- Chemins de vie
- Émissions
- Jean
- Jean : Introduction
Jean : Introduction
Le monde a déjà porté beaucoup de grands hommes et ils sont de tout poil; on a de nombreux despotes bien sûr, mais d’autres ont fait avancé les sciences et techniques, et certains ont marqué leur temps par leur dévotion au Dieu du ciel. Parmi ces derniers sont les réformateurs. Dans son « Argument pour l’évangile de notre Seigneur Jésus selon saint Jean », Jean Calvin écrit : « J’ai coutume de dire que cet évangile est la clef qui aide à comprendre les autres. » Des penseurs et philosophes chrétiens de tous les temps partagent cette opinion, découvrant dans cette histoire de Jésus une profondeur de vérité spirituelle inégalée, à cause en partie de la simplicité de son langage. Si ce récit et ces discours de Jésus avaient été inventés par l’apôtre Jean, alors nous pourrions dire qu’il est plus grand que le Christ.
Mais qui est l’auteur de l’évangile selon Jean ? Au moment où Jésus allait commencer son ministère, il y avait sur les bords alors fertiles et agréables du lac de Galilée, probablement à Bethsaïda (Luc 5:10 ; Jean 1:44), une famille de pêcheurs que nous connaissons : le père s’appelle Zébédée (Matthieu 4:21 ; Marc 1:19,20), la mère c’est Salomé (Matthieu 27:56 ; Marc 15:40; 16:1). Ils ont au moins deux fils, Jacques, le premier des apôtres qui souffrit le martyr, et Jean l’auteur de l’évangile. Zébédée emploie des ouvriers (Marc 1:20) ce qui veut dire qu’il pratique la pêche à l’échelle industrielle et on sait que cette occupation est alors très lucrative. On peut donc en déduire que cette famille est aisée et vit bien. En effet, Salomé est mentionnée parmi le groupe de femmes pieuses qui, de la Galilée, suivent Jésus et ses disciples dans leurs voyages en les assistant de leurs biens (Matthieu 27:56 ; comparez #Lu 8:3). Cette femme a donné, non seulement ses deniers mais son cœur et sa vie au prophète dans lequel elle a su reconnaître le Libérateur promis à son peuple. Et dès lors on la retrouve avec ses pieuses compagnes, dans l’entourage de Jésus, jusqu’au pied de la croix (Matthieu 27:56) et près de son tombeau, où elle apporte des aromates, ne sachant pas qu’il a déjà brisé les liens de la mort (Marc 16:1). Elle a suivi le Sauveur avec enthousiasme ce qui lui a permis d’être avec ses deux fils appelés à devenir apôtres. Le père dans tout ça, on en parle pas, mais tout porte à croire qu’il est lui-même un homme pieux. Cependant, il continue la pêche industrielle ce qui permet à ses fils et à sa femme d’accompagner le Seigneur et à contribuer à leur entretien. Jacques et Jean doivent les premières inspirations de leur vie religieuse à leurs parents qui les ont élevés dans la piété et qui ont cherché à éveiller dans leurs cœurs les saintes espérances messianiques dont se nourrissaient alors tant d’âmes qui, comme le vieux Siméon “droit et pieux vivait dans l’attente du salut d’Israël (Luc 2:25).” Aussi, dès que la voix de Jean Baptiste retentit sur les bords du Jourdain, les deux frères, ainsi que quelques‑uns de leurs amis de Galilée, s’empressent d’aller écouter sa prédication puissante. C’est aussi là qu’ils entendirent Jean-Baptiste les pointer vers un autre prophète, qu’il appelle « l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde ! (Jean 1.29) » Le texte dit ensuite : “Le lendemain, Jean était de nouveau là, avec deux de ses disciples. Il vit Jésus qui passait, et il dit : ‑ Voici l’Agneau de Dieu ! Les deux disciples entendirent les paroles de Jean et se mirent à suivre Jésus. Celui‑ci se retourna, vit qu’ils le suivaient et leur demanda : ‑ Que désirez‑vous ? ‑ Rabbi ‑ c’est‑à‑dire Maître‑, lui dirent‑ils, où habites‑tu ? ‑ Venez, leur répondit‑il, et vous le verrez. Ils l’accompagnèrent donc et virent où il habitait. Il était environ quatre heures de l’après‑midi. Ils passèrent le reste de la journée avec lui. André, le frère de Simon Pierre, était l’un de ces deux hommes (Jean 1.35-40).” Et l’autre ? Précisément celui qui nous a laissé ce récit si exact et si modeste; il nomme l’un des deux disciples, tandis qu’il garde le silence sur son propre nom. Telle fut la première rencontre de Jean avec son Maître.
