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Hébreux 6.1-5
Quand un enfant commence sa carrière d’écolier, au début, il trouve que tout est difficile et puis au bout d’un certain temps il se sent à l’aise dans son environnement et avec ce qu’il apprend. Seulement voilà, à la rentrée suivante, il passe dans la classe supérieure et le programme est plus corsé que l’année précédente et ainsi de suite. Dans la vie, on n’a pas le droit de stagner car il faut toujours aller de l’avant. C’est vrai dans le domaine physique et intellectuel mais aussi spirituel. Je continue de lire dans le chapitre six de l’épître aux Hébreux.
C’est pourquoi ne nous attardons pas aux notions élémentaires de l’enseignement relatif au Christ. Tournons-nous plutôt vers la perfection, la maturité spirituelle, sans nous remettre à poser les fondements, c’est-à-dire : le renoncement aux actes qui mènent à la mort et la foi en Dieu, l’enseignement sur les différents baptêmes, l’imposition des mains, la résurrection des morts et le jugement éternel (Hébreux 6.1-2).
L’auteur mentionne six caractéristiques qui ne sont pas des vérités chrétiennes élémentaires mais qui font partie du fondement de l’Ancienne Alliance entre l’Éternel et son peuple.
Nous avons déjà vu les deux premières caractéristiques, et la troisième est « l’enseignement sur les différents baptêmes ». Le mot traduit par « baptêmes » est « baptimos » et veut dire « ablutions », tandis que le baptême chrétien est « baptizô ». Non, je ne coupe pas les cheveux en quatre, car l’emploi de « baptimos » plutôt que « baptizô » prouve que ce passage ne s’adresse pas à des croyants mais à des Hébreux.
Au premier siècle, à l’entrée de tous les foyers juifs se trouve un bassin réservé à l’usage de la famille et des visiteurs pour les nombreuses ablutions cérémonielles, typiques du judaïsme et qui servent à se purifier. Mais l’auteur exhorte maintenant ses lecteurs à se détacher de ces pratiques Anciennes et révolues. D’ailleurs, par l’entremise du prophète Ézéchiel, l’Éternel annonce qu’un jour son peuple serait rendu pur par une ablution spirituelle. Il écrit :
Je répandrai sur vous une eau pure, afin que vous deveniez purs, je vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles (Ézéchiel 36.25).
Cette « eau pure » est une image de la nouvelle naissance et du renouveau spirituel et moral induit par le Saint-Esprit, que l’apôtre Paul mentionne dans sa lettre à Tite quand il écrit :
Dieu nous a sauvés en nous faisant passer par le bain purificateur de la nouvelle naissance, en nous renouvelant par le Saint-Esprit (Tite 3.5 ; Autre ; comparez Jean 3.5).
Alors que sous l’Ancienne Alliance, les ablutions sont fréquentes, symboliques et temporaires, la nouvelle naissance est unique et permanente parce qu’elle correspond à une réalité éternelle.
La quatrième caractéristique qui fait partie du fondement de l’Ancienne Alliance est « l’imposition des mains ». L’Israélite qui vient au temple pour offrir un sacrifice doit poser la main sur l’animal afin de s’identifier à lui symboliquement (Lévitique 1.4 ; 3.8, 13). Mais sous la Nouvelle Alliance, les croyants sont identifiés à Jésus par la foi et par le baptême de l’Esprit. Voilà pourquoi l’auteur exhorte ses lecteurs à renoncer aux rites et surtout aux sacrifices, et à placer leur confiance uniquement en Jésus.
La cinquième caractéristique du fondement de l’Ancienne Alliance est « la résurrection des morts ». En fait, dans l’Ancien Testament, cet enseignement est très superficiel. La vie après la mort est mentionnée, mais sans plus (Job 19.26-27), tout comme les récompenses des justes et les châtiments des hommes impies (Daniel 12.2), mais aucun détail ne nous est donné. Dans le Nouveau Testament par contre, la résurrection est un enseignement important, car c’est grâce à Jésus qui est « la résurrection et la vie » (Jean 11.25) que les croyants ressusciteront. C’est aussi le sujet principal de la prédication des apôtres. Dans sa première épître aux Corinthiens, Paul s’étend considérablement sur la résurrection et il décrit même le corps des croyants quand ils reviendront à la vie (1Corinthiens 15 ; comparez 1Jean 3.2).
L’auteur dit donc aux Hébreux de ne pas essayer de sonder l’Ancien Testament pour chercher à comprendre la résurrection sachant que les vraies réponses se trouvent en Jésus-Christ et dans l’enseignement des apôtres.
La sixième caractéristique du fondement de l’Ancienne Alliance est : « le jugement éternel », un sujet sur lequel l’Ancien Testament parle très peu. Dans le livre de l’Ecclésiaste, on lit que « Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Ecclésiaste 12.14) ; en d’autres mots, les justes seront récompensés et les impies seront punis. Par contre, le Nouveau Testament nous donne un enseignement très détaillé sur le jugement éternel, un peu trop même au goût de certains. En ce qui concerne les croyants et comme je l’ai déjà noté, dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul écrit :
Maintenant donc, il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont unis à Jésus-Christ (Romains 8.1).
Quant au jugement des non-croyants, il existe de très nombreux passages dont certains glacent le sang (Matthieu 8.12 ; 13.42 ; 13.50 ; 22.13 ; 24.51 ; 25.30-46 ; Apocalypse 20.11-15). Enfin, d’après l’évangile selon Jean, nous savons aussi que tout jugement a été remis à Jésus-Christ (Jean 5.21-29).
Le point crucial des deux premiers versets du chapitre six de cette épître est que les Hébreux non-croyants doivent abandonner entièrement les symboles élémentaires de l’Ancienne Alliance afin de saisir la réalité parfaite et éternelle de la Nouvelle Alliance en Jésus-Christ. L’Ancien Testament est une révélation de Dieu partielle, mais maintenant que le judaïsme est abrogé et rendu caduc, il doit être entièrement abandonné.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.