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Éphésiens 4.1-3
Dans toutes les guerres, il y a des accalmies et même des moments où tous les combats cessent. La trêve la plus courante est celle de Noël. Durant la Première Guerre mondiale, sur certains endroits du front, les soldats qui s’entre-déchiraient un jour ont échangé des cadeaux le lendemain.
Dans le conflit interminable qui oppose les Palestiniens aux Israéliens, un jour j’ai lu qu’un jeune Arabe avait été tué par balle, mais au lieu de crier vengeance, son père a fait un don d’organe du corps de son fils afin qu’un Israélien vive.
Entre des peuples farouchement opposés et qui sont à couteaux tirés, la réconciliation est rare, longue et difficile. C’était la situation des Juifs et des païens qui se vouaient une haine ancestrale. Mais la venue du Christ a révolutionné les données fondamentales de ce problème insoluble. Tous ceux qui placent leur foi en Jésus deviennent en lui un seul corps qui est l’Église universelle. Non seulement ils sont désormais en paix les uns avec les autres, mais ils apprennent aussi à s’aimer mutuellement. C’est une révolution et un miracle.
L’Église dans laquelle s’accomplit l’unité des croyants quels que soient leurs us et coutumes, leurs antécédents et leur culture, manifeste la sagesse de Dieu à toutes les créatures, aux hommes comme aux puissances célestes. Le mystère de l’Église a été révélé aux apôtres, et à Paul en particulier parce que son ministère est spécifiquement orienté vers les païens. Dans le chapitre 3 de l’épître aux Éphésiens, l’apôtre a expliqué comment Juifs et païens constituent un seul peuple en Jésus-Christ. Puis dans sa prière, il a abordé la puissance et l’amour de Dieu, deux thèmes qui dans sa pensée inspirée sont étroitement liés. Contrairement à ce qui avait cours au premier siècle dans le monde païen où la puissance était recherchée pour elle-même dans des pratiques magiques et religieuses, et pour son petit intérêt égoïste, la puissance de Dieu s’est manifestée par le Saint-Esprit dans la vie du croyant afin qu’il connaisse l’amour de Dieu et qu’il apprenne à aimer son prochain. En fait, le mot « amour » est important dans l’épître aux Éphésiens puisqu’il apparaît 19 fois, sous une forme grammaticale ou sous une autre.
Dans les trois premiers chapitres, Paul a donné un enseignement corsé dont le contenu doctrinal est élevé. On peut presque dire qu’il a fait l’ascension du plus haut sommet du Nouveau Testament qui est une sorte de mont de la transfiguration pour ainsi dire. Je n’exagère pas car il est allé jusqu’au trône de Dieu où il a décrit les richesses spirituelles qui appartiennent à tous les croyants. Or, ceux-ci sont associés à Jésus-Christ et assis avec lui dans les cieux. Maintenant, à partir du chapitre quatre et jusqu’à la fin de cette épître, nous retournons sur terre, où Paul devient très pratique. En effet, il va montrer comment, dans sa vie de tous les jours, le croyant doit mettre en application l’enseignement que l’apôtre a donné jusqu’ici, c’est à dire dans la partie doctrinale des trois premiers chapitres. Il explique en quoi consiste la marche du croyant sur terre, comment il doit se conduire en tant que chrétien face au scepticisme ou à l’antagonisme de ses semblables, dans un monde aux mœurs dévolues et où règne l’anarchie religieuse parce qu’il est sous la coupe du diable. Cette marche chrétienne se situe à l’opposé d’une vie mondaine et libertine. Jésus a en effet dit à ses disciples que s’ils étaient dans le monde, ils n’étaient pas du monde (Jean 17.16).
Tous ceux qui placent leur foi personnelle et leur espérance en Jésus-Christ sont appelés à manifester ici-bas les perfections morales de leur Maître et Seigneur. Dans la suite de cette épître aux Éphésiens, Paul compare le croyant à un « homme nouveau » et à un « bon soldat », qui doit mettre en pratique dans sa vie de tous les jours, les vérités qu’il a exposées afin qu’il soit digne de son appel, parce que dans l’éternité à venir, l’ensemble des croyants qui constitue l’Église universelle sera présenté au Christ comme « son épouse » sans tache ni ride.