Aussitôt après, les disciples ont accompagné Jésus aux noces de Cana, où ils furent les témoins quand il a changé l’eau en vin. Le texte dit : “C’est là le premier des signes miraculeux que fit Jésus. Cela se passa à Cana en Galilée. Il révéla ainsi sa gloire, et ses disciples crurent en lui (Jean 2.11).” Pourtant, suite à cet événement extraordinaire, il semble que tout le monde est retourné dans sa famille et tous ont repris leur profession de pêcheurs. Mais entre-temps, Jésus transfert son domicile de Nazareth à Capernaüm (Jean 2:12 ; Matthieu 4:13), et veut commencer son ministère, alors il appelle ses disciples à le suivre à plein temps. Jacques et Jean ont non seulement dû abandonner leur vocation, mais également quitter Zébédée leur père (Matthieu 4:22 ; Marc 1:20). En effet, Jésus les emmène d’abord à Jérusalem puis en Judée où ils demeurent neuf mois environ (Jean 3:22‑4:3 ; Jean 4:35). Puis Jésus retourne avec ses disciples en Galilée pour y exercer un long ministère dont les principaux événements nous sont rapportés par les trois autres évangiles. Jésus est entouré de plus en plus de disciples qui le suivent de lieu en lieu. Il choisit alors les douze apôtres. Jacques et Jean figurent parmi les premiers sur les listes des douze et avec Pierre, ils occupent une place privilégiée dans le cercle intime de Jésus. Dans les grands moments de sa vie ou quand il ressent le besoin de chaleur humaine, Jésus s’entoure de ses disciples intimes, ceux qui peuvent mieux le comprendre : Pierre, Jacques et Jean. Ils étaient avec le Seigneur lors de la résurrection de la fille de Jaïrus (Marc 5:37), au moment de sa transfiguration (Matthieu 17:1) et pendant son agonie à Gethsémané (Matthieu 26:37). C’est également à Pierre et à Jean que Jésus confie le soin de préparer sa dernière Pâque (Luc 22:8).
Au moment suprême de la vie de Jésus, dans la nuit de ses souffrances, quand il prononce ses discours d’adieux, quand il laisse en souvenir de lui à ses disciples les symboles de son corps rompu, de son sang versé, Jean occupe la première place. Il est penché sur son sein, et l’Église grecque des premiers siècles rappelle cette scène émouvante par le surnom “Epistèhios; placé sur le sein” qu’elle donne à Jean. Quand, dans cette même nuit, les disciples assistent à l’arrestation de leur Maître, ils s’enfuient comme des lapins, mais Jean le suit dans la cour du souverain sacrificateur. Le voici encore au pied de la croix, où il assiste par sa présence Marie pour qui la crucifixion de son Fils est comme une épée qui lui transperce l’âme. Aussi est‑ce à Jean que Jésus confie le soin de s’occuper de sa mère. Quand le bruit se répand parmi les disciples qu’on a vu le tombeau vide, Jean est le premier à y accourir, le premier aussi à croire que son Maître est ressuscité (Jean 20:8). Après sa résurrection, Jésus se montre sur les bords du lac de Tibériade aux disciples qui ne le reconnaissent pas tout de suite ; Jean, dont le regard est rendu pénétrant par son amour pour son Maître, leur dit avec émotion : “C’est le Seigneur !” Plus tard, les dernières paroles de Jésus concernent encore ce disciple et lui annoncent un long avenir dans l’Église (21 : 22). Jean est le disciple dont l’âme a reflété avec le plus d’intensité et de profondeur l’amour de Jésus. Cet amour a rempli son âme. Après avoir appelé Jean et son frère à devenir apôtres, le Seigneur leur donne le surnom de “fils du tonnerre” par allusion à leur caractère passionné.
