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26 avril 2024

Job 3.1-26

Un animal acculé qui se sent menacé n’a plus rien à perdre ce qui le rend particulièrement dangereux. Pareillement, le désespoir fait dire à ceux qui sont dans cet état des paroles choquantes. Pire encore, celui qui a perdu l’espérance d’un lendemain meilleur est capable de commettre les pires actions meurtrières, qu’elles soient dirigées contre des personnes à qui il en veut à mort ou contre lui-même par suicide. Il peut effectivement arriver à n’importe qui de se trouver dans une situation telle que la seule issue possible semble être de quitter ce monde à tout jamais. C’est ce que Victor Hugo exprime dans les « Contemplations » quand il dit : Ô Seigneur ! Ouvrez-moi les portes de la nuit, afin que je m’en aille et que je disparaisse.

Pour certains, il aurait été plus que souhaitable qu’ils n’aient jamais vu le jour ; je pense surtout aux despotes de grande envergure qui ont à leur actif les pires des méfaits, des assassinats en règle, ou même des millions de morts, mais aussi à Judas dont Jésus a dit :

Certes, le Fils de l’homme s’en va conformément à ce que les Écritures annoncent à son sujet. Mais malheur à celui qui le trahit ! Il aurait mieux valu, pour lui, n’être jamais né (Matthieu 26.24).

Dans les Textes Sacrés, deux serviteurs de Dieu d’une très grande intégrité, ont maudit le jour de leur naissance à cause de leur détresse. Le prophète Jérémie a dit :

Malheur à moi ! Pourquoi, ma mère, m’as-tu donc mis au monde ? Maudit soit à jamais le jour où je suis né ! Que ce jour où ma mère m’a fait naître en ce monde ne soit jamais béni ! (Jérémie 15.10 ; 20.14).

Mais environ 13 siècles avant lui, Job, qui se trouve dans la situation la plus épouvantable qu’on puisse imaginer, est le premier à regretter d’être né. Au chapitre 3 du livre qui porte son nom, le premier verset dit : Après cela, Job prit la parole et se mit à maudire le jour de sa naissance (Job 3.1).

Il faut le comprendre. Ce brave homme à qui Dieu ne reproche rien est tout au fond du trou. C’est Satan qui est l’instigateur du drame. L’auteur nous révèle sa méchanceté et son pouvoir tout en notant également les limites que Dieu lui impose. Malgré tout, le diable est autorisé à attaquer Job avec la fougue infernale dont il est capable. Il lui ôte tout ce qu’il possède à l’exception de sa peau sur les os, sauf qu’elle part en lambeaux. La totalité de ses biens, tous ses troupeaux ainsi que ses 10 enfants ne sont plus. Il a encore la volonté de survivre, mais c’est plus par instinct que par désir. Job est réduit à rien et dépourvu de tout.

Alors que les autres créatures naissent tout équipées avec une fourrure, des plumes, des écailles ou une peau qui leur sert de bouclier, l’être humain vient au monde nu comme un ver ; quelqu’un doit prendre soin de lui, l’habiller, l’abriter, le dorloter. Plus tard, le petit d’homme doit s’assumer en travaillant car il faut bien se nourrir, se loger, posséder une voiture pour aller au boulot et tout le reste. En effet, la sécurité matérielle est de la plus haute importance pour chacun de nous. La prospérité n’est pas un mal en soi parce que c’est un bienfait que le Créateur nous accorde et il veut que nous en jouissions. Cependant, je risque de dépendre de l’argent et de ce qu’il peut me procurer en oubliant le bienfaiteur qui me dispense ses largesses.

Ce n’était pourtant pas le cas de Job qui demeurait très attaché à l’Éternel. Il n’empêche qu’il a désormais tout perdu. Dieu a autorisé Satan à tout lui prendre, à tout détruire. Le coup porté contre ses enfants est plutôt rude car il est naturel de les aimer et ils nous aiment en retour. .Il n’y a qu’à voir combien les tout-petits sont friands de câlins. Quand un enfant s’écorche le genou, il court vers sa maman en pleurant pour qu’elle le console. Ça ne va pas le guérir, mais il se sentira mieux quand même. Tout au long de sa vie, l’être humain a besoin de recevoir et de donner de l’affection parce que Dieu nous a créés ainsi. Pauvre Job, il a perdu en une seule fois ses sept fils et ses trois filles. Ce fut certainement terrible au-delà de toute description, mais il garde sa dignité et prend le deuil tout en se soumettant à la volonté de l’Éternel. Il reconnaît en effet que la responsabilité de Dieu est engagée dans tous ses malheurs mais qu’il a parfaitement le droit de tout lui prendre. Cependant, ce qu’il ne sait pas encore est que son épreuve ne fait que commencer, car Job possède alors encore un atout que Satan veut lui ôter : la santé. Et c’est ainsi que soudainement, il est durement affligé dans sa chair, recouvert de la tête aux pieds d’ulcères purulents. Alors que la situation ne peut pas être pire, voilà qu’au lieu de le soutenir dans sa détresse, sa femme l’abandonne à son triste sort. À l’origine, Dieu a créé Ève pour qu’elle soit l’aide d’Adam, pour qu’elle l’écoute et l’encourage. C’est loupé en ce qui concerne Madame Job. Au contraire, elle fait le jeu du diable en disant à son mari de maudire Dieu et de mourir. Job a dorénavant absolument tout perdu : possessions, famille et ses amis des beaux jours. Heureusement, il en reste quatre qui viennent pour le consoler. Job pense sans doute qu’ils seront pour lui comme des oasis dans le désert, mais il va vite déchanter car les trois premiers qui vont parler sont des mirages.

Job est encore descendu d’un cran en s’installant dans la décharge municipale de la ville, un endroit où il peut trouver des cendres en abondance pour adoucir ses plaies.

A priori, son intégrité ne lui a servi à rien. Pire encore, c’est à cause de sa piété qu’il est devenu la cible de Satan dans sa lutte contre Dieu, mais ça il ne le sait pas. Il reste encore à Job sa foi en l’Éternel même si Dieu semble être devenu un redoutable adversaire. À partir d’ici, le diable se démène pour ravir à Job cette confiance en Dieu qu’il possède encore. Au fur et à mesure des dialogues, et à cause de l’intensité de ses souffrances, Job perd pied. Sa foi en la justice de Dieu s’estompe petit à petit, il perd de vue l’amour de Dieu et il devient cynique. L’homme qui au début de son épreuve s’est exclamé : « L’Éternel a donné, l’Éternel a repris : que l’Éternel soit loué ! » (Job 1.21) dit plus loin : Les flèches du Tout-Puissant sont plantées dans mon être et mon esprit boit leur poison, oui, je suis assailli par les terreurs que Dieu m’envoie. Car il m’a fait passer sous un vent de tempête, il a multiplié mes blessures sans cause. Il ne me permet pas de reprendre mon souffle, tant il me rassasie de fiel. S’il existait entre nous un arbitre pour poser sa main sur nous deux, il écarterait de moi la cravache de Dieu, et sa terreur ne m’épouvanterait plus. Puisque cela n’est pas, je suis seul avec moi (Job 6.4 ; 9.17-18 ; 33).

Cette aspiration de l’âme à trouver un intermédiaire entre Dieu et soi-même s’est réalisée. L’apôtre Paul écrit : Il y a un seul Dieu, et de même aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes : Jésus-Christ, homme (1Timothée 2.5).

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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