avec Dieu ou avec soi-même, elle a toujours Jésus-Christ pour origine (Psaumes 4.7-8 ; Romains 5.1 ; 12.18 ; 2Corinthiens 5.17-21 ; Galates 5.22 ; Éphésiens 2.14-16 ; Colossiens 1.20 ; 1Thessaloniciens 5.13 ; 2Thessaloniciens 3.16 ; Philippiens 4.7 ; Hébreux 12.14 ; Jacques 3.18). Par ailleurs, la caractéristique de son règne sera la paix sur terre (Ésaïe 3.4 ; 9.5-6). Matthieu rapporte dans son évangile que Jésus a dit :

Heureux ceux qui répandent autour d’eux la paix, car Dieu les reconnaîtra pour ses fils (Matthieu 5.9).

Savez-vous que le baiser de paix se trouve aussi dans tous les mariages ? En effet, dès que les deux conjoints ont prononcé le « oui » solennel, le mari soulève le voile de son épouse et lui donne un baiser … de paix, même s’il est parfois passionnel.

Finalement, la paix est un sentiment précieux, mais bien fragile. Je ne sais pas vous, mais moi j’ai souvent besoin de la retrouver. C’est la raison pour laquelle j’aime beaucoup l’invitation que Jésus nous adresse quand il dit aux foules qui l’entourent :

Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids d’un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour vous-mêmes (Matthieu 11.28-29).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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