Après l’ascension de Jésus et la venue du Saint‑Esprit sur les disciples, Jean reste à Jérusalem et prend part, avec Pierre, au ministère apostolique (Actes 3:1) et à la défense de la vérité devant les autorités (Actes 4:1,13,19). Quand plus tard, suite à des persécutions, la Bonne Nouvelle se répand en Samarie, Pierre et Jean y sont envoyés par les autres disciples pour affermir dans la foi ces nouveaux croyants. Ensuite, ils retournent à Jérusalem où Jean s’y trouve encore au moment du concile apostolique qui eut lieu vers l’an 50 (Actes 15 ; Ga 2:9).
On ignore quand Jean quitte Jérusalem et où il est allé, mais selon le témoignage unanime de l’Église primitive, on sait que pendant la seconde moitié du premier siècle, il a exercé un ministère prolongé en Asie‑Mineure, la Turquie actuelle, et spécialement dans la ville d’Éphèse.
Il est généralement admis que l’évangile selon Jean est le plus facile à comprendre des quatre évangiles parce qu’il est écrit en un grec qui est relativement simple. En effet, les phrases sont généralement courtes et le vocabulaire composé de mots d’une ou deux syllabes. Je donne un exemple tiré du premier chapitre :
Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas accueilli. Certains pourtant l’ont accueilli ; ils ont cru en lui. À tous ceux-là, il a accordé le privilège de devenir enfants de Dieu (Jean 1.11-12).
D’un point de vue grammatical, ces phrases sont très faciles et n’importe quel élève en primaire peut comprendre chacun de ces mots. Cependant, le sens et la magnitude de ces trois petites affirmations dépassent mon entendement. Voici un autre exemple avec une phrase d’un discours que Jésus a donné à ses disciples vers la fin de son ministère. Il leur a dit :
“ Vous en moi, et moi en vous ” (Jean 14.20).
Cette parole comprend 7 mots : une conjonction, une préposition et deux pronoms répétés deux fois. N’importe quel enfant de 4 ans est capable de comprendre ces mots indépendamment les uns des autres. Mais mis ensemble dans l’ordre donné par Jean, aucun théologien, aussi brillant soit-il, n’a jamais été capable de sonder les profondeurs de cette phrase car cette double union du croyant avec Jésus-Christ est très mystérieuse. Les mots sont simples mais leur signification spirituelle est très complexe parce qu’elle transcende notre compréhension humaine.
Jérôme, un de ceux qu’on a coutume d’appeler « père de l’Église », a dit : « Jean excelle dans la profondeur des mystères divins. » Et quelqu’un d’autre a écrit : « Cet évangile touche le cœur du Christ ! » C’est bien cette caractéristique qui fait de Jean un évangile différent des trois autres. Quant à son auteur, assez curieusement, son nom n’apparaît nulle part, ce qui au sens strict du terme rend son ouvrage anonyme. Mais d’un autre côté, que Jean ne s’identifie pas n’est guère surprenant, car la forme littéraire des évangiles est différente d’une épître. En effet, quand l’apôtre Paul écrit, il commence toujours en mentionnant son nom ce qui est la coutume de l’époque. Par contre, aucun des auteurs des évangiles ne s’identifie. Cependant, cela ne veut pas dire qu’on ne les connaît pas puisqu’ils se révèlent indirectement à travers l’histoire qu’ils racontent. Et de plus, nous pouvons nous appuyer sur une tradition solide, qui attribue à Matthieu, Marc, Luc et Jean leur évangile respectif. Concernant Jean, le témoignage de Polycarpe, qui vécut entre l’an 69 et 155 de notre ère, est important car il connaissait personnellement l’apôtre. Or, dans ses écrits, on trouve cette phrase : « Jean, le disciple du Seigneur, qui s’était également appuyé sur la poitrine de Jésus, avait lui-même publié un évangile lors de son séjour à Éphèse, en Asie. » C’est aussi ce qu’affirme Irénée (Contre les hérésies, III, 1), un autre père de l’Église qui vit entre l’an 130 et 200 de notre ère et qui est évêque de Lyon vers l’an 177. Disciple de Polycarpe, Irénée a passé sa jeunesse en Asie Mineure et il parle du ministère de Jean dans la province romaine d’Asie comme un fait connu de tous. Il écrit : « Tous les anciens (ou presbytres) qui se sont rencontrés en Asie avec Jean, le disciple du Seigneur, rendent témoignage qu’il leur a transmis ces choses, car il a vécu avec eux jusqu’aux temps de (l’empereur) Trajan » (Contre les Hérésies, II, 22, 5 ; Eusèbe, Histoire ecclésiastique, III, 23 et ailleurs). Eusèbe, père de l’histoire ecclésiastique, nous a conservé un document officiel, une lettre écrite, vers l’an 190, par Polycrate, évêque d’Éphèse, au nom de ses collègues d’Asie, à l’évêque de Rome, qui s’appelle Victor, et relative au différend qui existe alors entre les Églises d’Orient et d’Occident au sujet du jour où l’on doit célébrer la Pâque. Polycrate appuie son opinion sur l’autorité des chrétiens illustres qui ont vécu en Asie et dit ceci : « En Asie se sont endormis des hommes qui ont été de grandes lumières, qui ressusciteront au jour de l’apparition du Seigneur, quand il viendra dans la gloire et ressuscitera tous les saints : Philippe, l’un des douze apôtres, … et Jean, qui a reposé sur le sein du Seigneur, qui fut sacrificateur, ayant porté la lame d’or, témoin de la foi et docteur : celui‑là dort enterré à Éphèse » (Eusèbe, Histoire ecclésiastique, V, 24).
