- Chemins de vie
- Émissions
- Jacques
- Jacques 5.2-8
Jacques 5.2-8
Une fois, je me suis trouvé à la pêche en mer sous un soleil de plomb et rien à boire. J’ai essayé l’eau de mer mais elle m’a donné encore plus soif. C’est un peu pareil pour certaines gens, dès qu’elles goûtent à l’argent, elles en sont avides et jamais satisfaites. Une fois dans un reportage, j’ai pu voir ce que contiennent les placards de gens célèbres. Céline Dion par exemple, possède plusieurs centaines de paires de chaussures, et d’autres ont autant de chemises ou de costumes qu’un magasin de vêtements. Pour la bouffe, c’est caviar ou ortolans tous les jours et une cave digne du plus grand sommelier de la capitale.
Je continue de lire dans le chapitre cinq de l’épître de Jacques.
Et maintenant, écoutez-moi, vous qui êtes riches. Pleurez et lamentez-vous au sujet des malheurs qui vont fondre sur vous ! Votre richesse est pourrie et vos vêtements sont rongés par les mites (Jacques 5.1-2).
La ruine de ces richesses est au temps parfait du grec, utilisé pour exprimer un passé prophétique. Ce qui va arriver dans le futur est tellement certain qu’il peut être décrit au passé.
Cet avertissement qui est adressé aux riches du premier siècle a toujours été d’actualité et l’est encore de nos jours. Tragiquement, amasser des biens est encore une activité très répandue à notre époque, même parmi certains qui se disent chrétiens. Pourtant, si Dieu leur confie des biens matériels, c’est afin qu’ils les utilisent pour sa gloire et non pour leur petite personne (comparez 1Chroniques 29.3 ; Marc 12.42-44 ; Luc 6.38 ; 16.9 ; 1Corinthiens 9.4-14 ; 16.2-3 ; 2Corinthiens 8.2 ; 9.6-7 ; Galates 2.10 ; 1Jean 3.16-18 ; Galates 6.6).
Le mot pour « richesse » (ploutos) désigne les richesses en général (comparez Matthieu 13.22 ; 1Timothée 6.17), mais aussi des denrées périssables comme les aliments. Il faut dire qu’au premier siècle, celui qui a toujours de quoi manger vit dans le luxe alors qu’aujourd’hui dans nos pays nantis, c’est considéré normal.
Le mot traduit par « pourrie » (sesépèn) n’apparaît qu’ici dans le Nouveau Testament. Dans le grec classique, il désigne du bois ou des fruits pourris, ou encore de la chair en putréfaction.
La forte colère de Jacques s’explique par le fait qu’on lui a sans doute rapporté que dans certaines églises, des Juifs nantis entassent de la nourriture (comparez Luc 12.16-21) comme s’ils se préparaient à subir un long siège alors que des croyants meurent de faim.
Jacques ajoute : « vos vêtements sont rongés par les mites ». Pendant très longtemps, la richesse se mesure aussi aux vêtements (comparez Genèse 45.22 ; Josué 7.21 ; Juges 14.12 ; 2Rois 5.5, 22 ; Actes 20.33 ; 1Timothée 2.9 ; 1Pierre 3.3). Le mot traduit par « vêtements » (imatia) décrit l’habit visible comme la robe, le manteau ou une cape. Souvent richement brodés (comparez Juges 5.30 ; Psaumes 45.15 ; Ézéchiel 16.10, 13, 18 ; 26.16 ; 27.16, 24) et ornés de bijoux, ces vêtements font partie des héritages. Mais les entasser est tout aussi ridicule et inutile que d’amasser des denrées périssables, parce que tôt ou tard ils finissent dévorés par les mites (Job 13.28 ; Ésaïe 50.9 ; 51.8 ; Matthieu 6.19, 20). Or, quel est l’intérêt de nourrir ces sales bestioles ?
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.