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Job 25.1 – 27.23
Depuis la nuit des temps, l’homme s’interroge sur le mal parce que ce problème est omniprésent et il est accompagné de son cortège habituel de souffrances diverses et variées, comme les accidents, les violences, les tragédies naturelles et bien sûr la mort. Tous les philosophes, quels qu’ils soient, ont été confrontés au mal, une question qui pèse sur toutes les autres qu’ils peuvent se poser. Même les hommes pieux des âges passés ont exprimé leur profond désarroi face à un Dieu qui semble s’être retiré dans les hauteurs glacés de son ciel lointain, alors qu’ils sont frappés par le malheur. De ce nombre est Job qui vit une immense détresse qu’il ne comprend pas. Il se demande pourquoi le Tout-Puissant ne répond pas à ses cris, pourquoi il ne lui permet pas de plaider sa cause et ne donne aucune explication aux souffrances injustes qu’il subit. Songeant à son cas personnel, Job rejoint tous ceux qui avant lui se sont demandés pourquoi Dieu ne vient pas au secours de ceux qui sont exploités et qui vivent dans des conditions misérables. Pourquoi n’exerce-t-il pas dès maintenant son jugement sur les hommes iniques qui se livrent impunément à toutes sortes d’exactions et de crimes ?
Nous sommes dans le troisième et dernier cycle d’un dialogue très tendu entre Job et trois de ses amis venus pour soi-disant le réconforter. L’un après l’autre, ils ont répondu ou plutôt attaqué déjà deux fois Job et maintenant c’est le tour de Bildad qui va prendre la parole pour la dernière fois. Cet homme s’appuie sur la tradition des anciens qui a certes ses mérites, mais qui ne peut en aucun cas expliquer les voies de Dieu. Or justement, Bildad a enfermé le Tout-Puissant dans une petite boîte très étroite. Assimilant Dieu à une horloge au fonctionnement toujours prévisible, il croit que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, et que Dieu punit systématiquement ceux qui agissent mal. Son monde est blanc et noir et il ne connaît pas le gris. On se demande bien d’où il sort pour défendre un point de vue pareil ? Néanmoins, devant la fermeté de Job qui nie en bloc s’être rendu coupable de quelque grosse faute, Bildad semble ébranlé n’ayant finalement plus grand-chose à dire. Job pour sa part n’a pas flanché et tient bon. Bien que criblé sans relâche d’accusations, il maintient son innocence. Au lieu de s’attaquer directement à Job, Bildad prononce un discours d’une brièveté surprenante et insignifiant. Il est à court d’idées et parle pour parler en répétant ce qui a déjà été dit. Son petit exposé établit un contraste entre la majesté divine et l’insignifiance de l’homme, mais c’est aussi une façon détournée de dire à Job qu’il est vaniteux et vain de vouloir comparaître devant l’Éternel afin de se justifier, ce que Job demande à grands cris.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.