On sait par ailleurs que Clément d’Alexandrie, Tertullien ainsi que d’autres « pères de l’Église » corroborent cette tradition comme quoi Jean est l’auteur du quatrième évangile. En outre, et toujours selon la tradition, on est quasi certain que c’est après l’an 85 de notre ère, alors que Jean est déjà un vieillard, qu’il reçoit la révélation de Dieu lui permettant d’écrire l’évangile, les trois Épîtres et l’Apocalypse. D’ailleurs, il est évident d’après la fin de son évangile que Pierre est lui-même devenu vieux et que Jean lui a survécu. Tout cela dit, la question la plus intéressante pour nous est de savoir pourquoi Dieu a voulu que nous ayons cet évangile. L’objectif de Jean, tel qu’il le définit lui-même à la fin de son ouvrage, est de rapporter les signes et miracles de Jésus, afin que le lecteur croie en lui. Il dit exactement :
Jésus a accompli, sous les yeux de ses disciples, encore beaucoup d’autres signes miraculeux qui n’ont pas été rapportés dans ce livre. Mais ce qui s’y trouve a été écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous possédiez la vie en son nom (Jean 20.30-31).
Voyez-vous, ce dont nous avons besoin vous et moi, c’est la vie. Le monde entier, les milliards, qui grouillent et qui meurent sans espérance, n’ont absolument pas besoin d’une religion mais de la vie éternelle. Il ne fait aucun doute que Jean a d’autres raisons d’écrire, comme par exemple pour combattre certaines hérésies empruntées à la philosophie grecque gnostique, ou encore dénoncer le judaïsme tel qu’il était encore pratiqué parce qu’il encourageait l’hypocrisie religieuse. Il est également permis de penser que Jean a voulu, d’une certaine manière, compléter les trois autres évangiles. Pourtant, son ouvrage ne fait pas du tout penser à une sorte de patchwork, ou à un bouche-trou destiné à remplir des espaces vides, loin s’en faut. L’évangile selon Jean se distingue des trois autres, comme le déclare saint Augustin que je cite : « Dans les 4 évangiles, ou plutôt dans les 4 livres du même évangile, l’apôtre Jean, comparé à juste titre à un aigle pour son discernement spirituel, élève sa proclamation de l’évangile plus haut et de manière encore plus sublime que les trois autres, afin d’élever également nos cœurs avec elle (Gregory, Key to the gospels, pages 285-286). »
Tout ça pour dire que le quatrième évangile est très différent des trois autres, ce qui saute aux yeux dès qu’on commence à le lire et même dès la première phrase. En effet, il passe sous silence la généalogie du Christ ou sa naissance miraculeuse à Bethlehem. D’ailleurs soit dit en passant, que ce n’est pas en installant une crèche dans son salon ou en chantant des cantiques de Noël qu’on devient chrétien ! Jean ne mentionne pas non plus le baptême de Jésus, la tentation dans le désert, son pouvoir de chasser les démons; il ne s’intéresse pas aux paraboles et ne parle ni de la transfiguration, ni de la commémoration de son sacrifice au moyen du pain et du vin, ni de son agonie dans le Jardin des Oliviers, ni de son ascension dans le ciel; rien de tout cela. Jean met l’accent sur le ministère du Christ à Jérusalem, sur les fêtes du peuple juif, sur les contacts intimes de Jésus avec certains individus dans le cadre de conversations privées, ainsi que sur la formation de ses disciples.
