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Hébreux 9.15-28
Assez curieusement, mais c’est une nécessité, il existe des médiateurs dont la tâche est de régler les litiges entre la toute puissante administration et les petits administrés que nous sommes. Tant qu’il y aura des hommes, il y aura aussi des querelles et des divisions. Quand ces frottements sont entre peuples et que chacun campe sur ses positions, le moindre quiproquo risque de mettre le feu aux poudres. Pour éviter ces luttes, on a besoin de faiseurs de paix, des conciliateurs qui permettent aux antagonistes de renouer le dialogue.
Tous les conflits entre les êtres humains remontent au péché d’Adam et Ève qui a fracturé la relation entre le Créateur et nos premiers parents. L’auteur de l’épître aux Hébreux explique comment la mort de Jésus sur la croix réconcilie les hommes à Dieu. Je continue de lire dans le chapitre 9 de cette épître.
Voilà pourquoi il (Jésus) est le médiateur d’une alliance nouvelle, afin que ceux qui sont appelés reçoivent l’héritage éternel que Dieu leur avait promis. Car une mort est intervenue pour libérer de leur culpabilité les hommes qui avaient péché sous la première alliance (Hébreux 9.15).
La tâche essentielle du système sacerdotal juif est d’offrir constamment des animaux en sacrifice, mais ces pratiques sanglantes et écœurantes ne règlent jamais une bonne fois pour toutes le problème du péché de l’homme. Par contre, quand Jésus est venu s’offrir lui-même sur la croix, la rédemption et la propitiation qu’il a accomplies font que la Nouvelle Alliance qu’il a scellée dans son sang est incomparablement supérieure à l’Ancienne Alliance.
Selon la justice implacable de Dieu, « l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra », dit le prophète Ézéchiel (18.4), ce que l’apôtre Paul confirme quand il écrit aux romains : « le salaire du péché c’est la mort » (Romains 6.23 ; LSG). Il s’ensuit que pour s’approcher de Dieu il faut absolument que la dette du péché soit réglée. C’est ce que Jésus a fait pour quiconque croit en lui ainsi que pour ceux qui, sous le régime de l’Ancienne Alliance, avaient foi en l’Éternel. En effet, tous les croyants de l’Ancien Testament, depuis Abel, et on ose espérer Adam et Ève aussi, jusqu’au dernier juif fidèle de la fin du système lévitique, étaient pardonnés par anticipation, à crédit en quelque sorte (Jean 8.56). Dans son épître aux Romains, l’apôtre Paul fait allusion à toutes les époques qui ont précédé la venue et la mort de Jésus quand il écrit :
C’est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience (Romains 3.25).
Il faut bien comprendre et je sais que je me répète, que les sacrifices d’animaux n’ont jamais effacé le moindre péché (Actes 4.12) ; ils les couvraient tout au plus en attendant la venue du Sauveur, qui par sa mort expiatoire les a véritablement fait disparaître à tout jamais (Psaumes 103.10-12).
L’humble obéissance de l’Israélite aux préceptes de la loi de Moïse était une preuve de sa foi et l’Éternel l’acceptait comme telle. Sous l’Ancienne Alliance, Dieu est patient et indulgent parce qu’il sait qu’au temps marqué, son Fils versera son sang. Par ailleurs, Dieu n’est pas prisonnier du temps comme vous et moi, ce qui fait que pour lui, le sacrifice de Jésus a toujours été un fait accompli. Dans sa première épître, Pierre écrit :
Dès avant la création du monde, Dieu l’avait choisi pour cela, et il a paru, dans ces temps qui sont les derniers, pour agir en votre faveur (1Pierre 1.20).
Jésus est le pont, le trait d’union, le point de rencontre, le médiateur et le seul, entre Dieu et les hommes. Le sang qu’il a versé est hors du temps et de l’espace et expie les fautes de tout être humain qui possède une foi personnelle en Dieu quelle que soit l’époque, ce qui veut dire que la valeur de la mort du Christ est rétroactive. Ce concept n’est pas nouveau pour les Hébreux puisque dans le système lévitique, le sang appliqué sur le propitiatoire, le couvercle du coffre sacré, le Jour des expiations, couvre les fautes de l’année écoulée.
La justice absolue de Dieu est pleinement satisfaite par la mort de Jésus, voilà pourquoi c’est lui le seul médiateur, et c’est par lui seul que tout homme peut obtenir la vie éternelle. Les Juifs ont toujours eu de grandes difficultés à reconnaître cette vérité parce qu’ils ont le plus grand mal à accepter un Messie qui doit mourir. Conscient de ce problème, l’auteur va donner trois raisons pour lesquelles il fallait que Jésus meure.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.