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Jonas 2.11 – 3.1
Quand quelqu’un souffre vraiment ou qu’il est dans la détresse, il est souvent prêt à faire n’importe quoi pour trouver une solution à son problème. C’est d’ailleurs ce qui fait la fortune des dealers, des vendeurs de pilules et des pharmaciens, des charlatans, des guérisseurs et des diseurs ou diseuses de bonne aventure, des thérapeutes et des psychologues, des psychiatres, de la médecine chinoise ou indienne, des médecins et des chirurgiens. Si je donne l’impression de placer toutes ces occupations dans le même panier, c’est parce que je me mets à la place de celui qui souffre. Si sa douleur est intolérable, il n’a que faire des titres et des fonctions, son unique objectif est de trouver du répit à sa souffrance.
Adolescent, j’ai fait de la plongée sous-marine et appris les techniques qui permettent de sauver quelqu’un en train de boire la tasse. Je me souviens encore qu’on nous avait expliqué qu’il faut être très prudent sur la façon dont on vient à l’aide d’une personne en train de se noyer parce qu’elle essaiera de s’accrocher à son sauveteur, ce qui le placera lui aussi dans une situation périlleuse.
Jonas a été jeté dans une mer en furie qui curieusement se calme immédiatement, mais le prophète n’est pas tiré d’affaire pour autant car il coule à pic. C’est alors qu’il se souvient de son Dieu et le prie instamment de lui venir en aide et de le sauver. Il n’a pas fallu longtemps à Jonas pour évaluer sa situation et conclure qu’elle est désespérée. Alors, il reconnaît sa rébellion devant l’Éternel, se repent et crie afin d’être secouru. C’est alors qu’arrive un gros poisson qui l’avale non pour le dévorer mais pour le sauver de la noyade. Se trouvant en lieu sûr, Jonas exprime sa reconnaissance à Dieu et promet qu’il lui obéira et ira à Ninive. Il conclut son action de grâces en disant : « C’est de l’Éternel que vient la délivrance » (Jonas 2.10).
Chapitre 2, verset 10. D’autres versions ont : « Le Salut appartient à l’Éternel, ou vient de l’Éternel ». En fait, tout salut vient de lui, qu’il s’agisse de la délivrance d’un danger comme pour Jonas, d’une maladie ou du jugement éternel que nous méritons tous.
Un jour peut-être, les studios de Walt Disney, de Dreamworks, de Pixar ou d’un autre cinéaste feront un grand film d’animation sur l’histoire de Jonas, mais il est quasi certain qu’ils omettront l’affirmation la plus importante du livre et qui est : « Le salut vient de l’Éternel ».
Être sauvé est une forme passive car on ne peut pas se sauver soi-même, c’est Dieu et lui seul l’artisan de notre salut. Il n’est pas possible d’acquérir la vie éternelle par ses propres moyens car on l’a reçoit par grâce. Dans le meilleur des cas, tout ce qu’un être humain peut offrir de mieux à Dieu sera très imparfait. Or, Dieu n’accepte rien qui ne soit absolument parfait ; c’est aussi simple que cela.
Il y a des hommes et des femmes qui se sont donnés à fond pour les autres et qui ont accompli des œuvres humanitaires phénoménales. Mère Térésa est venue en aide à d’innombrables gens dans les bas-fonds de Calcutta et d’ailleurs. L’abbé Pierre a fondé les compagnons d’Emmaüs, et le pasteur William Booth a créé l’Armée du salut, pour n’en citer que trois. Ces personnes sont tout à fait extraordinaires, pourtant, comme elles sont entachées par le péché, comme vous et moi, ce qu’elles ont réalisé est imparfait, ce qui veut dire qu’elles ne peuvent en aucun cas faire valoir leurs accomplissements devant le Créateur. Je sais que ça semble dur et peut-être même choquant, mais c’est Dieu qui décide ce qu’il accepte et ce qu’il rejette, or seule la perfection est recevable à ses yeux.
Notre condition spirituelle est très comparable à la situation désespérée dans laquelle se trouve Jonas jeté dans une mer en furie; il ne peut strictement rien faire pour se sauver lui-même et il faut que l’Éternel ordonne à un gros animal aquatique de le repêcher. Si le prophète s’en sort, il le doit à Dieu qui l’a délivré, et si je suis sauvé de mes péchés c’est parce que le salut vient de l’Éternel. Il a envoyé son Fils Jésus sur terre afin qu’il mène une vie parfaite pour notre bénéfice, puis offre son être parfait en un sacrifice parfait sur la croix. Voilà pourquoi le Christ a été agréé par Dieu, et pourquoi quiconque invoque le nom du Seigneur est sauvé (Romains 10.13).
Le salut se conjugue à trois temps : le passé, le présent et le futur. J’ai été sauvé, je suis sauvé et je serai sauvé. Ce salut est l’œuvre de Dieu du début à la fin, et à un tel degré que le nom des élus est inscrit de toute éternité dans le livre de vie, et donc avant même la création du monde (Apocalypse 17.8).
J’ai été sauvé en plaçant ma confiance en Jésus et en son œuvre sur la croix. Jésus dit :
Oui, vraiment, je vous l’assure : celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé, possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné ; il est déjà passé de la mort à la vie (Jean 5.24).
À l’instant où quelqu’un place sa confiance en Jésus, il reçoit la vie éternelle. Cet événement a eu lieu dans le passé pour ceux qui aujourd’hui sont des croyants authentiques. Si vous avez réellement cru en Jésus-Christ et accepté la rédemption qu’il vous offre en Jésus-Christ, c’est l’œuvre de Dieu en vous du début à la fin, de sorte que vous n’avez aucun mérite.
