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Hébreux 11.4-6
Tout individu sensé qui tombe malade veut savoir la vérité même si celle-ci est désagréable à entendre. Ensuite, il veut connaître le meilleur traitement à suivre, pas n’importe lequel, prendre le bon médicament et pas n’importe quoi. Et si on lui dit qu’il doit faire au mieux, comme ça lui chante parce qu’au fond, toutes les opinions se valent, il sera furieux. On espère croire en effet que le personnel soignant fait tout son possible pour fonctionner dans le champ de la vérité et qu’il est donc digne de foi. L’étrange idée comme quoi tout se vaut ne semble concerner que les domaines spirituel et moral où c’est du chacun-pour-soi parce que ça fait belle lurette qu’on a rejeté la notion d’absolu et les normes divines. En fait, c’est Caïn, le fils aîné d’Adam et Ève, qui a lancé la balle. En dédaignant la révélation qu’il avait reçue de Dieu, il est devenu le premier apostat. Oh ! Il était prêt à adorer Dieu, mais à sa manière. Alors, l’Éternel l’a rejeté, lui et son offrande de légumes.
On lit dans la Genèse, qu’après avoir assassiné son frère, Dieu a confronté Caïn. Mais comme il ne s’est pas repenti pour autant, Dieu l’a chassé. On lit que « Caïn partit loin de l’Éternel : il alla séjourner au pays de Nod, le Pays de l’Errance » (Genèse 4.16). Mais il ne faut pas croire un instant qu’il est fâché de s’éloigner le plus possible de Dieu, car ça lui permet de mener sa vie comme bon lui semble.
Caïn est la tête de file de tous les incrédules (comparez Jude 11) que le monde a jamais portés. Il est pour la religion mais contre l’expiation des péchés par du sang versé tel que Dieu l’ordonne. Les Juifs traditionalistes sont du même gabarit ; dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul dit d’eux :
En méconnaissant la manière dont Dieu déclare les hommes justes et en cherchant à être déclarés justes par leurs propres moyens, ils ne se sont pas soumis à Dieu en acceptant le moyen par lequel il nous déclare justes (Romains 10.3).
Je continue de lire dans le onzième chapitre de l’épître aux Hébreux.
(Par la foi, Abel a offert à Dieu un sacrifice meilleur que celui de Caïn.) Grâce à elle, il a été déclaré juste par Dieu qui a témoigné lui-même qu’il approuvait ses dons (Hébreux 11.4b).
Caïn et Abel possèdent tous deux un lieu d’adoration où doit se trouver une sorte d’autel sur lequel ils ont chacun apporté leur offrande. Aussitôt que Adam a péché, Dieu a promis un Sauveur, et a tout de suite pourvu à un moyen temporaire de venir à lui par le biais de sacrifices. Toutes les alliances de Dieu avec l’homme sont conclues par du sang. Abraham a offert des animaux et Moïse a transmis aux Hébreux les rituels complexes et sanglants qui structurent le culte à l’Éternel. Et au cœur de la Nouvelle Alliance se trouve bien sûr le sacrifice parfait de Jésus, offert sur la croix une fois pour toutes pour tous les hommes de tous les temps.
Il ne fait aucun doute que Dieu a révélé à Caïn et Abel qu’ils doivent s’approcher de lui par un sacrifice, mais seul Abel y a cru (Romains 10.17) ce qui fait que « par la foi, Abel a offert à Dieu un sacrifice meilleur que celui de Caïn ». En immolant un agneau, il a reconnu sa condition de pécheur et obéi à la volonté de Dieu.
Abel a offert un agneau pour une personne, pour lui-même. Plus tard est venu la Pâque juive avec un agneau par famille. Puis a été institué le Yom Kippour, le jour des expiations avec un agneau pour une nation. Enfin, il y a eu le Vendredi saint avec Jésus-Christ : un Agneau pour le monde entier.
En apportant des légumes, Caïn s’est moqué de Dieu montrant qu’il est rebelle dans l’âme. Son offrande est un acte religieux destiné avant tout à se faire plaisir, car la volonté de Dieu ne lui importe pas. Dans sa première épître, l’apôtre Jean déclare :
Que personne ne suive donc l’exemple de Caïn, qui appartenait au diable et qui a égorgé son frère. Et pourquoi l’a-t-il égorgé ? Parce que sa façon d’agir était mauvaise, alors que celle de son frère était juste (1Jean 3.12).
Caïn n’est pas athée sinon il n’aurait rien offert à Dieu. Il le reconnaît comme être suprême à qui il doit rendre un culte d’adoration, mais il a lui-même décidé comment s’approcher de Dieu ; cette attitude rebelle est au cœur de toutes les religions. C’est ainsi que beaucoup de gens disent : « Je peux plaire à Dieu en faisant ceci ou cela », mais dans le livre des Actes des Apôtres, on lit :
C’est en lui (Jésus) seul que se trouve le salut. Dans le monde entier, Dieu n’a jamais donné le nom d’aucun autre homme par lequel nous devions être sauvés (Actes 4.12).
Les religions prétendent qu’il y a un autre nom et un autre chemin. Mais dans le livre des Proverbes, on lit :
Bien des hommes pensent être sur le bon chemin, et pourtant, ils se trouvent sur une voie qui, finalement, mène à la mort (Proverbes 14.12).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.