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Malachie 1.7-14
Il est précieux d’avoir dans son cercle d’amis des personnes qui tiennent parole, sur qui on peut vraiment compter. Mais comme chez beaucoup de gens, dire et faire ne vont pas toujours de pair et selon la sagesse populaire, les actions sont plus parlantes que les mots. Le prophète Malachie accuse les prêtres d’Israël de dire que « la table de l’Éternel n’a guère d’importance ». Il n’est pas concevable qu’un prêtre israélite fasse une telle déclaration en public car il court le risque d’être lapidé pour blasphème. Par contre, à voix basse et par leur comportement les prêtres expriment bien cette pensée.
Je continue de lire dans le premier chapitre du livre de Malachie.
(Le Seigneur des armées célestes s’adresse à vous les prêtres. Et puis vous demandez : “ En quoi t’avons-nous méprisé ? ”) Vous apportez sur mon autel des aliments impurs et puis vous demandez : “ En quoi t’avons-nous profané ? ” C’est en disant : “ La table de l’Éternel n’a guère d’importance ” (Malachie 1.7).
« Les aliments impurs » sont littéralement « du pain souillé ». Mais « le pain » est pris au sens figuré car il s’agit en fait de la chair des animaux sacrifiés. Selon la Loi, toutes les offrandes qui sont faites à l’Éternel sont appelées « les aliments de Dieu » (Lévitique 21.6) et les offrandes qui ne correspondent pas aux règles cérémonielles de la loi de Moïse sont considérées rituellement impures, un met souillé qui déshonore Dieu (Lévitique 22.17-30 ; Deutéronome 15.21).
D’après ce que le prêtre Esdras écrit (chapitre 6), les frais d’entretien du temple sont d’abord assumés par le trésor du roi de Perse, mais après un certain temps les Israélites doivent prendre la relève (Néhémie 10). Mais apparemment, trouvant cette charge trop lourde, ils essaient de limiter les frais au maximum. Alors, les prêtres estimant que la pauvreté des colons justifie leur conduite, acceptent de célébrer le culte à l’Éternel avec des offrandes indignes qui enfreignent la Loi. Comme plus loin, il est également dit que le peuple ne contribue pas au trésor du temple comme il devrait le faire, les prêtres sont très mal rémunérés ce qui les encourage à négliger leurs fonctions.
Les prêtres ne contestent pas l’accusation que leur porte Malachie de profaner l’Éternel, mais à force de prendre des raccourcis, ils se sont endurcis au point où ils ne voient pas exactement où et comment ils offensent Dieu.
Dans sa réponse, le prophète parle de « la table de l’Éternel », une expression qu’il emploie une fois encore un peu plus loin (Malachie 1.12). À première vue, on pourrait penser qu’il s’agit de la table en bois d’acacia qui se trouve à l’intérieur du Lieu saint et sur laquelle sont posés les pains de proposition (Ézéchiel 41.22 ; 44.16). Mais en fait, « la table » est une métaphore pour cet ensemble constitué par les offrandes de céréales et d’animaux qui sont rituellement présentées à l’Éternel (Ézéchiel 44.15-16), ainsi que l’autel des Holocaustes sur lequel ces offrandes sont faites. L’autel des holocaustes est en bronze et se trouve dans la cour du Temple, devant l’entrée du sanctuaire proprement dit, qui est constitué des Lieux saint et très saint.
Non seulement la piètre qualité des sacrifices offerts à l’Éternel par les prêtres justifie amplement les reproches qui leur sont adressés, mais leurs actions sont suffisamment graves pour leur valoir la peine capitale. En effet, dans le livre du Lévitique, il est stipulé que « tous les prêtres devront observer mes prescriptions pour ne pas se charger d’une faute et mourir pour avoir commis en cela une profanation » (Lévitique 22.9 ; « profane » signifie « contre le temple »).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.