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Habaquq 2.1-4
Tous ceux qui ont eu le privilège ou l’obligation de faire le service militaire, savent ce que veut dire être de garde et attendre que le temps passe parce qu’on s’ennuie à mourir. Le rôle de la sentinelle est de faire le guet au cas où il arriverait un événement inhabituel. Dans les temps antiques, des soldats font la ronde au sommet des murailles qui entourent une ville ou sur les remparts d’un château fort. Leur rôle est de scruter l’horizon et d’avertir l’officier de service au cas où ils verraient quelque chose d’anormal. Tant que les sentinelles sont vigilantes, la population est en sécurité derrière ses murs.
Sous l’Ancienne Alliance, le rôle des prophètes est le même que celui d’une sentinelle : repérer et dénoncer les mauvaises actions de leurs concitoyens, et les avertir qu’ils encourent le jugement de Dieu s’ils ne renoncent pas à leur de conduite coupable. L’Éternel dit à Ézéchiel :
Fils d’homme, j’ai fait de toi une sentinelle pour la communauté d’Israël. Quand tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part. Quand je dirai au coupable : “ Tu vas mourir ”, si tu ne l’avertis pas, si tu ne parles pas pour avertir ce coupable et lui demander d’abandonner sa mauvaise conduite pour obtenir la vie sauve, alors, certes, ce coupable mourra à cause de sa faute, mais je te demanderai compte de sa mort. Si, par contre, tu as averti le coupable et qu’il ne se détourne pas de sa méchanceté ni de sa conduite coupable, il mourra pour sa faute, mais toi, tu seras déchargé de ta responsabilité (Ézéchiel 3.17-19 ; comparez Ézéchiel 33.2, 6 ; Ésaïe 12 ; Jérémie 6 ; Michée 7.4).
Le prophète Habaquq n’est pas une sentinelle à proprement parler, pourtant lui aussi scrute le ciel et peut-être trouve-t-il le temps long, car il a posé une question précise à l’Éternel, s’est mis à l’écart et attend que Dieu veuille bien lui répondre. Bien que ce soit audacieux de sa part, Habaquq désire poursuivre un dialogue avec Dieu afin de recevoir satisfaction en réponse à sa plainte. Concernant le peuple chaldéen qui habite la Babylonie, il a demandé :
Continuera-t-il donc toujours à vider son filet et à massacrer d’autres nations sans aucune retenue ? (Habaquq 1.17 ; auteur).
Habaquq veut savoir quand les Chaldéens seront mis hors d’état de nuire. Alors qu’il attend patiemment la réponse de Dieu, il semble qu’un certain temps se soit écoulé avant qu’il ne reçoive l’oracle qu’il attend avec l’ordre de l’écrire en gros caractères bien lisibles (Habaquq 2.1-3).
Non seulement les voies de l’Éternel sont mystérieuses mais il agit à son rythme qui correspond rarement au nôtre ; il avance mais selon son calendrier ; il a un plan qu’il suit pas à pas mais il n’en révèle qu’une partie à ses prophètes. C’est ainsi que dans le livre de Daniel par exemple, on apprend que Dieu a décidé de révéler qui il est à Nabuchodonosor roi de Babylone (630-562), mais quand Habaquq écrit son oracle contre les Chaldéens [à la fin du règne de Manassé, roi de Juda (697-642)], il ignore tout cela et Nabuchodonosor n’es même pas encore né. Je commence de lire le chapitre 2 du livre d’Habaquq.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.