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24 sept. 2024

Éphésiens 3.1-13

Selon la définition du dictionnaire, dans la religion chrétienne, « un mystère » est un dogme révélé, inaccessible à la raison. En d’autres mots, c’est un secret de Dieu, une vérité qui est cachée et qui ne peut être connue que si elle est révélée. Au premier siècle, lorsque Paul rédige ses épîtres, le monde gréco-romain compte de nombreuses religions à mystères. Les membres de ces sectes accomplissent des tas de rites souvent odieux comme les Lucifériens par exemples. De nos jours, les Rose-Croix ou la franc-maçonnerie s’apparente à une religion à mystères parce que seuls les membres ont la connaissance de certains secrets propres à leur groupe. C’est en tout cas dans ce sens que Monsieur Tout le monde comprend le mot « mystère », alors que dans le Nouveau Testament, il s’agit, comme je l’ai dit, d’une nouvelle révélation divine qui était jusqu’alors tenue secrète et donc impossible à l’homme de découvrir de lui-même. Aux Romains et aux Colossiens, l’apôtre Paul écrit :

La Bonne Nouvelle que je prêche est le message de Jésus-Christ. Il dévoile le plan de Dieu, tenu secret pendant les siècles passés et qui s’accomplit de façon manifeste de nos jours (Romains 16.25-26). J’ai fait connaître le secret du plan de Dieu tenu caché depuis toujours, de génération en génération, mais révélé maintenant de façon manifeste pour ceux qui lui appartiennent (Colossiens 1.26).

Dans le sens où l’entend le Nouveau Testament, on peut dire que : « le catéchisme contient les mystères de la foi ». Ces mystères sont : la Trinité, l’incarnation, la rédemption et d’autres encore et en particulier, le mystère de l’Église. L’Ancien Testament fait allusion à ce que Dieu a l’intention de faire à l’avenir, mais c’est vraiment au compte-gouttes et en termes tellement vagues qu’il est difficile aux prophètes de savoir avec précision de quoi il s’agit vraiment.

Pour ce qui est de l’Église, il est compréhensible qu’elle n’ait pas fait la une des écrits des auteurs sacrés de l’Ancienne Alliance puisque c’était la nation d’Israël qui occupait le devant de la scène, sous le feu des projecteurs et souvent aussi sous le feu de la colère de l’Éternel. Dans les Évangiles, alors que l’humanité est encore sous le régime de la Loi, l’Église est mentionnée très clairement une première fois par Jésus quand il dit à son apôtre :

Tu es Pierre et sur ce roc je bâtirai mon Église (Matthieu 16.18).

Le Christ n’est pas venu pour commencer une religion à mystères, comme on en trouve chez les peuples païens, mais pour faire connaître l’amour et la grâce de Dieu et pour conclure une Nouvelle Alliance avec l’humanité.

Parmi ceux qui se disent chrétiens, on peut distinguer deux perspectives et compréhensions opposées concernant l’Église. La première consiste à la considérer comme la continuation de la nation d’Israël. Cette approche spiritualise les promesses faites par l’Éternel aux patriarches et à la nation d’Israël et les applique à l’Église. Les bénédictions énoncées dans l’Ancien Testament sont simplement déplacées du peuple élu aux croyants de la Nouvelle Alliance. Par contre les malédictions sont laissées sur le dos des Hébreux ce qui n’est pas très sympa.

Une deuxième perspective consiste à dire que l’Église est un nouveau commencement, une nouvelle entité qui est née avec la venue de Jésus-Christ et qui n’apparaît pas du tout dans l’Ancien Testament. Dieu a révélé ce mystère à Paul, mais c’est Pierre, le premier à qui Jésus a explicitement parlé de l’Église. Ensuite, pour la Pentecôte, et alors que les disciples sont tous ensemble, le Saint-Esprit est descendu sur eux et les a unis d’une façon qui était jusqu’alors inconnue. Depuis ce jour, tous ceux qui placent leur foi en Jésus-Christ sont ajoutés à l’Église et cela continuera jusqu’à ce qu’elle soit complète. Alors en un instant et en un clin d’œil, elle sera soudainement enlevée dans les airs pour rencontrer Jésus.

Dans le troisième et dernier chapitre de la partie doctrinale de son épître aux Éphésiens, l’apôtre Paul parle du mystère de l’Église, mais c’est aussi là qu’il se nomme « le prisonnier de Jésus-Christ ». C’est en effet durant sa première captivité à Rome aux alentours des années 61 à 62 que Paul a rédigé cette lettre. Il est en prison à cause de son ministère, et notamment parce qu’il annonce le salut aux païens, ce qui a suscité une opposition farouche des Juifs contre lui. Cette hostilité lui valut d’être détenu à Jérusalem puis emprisonné et jugé dans une autre ville avant d’être, sur sa demande, transféré à Rome pour y être à nouveau jugé, mais cette fois par César, c’est à dire Néron qui fut empereur de l’an 54 à 68.

Pourtant, rien dans la vie antérieure de Paul ne le destine à devenir le principal dépositaire des mystères révélés par Dieu, bien au contraire. Avant de devenir apôtre, il est pharisien d’un légalisme aussi rigide qu’une porte de pénitencier, et sa vie religieuse est réglée comme du papier à musique. Devant la montée en puissance de l’Église naissante, il devient comme fou furieux et s’engage dans une vaste campagne de persécution et d’extermination des chrétiens. Mais il est brusquement arrêté dans sa hargne alors qu’il fait route pour la ville de Damas. C’est alors qu’il entend de la bouche même de Jésus qu’en s’attaquant à l’Église, il s’en prend directement au Seigneur lui-même. Cette expérience inoubliable enseigne à Paul que Dieu a instauré un nouveau régime spirituel sur terre, que l’alliance de la Loi est remplacée par celle de la grâce. C’est le début des révélations spéciales que Dieu va communiquer à son apôtre.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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