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- Luc 15.1 – 16.9
Luc 15.1 – 16.9
Les Grecs ont créé des dieux qui ont les mêmes passions et les mêmes faiblesses que les hommes. Les Romains leur ont emboîté le pas. Depuis toujours et aujourd’hui encore, les divinités de toutes les religions sont plus ou moins tordues comme leurs créateurs. La grande exception est Jésus, bien sûr, qui lui est parfait. Mais la perfection morale n’empêche pas d’avoir des sentiments. Or, comme Dieu est une personne, il éprouve colère et compassion, joie et tristesse, et ça lui fait chaud au cœur quand un pécheur repentant vient à lui. D’ailleurs, le thème commun aux 3 premières paraboles du chapitre 15 de l’évangile selon Luc est la joie de Dieu quand quelque chose est perdue puis retrouvée. D’une histoire à l’autre, la perte est plus grande. D’abord c’est une brebis, ensuite c’est une pièce d’argent, et enfin c’est un fils qui part au loin pour mener une vie en bâton de chaise. Je commence à lire le chapitre 15.
Les collecteurs d’impôts et autres pécheurs notoires se pressaient tous autour de Jésus, avides d’écouter ses paroles. Les pharisiens et les spécialistes de la Loi s’en indignaient et disaient : — Cet individu fréquente des pécheurs notoires et s’attable avec eux ! Alors Jésus leur répondit par cette parabole : — Si l’un de vous possède cent brebis, et que l’une d’elles vienne à se perdre, n’abandonnera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres au pâturage pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ? Et quand il l’a retrouvée, avec quelle joie il la charge sur ses épaules pour la ramener ! Aussitôt rentré chez lui, il appelle ses amis et ses voisins et leur dit : “ Venez partager ma joie, car j’ai retrouvé ma brebis qui était perdue. ” Je vous assure qu’il en est de même au ciel : il y aura plus de joie pour un seul pécheur qui change de vie, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’en ont pas besoin (Luc 15.1-7).
Au grand dam des chefs religieux juifs, Jésus s’associe aux gens de mauvaise vie qui viennent à lui. Ses enseignements et les paroles de miséricorde et de pardon qui sortent de sa bouche réveillent leur conscience et ils sentent douloureusement le poids de leur péché.
L’histoire de la brebis perdue est destinée à remettre les pharisiens à leur juste place. Ce pauvre animal sans défense qui égaré est incapable de retourner au bercail et qui ne supporte guère la fatigue, représente les pécheurs notoires, ceux que les religieux appelaient « les maudits ». Pour ne pas que la brebis soit irrémédiablement perdue, il faut que le berger la cherche, la porte, et lui prodigue des soins. Jésus décrit sa compassion sous les traits de ce berger qui cherche sa brebis sans relâche jusqu’à ce qu’il la trouve. Ce fut l’œuvre de toute sa vie et c’est aussi celle de l’Eglise aujourd’hui.
Orgueilleux, les pharisiens affectent de voir dans les fréquentations de Jésus un mépris de la moralité et de la justice, dont ils se disent les dépositaires. Leurs murmures sont l’expression d’un blâme envers le Seigneur et de leur dédain pour les péagers et les prostituées qui viennent à Jésus.
Les 99 brebis sont tous ceux qui se prétendent justes et qui dans leur suffisance croient ne pas avoir besoin de repentance. Mais la nécessité d’une sincère humiliation apparaît régulièrement dans les discours de Jésus car c’est l’étape incontournable pour entrer dans le royaume de Dieu.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.