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Daniel 7.19-28
Lysandre (?-395 avant J-C) est un général et un homme d’État renommé de Sparte, une ville-état de l’antiquité, célèbre pour ses guerriers redoutables. La maxime favorite de Lysandre est alors : « Il faut coudre la peau du renard à celle d’un lion ». En d’autres mots, on doit faire la guerre en obéissant à deux principes : la force et la ruse ; c’est cet état d’esprit qui lui permet de vaincre Athènes (405), la grande ville rivale. En tant qu’homme, Lysandre est un monstre qui meurt sur le champ de bataille (guerre de Corinthe ; 395-386). Quant à la ville de Sparte, elle est finalement vaincue, perd son indépendance et atterrit dans le giron de Rome. Les monstres font beaucoup de mal, mais tôt ou tard, Dieu les fait périr. Je continue maintenant de lire dans le chapitre 7 de Daniel, chapitre dans lequel il reçoit des explications concernant la quatrième bête, une bête monstrueuse qu’il a vue dans sa vision.
Alors je voulus être fixé avec certitude au sujet de la quatrième bête qui était si différente de toutes les autres, cette bête très effrayante qui avait des dents de fer et des griffes d’airain, qui dévorait, déchiquetait et piétinait ce qui restait de ses victimes. Je voulus aussi savoir ce que représentaient les dix cornes qu’elle avait sur la tête et l’autre corne qui avait poussé et devant laquelle trois des premières cornes étaient tombées, cette corne qui avait des yeux et une bouche parlant avec arrogance et qui paraissait plus grande que les autres (Daniel 7.19-20).
Ce texte (Daniel 7.19-22) n’est pas une reprise de la vision comme si elle recommençait sous les yeux du prophète ; c’est Daniel qui expose et répète à l’ange tout ce qu’il vient de voir en mentionnant au passage de nouveaux détails. C’est ainsi que nous apprenons que la quatrième bête a des griffes d’airain et que la petite corne qui a poussé à la place de trois autres cornes, paraît dorénavant plus grande que les autres.
Cette bête est très différente des trois précédentes parce que les peuples sous sa domination sont plus diversifiés et plus nombreux que sous les autres empires. Au summum de sa gloire, l’empire romain historique englobe totalement le bassin méditerranéen, la mer Noire, et s’étend jusqu’au bord de la mer Caspienne. Les nations sous sa botte haïssent les Césars parce qu’ils leur font sentir leurs dents de fer, leurs griffes d’airain et ils les piétinent.
Ce qu’on appelle « les guerres puniques » (264-241 ; 218-201 ; 149-146) pour le contrôle de la partie ouest de la Méditerranée, illustrent bien la cruauté des Romains dans leurs trois campagnes contre Carthage, une ville-état dans le golfe de Tunis fondée par les Phéniciens. Malgré le célèbre exploit d’Hannibal (247-183 avant J-C) et ses éléphants, Carthage est totalement rasée et piétinée, et ses habitants sont massacrés ou vendus comme esclaves. L’empire romain est impitoyable dans ses conquêtes et les nations européennes auxquelles il a donné naissance sont comme la quatrième bête, leur ancêtre, ils aiment se faire la guerre.
On peut caractériser le 20e siècle de diverses manières, mais ce qui est sûr est que les Européens se sont entre-tués sans retenue. Mis à part les villes nouvelles, dans tous les villages de France, même les plus petites, on trouve un monument aux morts des deux dernières guerres mondiales sur la place du village et un autre dans le cimetière, plus une plaque dans l’église avec les noms de ceux qui sont morts pour la patrie, et c’est à peu près pareil dans les pays voisins. Nous sommes foncièrement méchants et cruels. D’après les statistiques historiques que nous possédons, à la louche, l’humanité s’est livré quinze mille guerres et a signé huit mille traités de paix, mais qui, sinon Dieu, connaît les chiffres exacts ? Avec un tel pedigree, l’homme n’a guère de raison d’être fier de lui. Il n’est donc pas étonnant que l’une des principales caractéristiques du millénium, sera la paix. Parlant du Messie, le prophète Ésaïe écrit :
Il sera l’arbitre des peuples. Oui, il sera le juge de nombreuses nations. Martelant leurs épées, ils forgeront des socs pour leurs charrues, et, de leurs lances, ils feront des faucilles. Plus aucune nation ne brandira l’épée contre une autre nation, et l’on n’apprendra plus la guerre (Ésaïe 2.4).
Mais en attendant ce jour, les hommes continueront à se faire la guerre.
L’empire romain historique a rejeté le Fils de Dieu, le Sauveur par l’intermédiaire du gouverneur Ponce Pilate ; c’est lui, qui d’un ton moqueur, a dit à Jésus : « Qu’est-ce que la vérité ? » (Jean 18.38). Rome a crucifié le Christ et persécuté les chrétiens, mais au fil des siècles, l’empire représenté par les jambes de la statue de Nabuchodonosor (2.33, 40), s’affaiblit et se scinde en deux (en 395). La partie est, l’empire byzantin a Constantinople (Istanbul) pour capitale et continue d’exister pendant mille ans tandis que la partie ouest se disloque. Mais l’empire romain n’a jamais entièrement disparu et son esprit est bien vivant et prêt à reprendre corps. A la fin des temps et sous sa deuxième phase, il reprendra du poil de la bête sous la forme de dix cornes, c’est-à-dire une confédération de nations qui constituera un ensemble cohérent tout comme la Communauté européenne. Mais je ne dis pas qu’il s’agit de cette communauté là ; ce n’est qu’un exemple, car je ne suis pas prophète et ma boule de cristal est en panne.
Dans sa troisième phase, l’empire romain apparaîtra sous la forme d’une petite corne qui sera d’abord insignifiante mais elle connaîtra une montée en force extraordinaire, jusqu’à devenir plus puissante que tous les autres états de sa confédération. Cette corne est l’Antichrist que l’apôtre Paul appelle « l’homme du péché ou de la révolte » (2Thessaloniciens 2.3-4 ; comparez Apocalypse 13.3-6). Il viendra au pouvoir déguisé en parfait humaniste ; il promettra la lune, la paix universelle et la prospérité pour tous. Il sera religieux et encouragera l’ouverture d’esprit la plus large possible dans tous les domaines sauf envers les vrais croyants bien sûr, car il a la haine au ventre contre le Dieu unique et vrai, et contre Jésus et ceux qui lui sont fidèles.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.