- Chemins de vie
- Émissions
- Genèse
- Genèse 50.1-17
Genèse 50.1-17
Lorsqu’a lieu une course de vélos, on trouve généralement des spectateurs tout le long du parcours, mais c’est à l’arrivée que les foules se massent parce que c’est de loin l’endroit qui génère le plus d’enthousiasme. C’est là que le vainqueur arrache la victoire sous les acclamations du public. Dans la course de la vie, c’est un peu pareil, c’est surtout l’arrivée qui compte, car elle efface les échecs en cours de route.
Jacob avait très mal commencé son parcours terrestre. Tricheur sans scrupules, il supplantait les autres afin de parvenir à ses fins par tous les moyens. Par ruse et détermination, méprisant et méprisable, agressif et sûr de lui, il avançait grâce à ses entourloupettes. Il n’empêche que le patriarche Israël a bien terminé son périple ici-bas. Pourtant, l’histoire de Jacob, héritier de la promesse, met surtout en avant son indignité.
Mais l’Éternel a accompli en lui ses projets, d’une part en le protégeant des pires conséquences de ses coups tordus, par exemple lorsque sa vie est menacée par son beau-père Laban ou par son frère Ésaü ; d’autre part, en l’amenant au cours d’un long cheminement à apprendre la confiance en Dieu et la soumission. Tout d’abord, l’Éternel le prit en main en le mettant à son école, une maison de redressement en quelque sorte chez l’oncle Laban, ensuite il le brisa lorsqu’il lutta avec lui toute une nuit et le blessa à la hanche. À partir de ce moment fatidique, Jacob sera obligé de marcher sur trois pattes à l’aide d’un bâton, mais avec une étincelle de foi en son Dieu.
Maintenant qu’il vient de livrer son dernier combat, celui dont on ne ressort jamais vivant, il s’endort en paix, car son cœur est rempli de l’espérance de la résurrection qui pour lui est aussi certaine que le bois sur lequel il s’appuie pour marcher. Somme toute, Jacob est un bel exemple d’une foi qui s’acquiert petit à petit au fil des ans. C’est pour cela qu’il est entré dans la postérité ayant sa place dans le grand hall des héros de la foi mentionnés dans le Nouveau Testament. Je cite le passage.
C’est dans la foi que tous ces gens sont morts sans avoir reçu ce qui leur avait été promis. Mais ils l’ont vu et salué de loin. Dieu a approuvé tous ces gens à cause de leur foi, et pourtant, aucun d’eux n’a reçu ce qui leur avait été promis, Dieu voulant nous donner à tous quelque chose de meilleur et afin qu’ils ne parviennent pas sans nous à la perfection (Hébreux 11.13, 39-40).
Dieu a également poursuivi son plan en la personne de Joseph pour qui, à l’âge de 17 ans, les choses ont pris une très mauvaise tournure. Il fut victime de la jalousie de ses frères, échappa de peu à un meurtre et fut vendu comme esclave en Égypte. Mais Dieu lui permit de prospérer pendant plusieurs années jusqu’à ce qu’il tombe une nouvelle fois dans un guet-apens et se retrouve au fond d’un cachot. À nouveau, Dieu l’a relevé pour lui accorder cette fois-ci une destinée exceptionnelle. Grâce à Joseph, toute sa famille sera sauvée de la terrible famine qui sévit alors en Afrique et au Proche-Orient. Ainsi, l’Éternel se sert du mal commis par les hommes pour réaliser ses projets.
Dieu est donc celui qui conduit l’histoire, qui intervient dans la vie des hommes en utilisant les circonstances, y compris leurs actes mauvais, pour accomplir son plan sans que rien ni personne ne puisse le contrecarrer. Joseph était d’une telle grandeur d’âme qu’il n’est pas question que je me compare à lui. Par contre, je me sens plus proche de Jacob parce qu’il était tordu. Néanmoins, grâce à la miséricorde divine il est devenu un homme de Dieu marchant par la foi et plein d’espérance. Alors, je me dis que tous les espoirs sont permis pour le moindre d’entre nous dans la mesure où j’accepte de m’humilier devant le créateur du ciel et de la terre en reconnaissant mes fautes.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.