Le corps de l’évangile selon Jean qui couvre la moitié de l’ouvrage est constitué en grande partie de ce qu’on pourrait appeler un catalogue de signes divins. Il relate des miracles qui prouvent que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu. Mais ce livre contient également de longs discours prononcés par le Seigneur, expliquant la signification de ses miracles. Par exemple, après avoir nourri les 5 000 hommes avec cinq pains et deux poissons (Jean 6.9), Jésus se révèle comme le pain de vie, que le Père céleste donne pour la vie du monde.
Une autre caractéristique spécifique au 4e évangile, c’est la liste des « Je suis », comme « Je suis le chemin, la vérité, la vie, la résurrection », etc., prononcés par Jésus et que nous verrons au fil du texte.
Chacun des 4 évangélistes a choisi, parmi un grand nombre de renseignements, ceux qui serviraient le mieux ses objectifs. On a évalué que la lecture à haute voix de toutes les paroles prononcées par Jésus et présentées par Matthieu, Marc et Luc, ne prendrait guère plus de trois heures. Étant donné que le ministère de Jésus a duré trois ans, il est évident qu’un tel échantillonnage ne constitue qu’une bien petite partie de son enseignement.
Jean présente un portrait distinct de Jésus qui est à plus de 90 % original et différent des trois autres évangélistes. Chacun d’entre eux a choisi les miracles, les événements et l’enseignement qu’il veut présenter, en fonction du but qu’il s’est fixé et des lecteurs auxquels il écrit.
Jean s’adresse en priorité à ceux qui sont déjà favorablement disposés envers Jésus; les chapitres 13 à 17 pourraient presque porter la mention : « Pour croyants seulement. »
Le mot clé du 4e évangile est le verbe « croire » qui apparaît 98 fois, souvent au présent de l’indicatif et sous forme de participes. Il semble que Jean veuille mettre l’accent sur la confiance active, continue et vivante en Jésus. Par contre, le nom commun « la foi » est absente de cet évangile.
Par ailleurs, Jean décrit davantage ce qu’a fait Jésus après sa résurrection que Matthieu, Marc ou Luc. En fait, il en parle plus que les trois autres auteurs réunis et mentionne sept occasions différentes où Jésus est apparu à divers disciples. La première fut à Marie de Magdala qu’il avait délivrée d’une légion de démons, puis il s’est montré à deux reprises aux disciples rassemblés dans la Chambre Haute, une première fois sans Thomas le douteur et une seconde fois avec lui. La quatrième occasion a eu lieu quand Jésus apparaît sur le rivage de la mer de Galilée d’où il appelle ses disciples en train de pécher, pour leur demander s’ils ont attrapé du poisson, suite à quoi il leur prépare un déjeuner sur la plage. J’aurais bien aimé être de la partie, manger là avec le Seigneur ressuscité et voir dans ses mains et ses pieds les marques des clous. Ensuite, c’est à Pierre que Jésus apparaît, et il a avec lui une longue conversation au cours de laquelle il vide l’abcès du reniement de son disciple. Cette cure d’âme était nécessaire afin que Pierre puisse devenir le grand homme de Dieu que nous connaissons d’après le livre des Actes et des deux épîtres qu’il a écrites. Même les plus grands peuvent tomber et ça me rassure.
Le thème de l’évangile selon Jean est la révélation de Jésus-Christ et il peut se diviser en troi grandes parties : la manifestation du Fils de Dieu au monde (chapitres. 1-12), au cercle intime de ses disciples (chapitres 13-17), et par sa mort et résurrection (chapitres 18-21).
Quant au but de cet évangile, Jean le donne à la fin et je le rappelle :
Jésus a accompli, sous les yeux de ses disciples, encore beaucoup d’autres signes miraculeux qui n’ont pas été rapportés dans ce livre. Mais ce qui s’y trouve a été écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous possédiez la vie en son nom (Jean 20.30,31).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.