- Chemins de vie
- Émissions
- Matthieu
- Matthieu 4.2-22
Matthieu 4.2-22
Chacun d’entre nous pourrait être comparé à un fil de pêche. Si on tire dessus de plus en plus fort, tôt ou tard et quelque soit sa grosseur il finira par casser. C’est comme ça qu’on manque de belles pièces à la pêche, soit ils finissent par se décrocher, soit ils cassent la ligne à la grande déconvenue du pêcheur. J’en ai fait l’expérience. Pareillement, lorsque je suis soumis à une tentation et si celle-ci augmente en intensité, je finirais par craquer. Si j’avais l’occasion d’empocher mille euros de façon malhonnête, ça ne m’intéresserait pas. Mais devant un million d’euros il me serait beaucoup plus difficile de résister. C’est d’ailleurs pour cela qu’on a coutume de dire que tout homme a son prix. Si ce n’est pas l’argent, c’est autre chose, mais chacun d’entre nous a son talon d’Achille, son point faible et c’est pour cette raison que nous avons besoin d’un sauveur. Au niveau moral, Jésus-Christ n’est pas comparable à nous, car lui est comme un fil de pêche incassable, quelque soit la pression, il ne cédera pas. Une parole du Nouveau Testament dit de lui :
Jésus est bien le grand-prêtre qu’il nous faut. Il est saint, irréprochable, il n’a jamais été touché par le mal, il est tout différent des pécheurs et il est élevé plus haut que les cieux (Hébreux 7.26).
Je continue à lire dans le chapitre 4 de Matthieu.
Après avoir jeûné pendant 40 jours et 40 nuits, Jésus eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : Puisque tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres se changent en pains. Mais Jésus répondit : il est écrit : l’homme n’a pas seulement besoin de pain pour vivre, mais aussi de toute parole que Dieu prononce (Matthieu 4.2-4).
De la même manière que l’obéissance d’Israël fut éprouvée par l’Éternel dans le désert pendant 40 ans, le Christ l’est lui aussi pendant 40 jours. Une si longue période de jeûne complet semble extraordinaire, mais la science moderne a confirmé que cela est tout à fait possible. En effet, dans la revue scientifique La Recherche, du 10 janvier 1972, sont décrites des expériences de plusieurs jeûnes, allant de 25 à 249 jours. Moi j’ai essayé une fois pour voir. Après 24 heures, j’étais malade comme un chien, la tête me tournait et l’estomac faisait des nœuds. Ce n’est pas pour moi. Donc, 40 jours est tout à fait du domaine du possible.
Dans les Textes Sacrés, le chiffre symbolique 40 est souvent synonyme d’épreuve. Donc, le diable entre en scène. Il est important de noter qu’il est une créature, un esprit peut-être, mais c’est quelqu’un et pas une influence impersonnelle qui surgirait d’on ne sait où. Dans cet épisode, il ne remet pas en cause le statut de Jésus proclamé par Dieu lors de son baptême, mais il cherche à le pousser à prouver sa divinité et à en tirer profit en dehors de la volonté de son Père.
La tentation réside dans la suggestion subtile d’agir indépendamment de Dieu pour satisfaire ses besoins physiques. Ici, le diable fait appel à la convoitise de la chair, ce qui est pour nous la recherche du plaisir qu’elle soit ou pas légitime. Satan n’incita pas Jésus à faire quelque chose d’interdit comme désobéir à l’un des commandements de la Loi de Moïse. Il savait que le Christ ne pouvait être tenté directement par le mal. Par contre, ce n’est pas une faute que de manger pour apaiser sa faim, mais le moyen d’obtenir la nourriture peut être une transgression des préceptes divins. Le diable incite donc Jésus à créer une belle miche de pain par son propre pouvoir. Pour moi, ce serait de voler une flûte chez un boulanger. Avoir faim n’est pas une bonne excuse pour enfreindre les commandements de Dieu, car il est écrit : Tu ne voleras pas. Jésus voit le diable venir et refuse d’entrer dans le rôle du magicien qui utilise la puissance surnaturelle pour satisfaire ses besoins. Plus tard par contre, il accomplira le miracle de la multiplication des pains pour le bien de ses auditeurs. La réponse de Jésus au tentateur montre sa parfaite soumission à la volonté du Père et à son plan pour Lui.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.