- Chemins de vie
- Émissions
- Éphésiens
- Éphésiens 6.10-12
Éphésiens 6.10-12
La France s’est dotée de l’arme nucléaire parce qu’elle est dissuasive selon la logique : « Si tu veux la paix, prépare la guerre. » Ce principe est appliqué par la plupart des pays parce qu’il est vrai. Or, il fonctionne également dans le domaine spirituel où tous ceux qui veulent suivre le Christ ne manquent pas un jour ou l’autre d’être confrontés aux puissances des ténèbres.
Nous sommes dans le chapitre 6 de l’épître aux Éphésiens, et jusque là Paul a donné quelques caractéristiques d’un véritable croyant, puis il a expliqué comment il doit se conduire dans ses rapports avec les membres de sa famille, c’est à dire son conjoint et ses enfants, ainsi que dans son travail. Dans la dernière partie de cette lettre, l’apôtre compare le croyant à un soldat et il enseigne comment utiliser les ressources que Dieu met à sa disposition pour tenir ferme devant les forces du mal.
Tout au long de sa vie terrestre, Jésus est harcelé par Satan. D’ailleurs dans son évangile, Luc rapporte que juste avant de commencer son ministère, il doit subir le baptême du feu, pour ainsi dire, et être tenté par le diable pendant 40 jours et 40 nuits (Luc 4.2). Après 3 ans d’enseignements et d’innombrables miracles, les forces de l’enfer se déchaînent contre lui. Les pouvoirs religieux juif et politique romain toujours à couteaux tirés réussissent à s’entendre afin d’éliminer le Christ.
Après avoir vécu avec le Seigneur jour et nuit pendant trois ans, les 12 apôtres connaissent assez bien Jésus bien qu’ils ont encore beaucoup de mal à le considérer comme le Fils unique de Dieu. Néanmoins, ils ont été les témoins d’innombrables miracles et ils ont entendu des paroles sublimes. Pourtant, pour seulement quelques pièces d’argent, Judas, l’un des 12, le trahit par dépit; il est amèrement déçu parce que Jésus ne va pas instaurer le royaume de Dieu tout de suite, et Pierre le renie 3 fois par lâcheté. Sur 12 hommes, 2 retournent leur veste tandis que les 9 autres s’enfuient comme des lapins ou suivent de très loin la troupe qui l’a arrêté. Satan a donc réussi à semer la peur dans leur cœur et à détruire l’unité des 12.
L’apôtre aussi sait très bien comment se manifeste l’opposition farouche du diable à son ministère. Parce que Dieu lui a révélé des mystères et accordé de nombreux dons, ce qui inclut celui de faire des miracles, il est constamment dans le collimateur de Satan. Dans sa seconde épître aux Corinthiens, Paul écrit :
Parce que les révélations que j’ai reçues étaient extraordinaires, pour m’éviter tout orgueil, il a été mis une écharde dans ma chair, un ange de Satan chargé de me frapper, pour m’éviter tout orgueil (2Corinthiens 12.7).
Paul voit presque toujours le bon côté des choses, mais malgré tout, il demande trois fois à Dieu de le libérer de ce démon, mais cette requête est refusée. De plus, parce que son ministère est particulièrement fructueux, il subit des attaques diverses et variées incessantes. Dans sa première épître aux Corinthiens, il écrit :
Pour le moment, je vais rester à Éphèse jusqu’à la Pentecôte, car j’y ai trouvé de grandes possibilités d’action, en même temps que beaucoup d’adversaires (1Corinthiens 16.8-9).
Dès qu’il arrive à Éphèse, Paul se met immédiatement à répandre la Bonne Nouvelle de Jésus, et pendant trois mois la synagogue lui est ouverte, mais le vent tourne et il se fait jeter avec perte et fracas. Dans le livre des Actes, on lit :
Mais un certain nombre de Juifs s’endurcissaient et refusaient de se laisser convaincre : en pleine assemblée, ils tinrent des propos méprisants au sujet de la voie du Seigneur. Alors Paul se sépara d’eux et prit à part les disciples qu’il continua d’enseigner tous les jours dans l’école d’un nommé Tyrannus (Actes 19.9).
Comme beaucoup de païens se convertissent à Jésus-Christ, le temps se gâte à nouveau et Paul doit finalement quitter Éphèse, mais c’était pour tomber de Charybde en Scylla. Toujours dans le livre des Actes, on lit :
La voie du Seigneur fut l’occasion de troubles sérieux à Éphèse. Bientôt, toute la ville fut en effervescence. On s’empara de deux Macédoniens qui accompagnaient Paul dans son voyage, et l’on se précipita en foule au théâtre. Quand le tumulte se fut apaisé, Paul prit congé des disciples et partit pour la Macédoine. De là, il passa en Grèce où il demeura trois mois. Mais au moment où il allait s’embarquer pour la Syrie, il apprit que les Juifs avaient formé un complot contre lui (Actes 19.23, 29 ; 20.1-3).
