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11 nov. 2025

Hébreux 7.3-7

Notre univers est d’une complexité phénoménale et il existe encore une quantité quasi infinie de phénomènes mystérieux qu’on ne comprend pas ou qui restent à découvrir. En fait, ce que les scientifiques sont aujourd’hui capables d’expliquer est négligeable par rapport à ce qui reste encore à élucider. Les Écritures aussi contiennent beaucoup d’énigmes, surtout dans l’Ancien Testament. L’apôtre Paul donne la solution à un certain nombre d’entre eux et l’auteur de l’épître aux Hébreux parle en détail d’un personnage mystérieux qui s’appelle Melchisédek et dont nous n’avons aucune trace historique en dehors des Textes sacrés. Il apparaît une première fois et très succinctement dans le livre de la Genèse lorsqu’il bénit le patriarche Abraham. Environ mille ans plus tard, il est mentionné en passant dans un psaume par le roi David, puis il faut encore attendre mille ans supplémentaires avant qu’il ne réapparaisse, cette fois-ci dans le Nouveau Testament.

Tout ce que dit l’auteur de l’épître aux Hébreux concernant la prêtrise de Melchisédek n’est pas superflu, car pour les Israélites, le seul sacerdoce véritable est lévitique et issu d’Aaron, le frère de Moïse. De plus, les Juifs considèrent bien l’Éternel comme le seul vrai Dieu et le Créateur de l’univers et de tous les êtres vivants, mais ils croient aussi qu’il est seulement le Sauveur des descendants d’Abraham. Pour cette raison, l’auteur rappelle aux Hébreux que, d’une part, leur père fondateur a offert le dixième de son butin de guerre à un prêtre du Dieu Très-Haut qui a vécu cinq siècles avant que le sacerdoce lévitique ne soit institué, et d’autre part, son sacerdoce est universel, ce qui veut dire que Dieu est le Sauveur de tous les hommes et non pas uniquement des Israélites. Je continue maintenant de lire dans le chapitre sept de l’épître aux Hébreux.

Ce Melchisédek était, selon l’Écriture, roi de Salem et prêtre du Dieu très-haut. Tout d’abord, le nom de Melchisédek signifie roi de justice. Ensuite, il est roi de Salem, ce qui veut dire : roi de paix (Hébreux 7.1a, 2b).

La prêtrise de ce personnage mystérieux est supérieure au sacerdoce lévitique pour plusieurs raisons. Premièrement, parce qu’elle est universelle comme je l’ai déjà expliqué, et deuxièmement, parce que ce prêtre est roi, ce qui est dit quatre fois dans les deux premiers versets de ce chapitre 7. Ce n’est pas un simple détail et l’auteur insiste sur ce point, car le sacerdoce israélite est strictement séparé de la fonction royale. J’ai déjà eu l’occasion de mentionner le roi Ozias qui a régné sur Juda et qui a essayé de cumuler les mandats. Non content d’occuper le trône, il se dit que comme il est un grand roi, il peut aussi assumer la fonction de prêtre, mais Dieu l’a frappé d’une lèpre dont il a souffert jusqu’à la fin de sa vie (2Chroniques 26.16-21). Jésus par contre, qui est grand-prêtre selon l’ordre de Melchisédek, assume les deux fonctions sacerdotale et royale puisqu’un jour il sera roi de toute la terre. Ce double rôle du Messie a été prophétisé, par Zacharie qui écrit :

Il sera revêtu de majesté royale, et il siégera sur son trône pour gouverner. Il sera aussi prêtre sur son trône. Il y aura une pleine harmonie entre les deux fonctions (Zacharie 6.13).

En troisième lieu, le sacerdoce de Melchisédek est supérieur à celui d’Aaron parce qu’il était non seulement roi, mais « roi de justice et roi de paix », une façon de dire que sa prêtrise est juste et pacifique, ce qui n’est pas le cas de celle d’Aaron. En effet, le sacerdoce lévitique consiste à offrir des sacrifices qui n’en finissent jamais, au moins deux par jour, et qui couvrent les fautes pendant un temps seulement, et de toute façon, on sait que ces offrandes n’apportent ni justice ni paix durable, ni pardon permanent.

Les sacrifices de l’Ancienne Alliance sont des rites temporaires qui remplissent la fonction que Dieu leur a assignée, car ils préfigurent la venue du Christ qui, lui, offrirait et a offert le sacrifice parfait qui ôte les péchés pour toujours. Jésus est « l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde » et qui donne la justice et la paix.

Bien que Melchisédek ait été roi de justice et de paix, il ne peut rendre les hommes justes ou leur accorder la paix. Son sacerdoce est supérieur à celui d’Aaron, mais n’est lui aussi qu’une préfiguration du sacerdoce du Christ, le grand-prêtre divin, qui seul procure une justice et une paix permanentes. Aux Romains, Paul écrit :

Puisque nous avons été déclarés justes en raison de notre foi, nous sommes en paix avec Dieu grâce à notre Seigneur Jésus-Christ (Romains 5.1).

L’ordre divin est d’abord la justice et ensuite la paix. Le prophète Ésaïe écrit :

Le fruit de la justice sera la paix. L’effet de la justice, ce sera la tranquillité et la sécurité à tout jamais (Ésaïe 32.17).

Ce que le sang des taureaux, des boucs, des agneaux et de tout autre animal ne pouvait faire, le sang que Jésus a versé sur la croix l’accomplit. Les effets de son sacrifice sont permanents. Une fois qu’un être humain est réconcilié avec Dieu par la foi en Jésus-Christ, Dieu le considère comme juste parce qu’il le voit au travers de la justice parfaite de son Fils. Jésus est donc le seul véritable Roi de justice.

Beaucoup de maladies mentales mais également physiques se cachent derrière un mal existentiel. Sans qu’ils en aient conscience, ce que ces patients ont besoin est de savoir qu’ils sont pardonnés et en paix avec Dieu. Or, ce n’est qu’en Jésus-Christ que l’être humain est déclaré juste et reçoit la paix, celle de l’âme et la paix avec Dieu. Dans le psaume 85, le psalmiste écrit que ces besoins fondamentaux de l’homme sont satisfaits par le Messie. Je lis le passage :

L’amour et la vérité vont se rencontrer, et la justice et la paix se donneront l’accolade (Psaumes 85.11).

C’est l’œuvre du Christ sur la croix qui permet à l’homme d’avoir ses besoins fondamentaux satisfaits, tant spirituels que psychologiques, et Melchisédek en sa personne est une prophétie vivante qui annonce que Jésus viendrait pour apporter la paix et la justice aux hommes.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

déc. 08 2023

Émission du jour | 1 Chroniques 16.23 – 17.15

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