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21 oct. 2022

Lévitique 7.22-38 – 8.1

Parmi les papyrus médicaux célèbres, celui d’Ebers fut découvert en Egypte à Luxor en 1862. Il aurait été rédigé au 16eme siècle avant notre ère et doit son nom à l’égyptologue allemand qui fit sa traduction. Ce papyrus de 20 mètres de long contient 877 paragraphes, qui décrivent de nombreuses maladies dans plusieurs branches de la médecine et les prescriptions correspondantes. C’est aussi le premier document humain qui fait référence au cancer.

Les Egyptiens considéraient le cœur comme le centre de l’organisme mais ils ignoraient que tous les organes étaient connectés, fonctionnaient ensemble, et que la maladie pouvait s’étendre. La pharmacopée égyptienne de l’époque de Moïse fait appel à plus de 700 substances, tirées pour la plupart du règne végétal, mais on y trouve aussi la poussière de statue, des carapaces de scarabée, des queues de souris, du poil de chat, des yeux de porc, des orteils de chien, du lait mammaire, de la semence humaine, des yeux d’anguille et des entrailles d’oie, etc. Aux remèdes se mêlent également de nombreuses formules magiques et beaucoup d’incantations ayant pour but de détourner les démons qui causent les maladies. Certains traitements sont efficaces même aujourd’hui, et d’autres amusants. Par exemple contre la mort, il faut prendre la moitié d’un oignon et la mousse d’une bière. Si ça ne chasse pas la dame à la faux, en tout cas ça ne peut pas faire de mal. Malheureusement, certaines prescriptions étaient mortelles comme celle contre les échardes. En effet, le papyrus recommande d’appliquer à l’endroit blessé un baume fait de sang de vers et de fumier d’âne. Le gros problème est que le fumier étant chargé des spores du bacille du tétanos (Clostridium tetani), une simple écharde avait souvent pour résultat une mort horrible. Les Egyptiens avaient un faible pour la pharmacopée excrémentielle car on utilisait aussi les excréments de crocodile, les fientes de gazelle ou l’urine d’un petit garçon. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que dans le papyrus d’Ebers, la maladie décrite à la perfection est le tétanos. Les Hébreux n’avaient pas ce problème parce qu’ils possédaient la Loi dans laquelle il est stipulé que les excréments sont impurs, leur contact rend impur (Lévitique 7.21) et que les Israélites doivent enterrer les besoins du corps (Deutéronome 23.12-13). Dans le Nouveau Testament, on lit :

            C’est ainsi que Moïse fut instruit dans toute la science des Egyptiens et qu’il devint un       homme dont la parole et les actions avaient des effets remarquables (Actes 7.22). Moïse connaissait probablement par coeur le contenu du papyrus d’Ebers, mais il n’en a tenu aucun compte car il n’a pas incorporé une seule des erreurs de l’art médical de son temps dans les textes de la Loi ce qui est tout à fait extraordinaire.

Contrairement aux traités médicaux égyptiens, la loi de Moïse ne prescrit pas de remèdes spécifiques pour chaque maladie, parce qu’elle est essentiellement de nature préventive. On peut donc dire que c’est dans les Textes Sacrés qu’on trouve le premier effort de l’institution d’une médecine d’avant-garde efficace. D’où venait donc la sagesse de Moïse ? La réponse est simple. Il s’agit de prescriptions divines et non pas d’un produit de l’ingéniosité humaine. Si on accepte l’inspiration des Écritures, c’est-à-dire que c’est Dieu qui est le véritable auteur  derrière la plume de l’écrivain, alors les préceptes hygiéniques contenues dans la Loi, doivent résister à toute épreuve scientifique. Est-ce bien le cas ?

À part un lointain précurseur du 16e siècle du nom de Fracastor, qui décrivit en trois livres la contagion, les maladies contagieuses et leur traitement, la notion de prévention demeure inconnue jusqu’à ce qu’elle soit mise en lumière au 19ème siècle, et pas avant, par plusieurs scientifiques (John Tyndall, Robert Koch) dont le savant français Louis Pasteur, qui en 1848 explique le processus de fermentation. Le chirurgien anglais Joseph Lister démontre que des germes nocifs contenus dans l’air sont à l’origine de la suppuration des plaies. Il demande alors que tous les instruments et vêtements soient désinfectés au phénol, ce qui fait que dans son service, dès 1869, le taux de mortalité opératoire tombe de 60 à 15 %.

En 1867, encore étudiant en médecine, le Français Just Lucas‑Championnière (1843-1913) est intrigué par un article du journal médical « The Lancet » où le chirurgien britannique Joseph Lister décrit les travaux sur l’antisepsie, inspirés par les théories de Louis Pasteur, qu’il mène depuis deux ans à la Glasgow Royal Infirmary. L’année suivante, il se rend en Écosse pour observer les méthodes de Lister, se lie d’amitié avec lui et passe un mois dans son service. En janvier 1869, il publie le premier article en français sur les vertus de l’antisepsie puis essaie de convaincre les chirurgiens parisiens ignorants de prendre en considération ses notions d’antisepsie, et de nettoyer les instruments et les mains. Mais au cours de la guerre de 1870 avec la Prusse, la réticence est toujours l’apanage de la plupart des chirurgiens qui traitent les blessés, ce qui fait que ces derniers développent souvent une septicémie qui entraîne une amputation qui est presque toujours équivalente à un arrêt de mort.

Ce n’est qu’en 1878 que l’origine des maladies infectieuses dues aux microbes fut prouvée par Pasteur. Pourtant, le microscope avait été mis au point environ 200 ans auparavant, mais sans altérer les mentalités obscurantistes de l’époque. En France, la déclaration des maladies infectieuses ne sera obligatoire qu’à partir de 1902. Mais des millénaires avant cette date, la loi de Moïse donnait déjà des instructions précises à leur sujet en insistant sur l’importance du contact dans la transmission des maladies.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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