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Habaquq 1.1-6
Les personnes qui pensent savoir quelque chose sont légions, et souvent leur science infuse les rend pénibles. C’est particulièrement vrai pour ceux qui disent avoir lu toutes les Écritures, de bien les connaître et qui se croyant experts en la matière, prétendent que le Dieu de l’Ancien Testament n’est pas le même que celui du Nouveau Testament. S’il est vrai qu’il existe effectivement des différences entre les deux Testaments, d’une part, celles-ci ne gomment pas leurs similarités, et d’autre part, ces différences font que les révélation de l’Ancienne et de la Nouvelle alliance se complètent. Le livre du prophète Habaquq, par exemple, est très important dans le Nouveau Testament. Le livre des Actes rapporte que lorsque l’apôtre Paul prêche dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, il dit :
Sachez-le donc, mes frères, c’est grâce à lui (Jésus) que le pardon des péchés vous est annoncé ; c’est par lui que tout homme qui croit est acquitté de toutes les fautes dont vous ne pouviez pas être acquittés par la Loi de Moïse. Veillez donc à ce qu’il n’arrive pas ce qu’ont dit les prophètes (Actes 13.38-40).
Puis Paul menace ses auditeurs juifs de connaître un sort semblable à celui qu’Habaquq annonce à ses compatriotes, c’est-à-dire la destruction par une nation ennemie, s’ils refusent le pardon des péchés que Dieu accorde au nom de Jésus. Citant un passage du livre d’Habaquq selon l’ancienne version grecque, Paul poursuit sa prédication en disant :
Regardez, hommes pleins de mépris, soyez dans l’étonnement, et disparaissez. En effet, je vais accomplir une œuvre en votre temps, une œuvre que vous ne croiriez pas si quelqu’un venait vous l’annoncer (Actes 13.41 ; comparez Habakuk 1.5).
Mais les Juifs de l’époque de Paul ne veulent pas écouter la Parole de Dieu et l’histoire s’est donc répétée. La destruction de Jérusalem par les Babyloniens au 6e siècle avant Jésus-Christ (587-586 avant Jésus-Christ) s’est reproduite au premier siècle de notre ère mais par les Romains cette fois-ci (en 70 après Jésus-Christ). Le Temple est à nouveau détruit, la population de la Judée massacrée ou déportée et vendue comme esclave. Fidèle à lui-même, que ce soit sous le régime de l’Ancien ou du Nouveau Testament, Dieu agit selon les mêmes principes et d’une manière prévisible. Il ne prend personne par surprise ; il met le pécheur en garde puis attend qu’il se repente. Mais s’il se cabre et raidit le cou, il est châtié.
Le message central du livre d’Habaquq est une révélation que l’Éternel lui demande de graver sur des tablettes pour assurer sa conservation (Habaquq 2.2-4). L’apôtre Paul en cite une partie, la même quand il écrit : « le juste vivra par la foi » dans ses deux épîtres aux Romains (1.17) et aux Galates (3.11). Quant à l’auteur de l’épître aux Hébreux, il rappelle ce message central dans sa totalité quand il écrit :
Encore un peu de temps, un tout petit peu de temps, et celui qui doit venir viendra, il ne tardera pas. Celui qui est juste à mes yeux vivra par la foi, mais s’il retourne en arrière, je ne prends pas plaisir en lui (Hébreux 10 37-38).
« Celui qui doit venir » est évidemment une référence au retour de Jésus quand il viendra instaurer son royaume de justice sur cette terre. C’est par cet événement glorieux que s’accomplira la promesse faite au prophète Habaquq de la venue de l’Éternel en vue du rétablissement d’un ordre nouveau et juste. C’est aussi l’attente et l’espérance des croyants aujourd’hui.
Le livre d’Habaquq s’ouvre sur un prophète qui est très perplexe et qui éprouve une angoisse existentielle. Parce que le mal et la violence sévissent sans retenue dans le royaume de Juda, il se demande quand cette situation cessera. Alors, il décide d’aller se plaindre auprès de Dieu et lui demande : « Mais pourquoi n’interviens-tu donc pas ? » À quoi Dieu répond : « Je vais agir et Juda sera puni par Babylone ». Mais le prophète devient alors davantage perplexe et sa confusion se transforme en un dilemme spirituel. Il interpelle à nouveau l’Éternel et lui demande : « Mais comment un Dieu juste peut-il juger Juda en se servant d’un pouvoir injuste et immoral et des brutes qui sont cent fois pires que les Israélites ? »
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.