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Ézéchiel 25.1 – 27.9
Il y a des gens qui n’arrêtent de parler que pour dormir, et encore. Alors à la longue, celui qui les fréquente s’habitue à ce bruit de fond. Mais si un jour il remarque un silence, c’est qu’il se passe forcément quelque chose d’anormal. Pareillement, la voix du prophète Ézéchiel qui annonce inlassablement la ruine prochaine de Jérusalem s’est tue dès que les armées de Babylone sont arrivées aux portes de Jérusalem.
Jérémie, le prophète au cœur brisé, pleure sur le malheur de son peuple. Il préfigure celui qui allait venir dans un peu moins de six siècles et qui, embrassant du regard Jérusalem, allait pleurer sur elle parce qu’il savait qu’elle serait détruite à nouveau, parce que ses habitants se seront détournés du Dieu vivant.
Ézéchiel qui vient soudainement de perdre sa femme bien-aimée, ne pleure pas et ne manifeste aucun signe de deuil parce que l’Éternel le lui a interdit ; ceux qui l’entourent pensent bien à tort qu’il a un cœur de pierre. Ézéchiel et Jérémie révèlent les deux faces de Dieu : d’un côté, il est tendre, doux et miséricordieux.
Il a envoyé son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle (Jean 3.16 ; LSG).
Il est mort sur une croix pour nous racheter de nos péchés.
Mais écoutez l’autre face de Dieu quand il dit aux villes impénitentes :
Malheur à toi, Chorazin, malheur à toi, Bethsaïda ! car si les miracles qui se sont produits au milieu de vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient changé de vie et l’auraient manifesté en revêtant des habits de toile de sac et en se couvrant de cendre. C’est pourquoi, au jour du jugement, ces villes seront traitées avec moins de rigueur que vous. Et toi, Capernaüm, crois-tu que tu seras élevée jusqu’au ciel ? Non, tu seras précipitée au séjour des morts (Luc 10.13-15).
Cette condamnation est tellement dure qu’elle donne froid dans le dos. Dieu a deux faces : la grâce qui pardonne et la justice qui condamne. C’est vrai que Dieu est amour, mais il est également trois fois saint, et dans les Écritures, cet attribut apparaît bien plus souvent que l’amour. Nul n’accède au ciel en voguant sur un petit nuage rose ; la porte des cieux ne s’ouvre que pour celui qui place son entière confiance en Jésus. Alors, revêtu de sa justice, il devient présentable, acceptable et digne de recevoir la vie éternelle. Mais pour ceux qui rejettent le Seigneur, il ne reste que le jugement.
Comme Ézéchiel n’écrit pas l’histoire mais des prophéties, maintenant que le siège de Jérusalem a débuté, il n’a plus rien à dire car ce sont les événements qui parlent pour lui. Pourtant, il continue à écrire et la deuxième grande section du livre d’Ézéchiel concerne des nations étrangères. Ce recueil (Ézéchiel 25–32) est intercalé entre les prophéties contre Jérusalem et la promesse de son relèvement glorieux futur (Ézéchiel 33–48). Ces oracles ne sont pas rangés ou placés dans un ordre chronologique ; certains sont antérieurs et d’autres postérieurs à la destruction de Jérusalem.
Ézéchiel imite deux de ses prédécesseurs, Ésaïe et Jérémie, dont les discours contre des peuples étrangers ont aussi été réunis dans un recueil particulier et insérés dans le livre de leurs prophéties (Ésaïe 13–23 ; Jérémie 46–51 ; comparez Amos 1–2 ; Sophonie 2.4-15).
Ézéchiel place ces oracles pendant le siège de Jérusalem pour remplir le silence que Dieu lui impose entre les deux périodes actives de son ministère.
Le discours d’Ézéchiel s’adresse à sept nations petites et grandes et se compose de 13 oracles : le premier est contre Ammon, Moab, et Édom qui se trouvent à la frontière Est de Juda, de l’autre côté du Jourdain. Le prophète leur reproche leurs railleries, car indirectement elles atteignent l’Éternel en personne.
Il inclut aussi dans cet oracle les Philistins, situés à l’ouest de Juda dans la bande de Gaza, parce qu’ils ont toujours voulu détruire Israël. Puis suivent quatre longs oracles contre la ville-état de Tyr située au nord de Juda dans le Liban actuel. Ézéchiel lui reproche de s’être réjoui du malheur de Jérusalem, ainsi que son orgueil à cause de sa prospérité due à ses réussites commerciales.
Ensuite, il prononce un oracle contre Sidon une ville phénicienne à trente kilomètres au nord de Tyr. Finalement, il prononce sept oracles contre le pays d’Égypte parce qu’il ne s’est pas comporté en allié loyal mais abandonna Juda aux Babyloniens.
Ézéchiel ne prophétise pas contre Babylone parce que les colons israélites doivent rechercher le bien de la nation où Dieu les a exilés (Jérémie 29.7). De plus, ce n’est pas de la vengeance que les exilés doivent ressentir, mais du repentir. Cependant, il faut que par les menaces adressées aux autres peuples, les Israélites sachent que l’Éternel ne les livre pas impunément à leurs moqueries et qu’il ne tolère pas l’insolence des païens parce que c’est un défi lancé contre la justice et la puissance du Dieu d’Israël.
Tous ces oracles se terminent par une formule du genre : « Et ils sauront que je suis l’Éternel » qui revient tel un refrain. Cette affirmation souligne que le jugement de ces peuples démontre la souveraineté de l’Éternel, souveraineté qu’ils ont contestée.
Cette reconnaissance universelle du Dieu unique est le début de la conquête morale du monde païen. Mais pour qu’un peuple reconnaisse la souveraineté de l’Éternel et se soumette à lui, il faut d’abord que sa force soit brisée par le jugement.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.