Aux Thessaloniciens, l’apôtre écrit :
Nous avons voulu venir jusqu’à vous, du moins moi, Paul, à une ou deux reprises, mais Satan nous en a empêchés (1Thessaloniciens 2.18).
Tous ceux qui essaient de barrer la route à l’apôtre Paul et freiner son ministère ne se rendent pas compte qu’ils sont des pantins, et que dans les coulisses, c’est Satan qui tire les ficelles.
Revenant d’un voyage missionnaire, Paul s’arrête en route et convoque les responsables de l’église d’Éphèse. Très solennellement, il les avertit en leur disant :
Je sais, moi, qu’après mon départ il s’introduira parmi vous des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau, et que du milieu même de vous se lèveront des hommes tenant des discours pervers dans le but d’entraîner les disciples à leur suite (Actes 20.29-30).
Les croyants sont non seulement les enfants et les serviteurs de Dieu, mais ils sont aussi ses soldats et en tant que tels ils doivent livrer bataille contre le péché, les tentations et contre les démons. Dans ce combat, la neutralité n’existe pas. Selon les Écritures, même les anges fidèles à Dieu doivent se battre contre le diable. Après avoir jeûné et supplié Dieu pendant 3 semaines, le prophète Daniel n’obtient aucune réponse; le ciel est d’airain. Puis il écrit :
Je levai les yeux, je regardai, et voici, il y avait un homme vêtu de lin, son visage brillait comme l’éclair, ses yeux étaient comme des flammes de feu. Puis il me dit : — Daniel, homme bien-aimé, sois attentif aux paroles que je vais te dire, et tiens-toi debout à la place où tu es : dès le premier jour où tu as eu à cœur de comprendre, et de t’humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues (Daniel 10.5-12).
On peut imaginer que Daniel est quelque peu interloqué d’entendre cela et il est en droit de demander à l’ange : « Alors, où étais-tu donc passé ? » Je continue de lire la suite :
Mais le chef du royaume de Perse m’a résisté vingt et un jours ; mais voici, Michaël, l’un des principaux chefs, est venu à mon secours (Daniel 10.13).
Dans les lieux célestes, la lutte était si âpre qu’il a fallu que l’ange en mission auprès de Daniel appelle du renfort en la personne de Michaël qui est apparemment le chef des anges et celui qui est envoyé dans les coups durs. Dans la petite lettre de Jude on lit :
L’archange Michaël, lorsqu’il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, se garda bien de proférer contre lui un jugement insultant. Il se contenta de dire : Que le Seigneur te punisse (Jude 9).
Le commun des mortels pense que si Satan il y a, on le trouve dans les endroits louches, dans les bas-fonds et en compagnie de ceux qui mènent une vie de bâton de chaise. En fait, il n’en est rien parce qu’il ne s’intéresse guère aux mauvais garçons; pourquoi perdrait-il son temps et énergie avec ceux qui sont déjà dans son camp ? Les démons ne vont pas dans les boîtes de nuit le samedi soir, mais ils se couchent tôt afin de se lever de bonne heure et être présents dans les endroits où un prédicateur fidèle à Jésus-Christ annonce la Bonne Nouvelle. Et que font-ils exactement ? C’est Jésus qui nous l’explique et Matthieu qui nous le rapporte :
Alors qu’un semeur répandait sa semence, des grains tombèrent au bord du chemin ; les oiseaux vinrent et les mangèrent… Chaque fois que quelqu’un entend le message qui concerne le royaume et ne le comprend pas, le diable vient arracher ce qui a été semé dans son cœur. Tel est celui qui a reçu la semence “ au bord du chemin ” (Matthieu 13.4, 19).
À votre avis, quel était l’endroit le plus dangereux de Jérusalem la nuit où Jésus fut livré ? Chez les religieux juifs hypocrites, avec les bandits de grand chemin qui guettent un voyageur éventuel ? Non ! C’était dans la Chambre haute avec Jésus parce que là se trouvait aussi Satan qui avait possédé Judas. En effet dans l’évangile selon Luc, on lit :
On était à quelques jours de la Pâque. Les principaux prêtres et les interprètes de la Loi n’avaient plus qu’une pensée : se défaire de Jésus, et ils cherchaient le moyen de le supprimer, mais ils avaient peur du peuple. Ce fut alors que Satan trouva accès dans le cœur de Judas, l’un des Douze (Luc 22.1-3).
