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Hébreux 6.6-15
Parfois, on entend dire que la vie est mal faite ou n’est pas juste, et c’est bien vrai. Souvent, les calamités frappent à l’aveuglette et il y a des gens qui semblent attirer les malheurs comme un aimant attire le fer. Un jeune qui a trop bu enroule sa voiture autour d’un arbre et tous les occupants sont tués sur le coup. Un autre fait le même écart de conduite, mais sort indemne de l’accident car un sursis de vie lui est accordé. Dans le domaine spirituel, c’est un peu pareil. Certains se moquent de Jésus, mais ont droit à une seconde chance et puis une autre et encore une autre. D’autres qui refusent de l’accepter n’ont plus jamais cette opportunité et la porte des cieux leur est définitivement fermée. Je continue de lire dans le chapitre six de l’épître aux Hébreux.
Il est impossible que ceux qui se sont détournés de la foi, soient encore renouvelés et amenés à la repentance (à changer d’attitude), car par leurs actions, ils crucifient de nouveau le Fils de Dieu, pour leur propre compte, et le déshonorent publiquement (Hébreux 6.6 ; Autre).
Ce passage concerne particulièrement les Hébreux et prosélytes de religion juive parce que ce sont eux qui ont demandé au gouverneur Pilate d’exécuter Jésus. Les païens ne sont pas concernés, car même si dans leur religion ils immolent des animaux, ces sacrifices idolâtres sont pratiqués par pure ignorance et non pas parce qu’ils ont rejeté Jésus. Seuls des Juifs peuvent donc être accusés de crucifier de nouveau le Fils de Dieu.
Le mot pour « renouvelés » veut dire « restaurés ou remis à niveau ». Si les Hébreux qui comprennent le message de la Bonne Nouvelle prennent la décision de rejeter Jésus comme leur Messie et de retourner aux pratiques du judaïsme, Dieu ne leur permettra plus jamais de changer d’avis et de se repentir. Ça paraît sévère, mais il faut bien comprendre la gravité de leur décision (comparez Hébreux 9.29). Non seulement ils rejettent le Christ, mais en retournant au temple pour offrir des animaux en sacrifice, ils se rendent doublement coupables. Premièrement, ils déclarent que Jésus est un imposteur qui méritait d’être crucifié par les Romains. Deuxièmement, en allant immoler un animal au temple de l’Éternel après avoir compris la signification de la croix, ces Juifs déclarent publiquement que le sacrifice de Jésus n’a pas de valeur. Plus loin, l’auteur écrit :
Celui qui désobéit à la loi de Moïse est mis à mort sans pitié, si deux ou trois témoins déposent contre lui. À votre avis, si quelqu’un couvre de mépris le Fils de Dieu, s’il considère comme sans valeur le sang de l’alliance, par lequel il a été purifié, s’il outrage le Saint-Esprit, qui nous transmet la grâce divine, ne pensez-vous pas qu’il mérite un châtiment plus sévère encore ? (Hébreux 10.28-29).
L’apôtre Pierre, dont le ministère est surtout auprès des Juifs (Galates 2.8), parle aussi de ceux qui ont compris qui est Jésus et qui le rejettent, et il est tout aussi virulent que l’auteur de l’épître aux Hébreux quand dans sa seconde épître, il écrit :
Si, après s’être arrachés aux influences corruptrices du monde par la connaissance qu’ils ont eue de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, ils se laissent de nouveau prendre et dominer par elles, leur dernière condition est pire que la première. Il aurait mieux valu pour eux ne pas connaître le chemin d’une vie juste plutôt que de s’en détourner après l’avoir connu et d’abandonner le saint commandement qui leur avait été transmis. Ils confirment la vérité de ces proverbes : Le chien retourne à ce qu’il a vomi et “ La truie à peine lavée se vautre de nouveau dans la boue ” (2Pierre 2.20-22).
Les Hébreux qui sont sur le point de retourner leur veste et à qui l’auteur s’adresse ne sont pas les seuls dont la culpabilité est immense. En effet, beaucoup de Juifs ont vu les miracles de Jésus et en ont même profité ; ils ont mangé du pain et des poissons venus de nulle part, et pourtant ils n’ont pas cru en lui et sont restés terrés dans les pratiques serviles du judaïsme. Et la foule qui le jour des rameaux a crié : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient de la part du Seigneur ! » (Matthieu 21.9), on la retrouve quelques jours plus tard devant le palais de Pilate vociférant : « Crucifie-le, crucifie-le ! » (Luc 23.21).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.