« Qui place sa confiance dans le Fils possède la vie éternelle », écrit l’apôtre Jean (Jean 3.36). J’ai reçu la vie éternelle en échange de rien parce que je n’ai absolument rien à offrir. La vie éternelle est un don, et Dieu l’accorde gratuitement par grâce. L’apôtre Paul écrit aux Romains et à Tite :
Le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ-Jésus notre Seigneur (Romains 6.23 ; SER). Quand Dieu notre Sauveur a révélé sa bonté et son amour pour les hommes, il nous a sauvés. S’il l’a fait, ce n’est pas parce que nous avons accompli des actes conformes à ce qui est juste (Tite 3.4-5).
Et encore aux Éphésiens :
C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu ; ce n’est pas le fruit d’œuvres que vous auriez accomplies. Personne n’a donc de raison de se vanter (Éphésiens 2.8-9).
Le salut se conjugue au passé mais aussi au temps présent. L’acquisition de la foi et de la vie éternelle n’est que le départ de l’aventure avec Dieu. Tout au long de ce périple, je dois apprendre à me libérer de mon attirance naturelle pour les attraits de ce monde qui sont malsains afin que mon esprit soit libre de se tourner vers les valeurs éternelles. Dieu délie progressivement les boulets qui me tirent vers le bas et me sauve de moi-même.
Aux membres de l’église des Philippiens, l’apôtre Paul écrit : « Faites donc fructifier votre salut, avec crainte et respect ou selon une autre version (SER) : avec crainte et tremblement, mettez votre salut en action […]. Car c’est Dieu lui-même qui agit en vous, pour produire à la fois le vouloir et le faire conformément à son projet plein d’amour » (Philippiens 2.12-13 ; rsm.).
On ne peut faire fructifier ou mettre en action le salut que si on le possède. Aux Éphésiens, Paul dit aussi :
Ce que nous sommes, nous le devons à Dieu ; car par notre union avec le Christ, Jésus, Dieu nous a créés pour une vie riche d’œuvres bonnes qu’il a préparées à l’avance afin que nous les accomplissions (Éphésiens 2.10 ; comparez 2Timothée 3.15).
Par la puissance du Saint-Esprit qui agit dans sa vie, le croyant doit produire des fruits. Jean rapporte que Jésus a dit à ses disciples :
Si vous produisez du fruit en abondance, mon père sera glorifié et vous prouverez que vous êtes vraiment mes disciples (Jean 15.8 ; Auteur).
Enfin, dans son épître aux Galates, Paul enseigne aussi que « le fruit de l’Esprit c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, l’amabilité, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi » (Galates 5.22-23).
Tout croyant est appelé à devenir mature, à croître dans sa foi et dans la connaissance intime du Seigneur Jésus. Cette progression est appelée « sanctification » et elle doit être constante. Il y aura certes des sommets et des vallées, mais la courbe moyenne doit tendre vers le haut. Le croyant n’atteindra la perfection que dans l’autre monde, quand il sera glorifié, mais ici bas, il doit toujours continuer à s’améliorer grâce à l’action du Saint-Esprit dans sa vie s’il accepte de se soumettre à lui.
En troisième lieu, le salut se conjugue au futur. Dans sa première épître, l’apôtre Jean écrit :
Mes chers amis, dès à présent nous sommes enfants de Dieu et ce que nous serons un jour n’a pas encore été rendu manifeste. Nous savons que lorsque le Christ paraîtra, nous serons semblables à lui, car nous le verrons tel qu’il est (1Jean 3.2).
Un jour, je ressusciterai avec un corps nouveau créé selon la volonté de Dieu. Alors, je serai entièrement sauvé, délivré de moi-même, de la présence du mal en moi, des tentations du monde et des sournoiseries du diable. Dans sa première épître aux Corinthiens, l’apôtre Paul écrit :
Lorsque le corps est porté en terre comme la graine que l’on sème, il est corruptible, et il ressuscite incorruptible ; semé infirme et faible, il ressuscite plein de force. – En effet, ce corps corruptible doit se revêtir d’incorruptibilité et ce corps mortel doit se revêtir d’immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors se trouvera réalisée cette parole de l’Écriture : La victoire totale sur la mort a été remportée (1Corinthiens 15.42-43, 53-54).
En attendant et bien que la médecine a fait des progrès fulgurants, la Dame à la faux a toujours le dernier mot avec chacun de nous parce que « le salaire du péché c’est la mort », écrit Paul aux Romains (6.23). Mais un jour, je serais libéré à tout jamais du péché et de la mort et de son cortège macabre de détresses en tous genres. Dans l’attente de ce jour glorieux, je peux garder dans mon cœur les paroles du psalmiste qui écrit :
De l’Éternel vient le salut. Ô Éternel, fais reposer ta bénédiction sur les tiens (Psaumes 3.9 ; comparez 118.14, 21).
Le second chapitre du livre de Jonas relate très sobrement comment le prophète est sauvé de la noyade par l’Éternel qui utilise un grand animal aquatique, poisson ou mammifère. Cette péripétie est suivie du psaume par lequel Jonas exprime sa reconnaissance d’avoir été délivré par le poisson qui l’a avalé et dans lequel il se trouve. Il conclut cette action de grâces, fruit de sa repentance en disant :
Moi j’offrirai à l’Éternel un sacrifice en disant ma reconnaissance et je m’acquitterai des vœux que j’ai formés. Le salut appartient à l’Éternel (Jonas 2.10 ; Auteur).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.