Après que Josué ait prit la relève de Moïse, sa mission est de conquérir la Terre promise, mais pour cela, il doit traverser le fleuve Jourdain et livrer une série de batailles contre des ennemis puissants. Il doit vaincre trois adversaires. Premièrement, la ville de Jéricho qui lui barre la route du pays de Canaan. Cette forteresse est aussi dangereuse pour les Israélites que les attraits mondains aujourd’hui pour les croyants. Dans sa première épître, l’apôtre Jean écrit :
N’aimez pas le monde ni rien de ce qui fait partie de ce monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour pour le Père n’est pas en lui. En effet, tout ce qui fait partie du monde : les mauvais désirs qui animent l’homme livré à lui-même, la soif de posséder ce qui attire les regards, et l’orgueil qu’inspirent les biens matériels, tout cela ne vient pas du Père, mais du monde (1Jean 2.15-16).
L’Éternel a ordonné à Josué et son armée, de faire le tour de Jéricho mais sans l’attaquer de front. Pareillement, le croyant ne peut triompher de lui-même du péché qui habite la nature mauvaise qu’il a héritée d’Adam, ni des tentations qui le sollicitent tout autour de lui. La seule façon d’avoir la victoire est d’imiter Josué qui s’en est remis entièrement à Dieu par la foi. Toujours dans sa première épître, Jean écrit :
La nature divine qui nous a été communiquée par la nouvelle naissance triomphe du monde. La puissance victorieuse par laquelle nous triomphons du monde, c’est notre foi (1Jean 5.4).
Après Jéricho, le deuxième ennemi auquel les Israélites ont dû faire face est la petite ville fortifiée d’Aï. Pour le croyant, elle représente l’autosuffisance, cette arrogance qui prétend se passer de Dieu et qui anime tous les hommes à l’état brut livrés à eux-même, ainsi que beaucoup de croyants. Confiant en lui-même et en son armée, Josué est sûr que la conquête d’Aï sera une courte promenade dominicale et que l’affaire est déjà dans le sac. Il envoie donc une toute petite troupe, mais oh surprise, elle se fait battre à plat de couture et c’est la déroute du corps d’armée. Choqué, il s’étale alors de tout son long devant l’Éternel qui lui dit :
Lève-toi ! Pourquoi restes-tu prostré la face contre terre ? Israël a commis un péché. On a transgressé l’alliance que j’avais établie pour eux. On a pris des objets qui m’étaient voués, on en a dérobé, et mis dans ses propres affaires (Josué 7.10-11).
En effet, ce larcin avait eu lieu dans la ville de Jéricho et une fois découvert, le coupable a avoué, disant :
J’ai vu dans le butin un magnifique manteau de Babylone, deux cents pièces d’argent et un lingot d’or d’une livre. J’en ai eu fortement envie, alors je m’en suis emparé (Josué 7.21).
Pour faire face aux tentations qui nous entourent qu’elles viennent de l’extérieur ou de sa propre nature déchue, le croyant doit obéir aux Écritures dans lesquelles on lit :
Marchez selon l’Esprit et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair (Galates 5.16).
Après Jéricho et la ville d’Aï, Josué est confronté aux habitants de la ville de Gabaon. Sachant qu’ils ne peuvent vaincre les Israélites, pour éviter d’être rayés de la carte, ces Cananéens utilisent la ruse ; ils arrivent en haillons dans le camp d’Israël et déclarent :
Tes serviteurs viennent d’un pays très éloigné à cause du renom de l’Éternel ton Dieu : nous avons entendu parler de lui et de tout ce qu’il a fait en Égypte, faites alliance avec nous (Josué 9.9, 11).
Le bobard fonctionne comme sur des roulettes et les Israélites bernés marchent dans la combine. C’est aussi de cette manière que Satan nous trompe. Dans son évangile, Jean rapporte que Jésus a dit de Satan qu’il est le « père du mensonge » (Jean 8.44). Il ne faut donc pas s’attendre à ce qu’il vienne frapper à votre porte avec sa fourche et une queue en fer de lance, et qu’il se présente comme « le diable à votre service ». Dans sa seconde épître aux Corinthiens, Paul écrit :
Satan lui-même ne se déguise-t-il pas en ange de lumière ? Il n’est donc pas surprenant que ses agents aussi se déguisent en serviteurs de ce qui est juste. Mais ils auront la fin que méritent leurs œuvres (2Corinthiens 11.14-15).
Le diable est maître dans l’art de l’imposture. Qui, croyez-vous, dirigeait la barque de Charles Darwin lors de sa fameuse expédition dans l’archipel des Galapagos ? Qui a envoyé cette personne qui se présente à vous bien habillée, chemise blanche et costume, et vous annonce un Jésus qui vous semble un peu différent de celui dont vous avez entendu parler ? En réalité, le Christ qu’ils veulent que vous adoptiez est une machination, une fabrication maison et vous êtes face à un faux prophète. Il est peut-être beau comme un sou neuf et même très sincère, mais il n’empêche que l’organisation qu’il représente est dirigée par le Prince des Ténèbres.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.