Si on compare l’épître aux Éphésiens au livre de Josué de l’Ancien Testament, nous arrivons au moment de l’histoire où les Hébreux sont prêts à entrer dans le pays que Dieu a juré de donner à Abraham, Isaac, Jacob et Moïse. La traversée du fleuve Jourdain qui les sépare de la Terre promise représente symboliquement pour le croyant, d’une part, la mort et la mise au tombeau de son vieil homme, et d’autre part, la résurrection en nouveauté de vie du nouvel homme qui est en Christ. Il s’en suit que les fidèles du Seigneur devraient vivre de l’autre côté du Jourdain, dans le Pays promis. En parlant de lui-même, Paul nous explique ce que ce genre de vie signifie quand dans son épître aux Philippiens, il dit :
Je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d’être trouvé en lui avec la justice qui vient de Dieu par la foi, afin de connaître la puissance de sa résurrection (Philippiens 3.8-10).
Josué doit s’approprier la Palestine mais beaucoup d’obstacles se dressent sur sa route : des villes fortifiées et des ennemis qui l’attendent de pied ferme. Mais il a reçu l’ordre d’avancer et de prendre ce pays que Dieu a solennellement juré de donner aux Hébreux en héritage et à perpétuité. « Possession » est le mot clé du livre de Josué.
Dans les trois premiers chapitres qui constituent la partie doctrinale de l’épître aux Éphésiens, le mot clé n’est pas « possession » mais « position », car Paul a dit que « les croyants sont dans le monde céleste en Christ où ils ont été comblés de toutes sortes de bénédictions de l’Esprit » (Éphésiens 1.3). Dieu les leur a données, mais encore faut-il les prendre. L’Éternel a dit à Josué :
Je vous donne tout endroit où vous poserez vos pieds (Josué 1.3).
En d’autres mots : « tout est à toi si tu fais l’effort de le prendre ». Mais aussi longtemps que les Hébreux n’en prenaient pas activement possession, le Pays promis restait un rêve. Dans le même ordre d’idée, le croyant est appelé à saisir toutes les bénédictions que Dieu lui donne, cependant, toutes ces richesses qui se trouvent en Jésus-Christ doivent être activement réclamées par la foi sur la base des promesses de Dieu dans les Écritures.
Jusqu’ici, Paul a fait des déclarations grandioses et retentissantes, mais à partir de maintenant, il va émettre des commandements. Ceux qui ont le privilège d’être assis dans les lieux célestes avec le Christ reçoivent l’ordre de vivre d’une manière qui soit en accord avec leur appel.
Certaines personnes qui se croient hyper-spirituelles s’attardent trop longuement sur les parties doctrinales des épîtres du Nouveau Testament, espérant devenir ainsi supra-spirituelles. J’ai connu une famille qui allait d’un clocher à un autre cherchant l’assemblée authentique et idéale. Finalement, non seulement le couple s’est séparé, mais Madame a retourné sa veste, renié Jésus et s’est convertie au judaïsme. De tels puristes évaporés vivent sur un petit nuage qu’ils se sont fabriqués, mais en eux-mêmes ils n’ont ni racine ni fondation ; ils sont : « semblables au flot de la mer qui est agité par le vent et ballotté çà et là » comme le dit si bien Jacques dans son épître (1.6).
Le vrai croyant, lui, vit sur terre. Il est confronté aux mêmes problèmes que tout le monde. Seulement, nourri par l’enseignement de la Parole de Dieu, il les considère et les traite selon la perspective de l’éternité en épousant les valeurs et les priorités de Dieu.
Dans le chapitre 4 de l’épître aux Éphésiens, Paul compare le croyant à un homme nouveau et différent de Monsieur tout le monde. L’apôtre s’adresse spécifiquement à ceux qui sont nés de nouveau, régénérés et unis au Christ, parce qu’ils l’ont accepté comme leur sauveur. Ces croyants sont capables de marcher en nouveauté de vie, alors que les êtres humains qui sont spirituellement morts à cause de leur corruption innée, leurs vices et leurs péchés, sont impuissants à vivre selon la volonté de Dieu, et de toute façon ça ne les intéresse pas. Un mort ne bouge pas, et quoiqu’on fasse, il reste impassible et ne remuera pas le petit doigt. Avant de pouvoir marcher et faire quoique ce soit, il doit revenir à la vie. La religion dit : « fais quelque chose et tu seras quelqu’un ». Mais Dieu dit l’inverse : « Sois quelqu’un en Jésus-Christ et alors tu pourras faire ma volonté ».
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.