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Matthieu 5.17-30
Sous l’ancien régime, la vraie loi était la seule volonté du roi. C’est lui qui faisait la pluie et le beau temps d’où le dicton : si veut le roi, si veut la loi. De nos jours, la situation est moins chaotique encore que comme l’a si bien dit Honoré de Balzac : les lois sont des toiles d’araignées à travers passent les grosses mouches et où restent les petites. La loi est censée être la même pour tous, mais en réalité son application est encore très arbitraire, même dans les pays démocratiques. Je me console en sachant qu’il n’en sera pas ainsi dans le royaume du Christ. Dans son Sermon sur la Montagne et après avoir énoncé 8 béatitudes, Jésus explique le rapport entre les principes moraux de Dieu, la Loi de Moïse et les traditions.
Je continue à lire dans le chapitre 5 de Matthieu.
Ne vous imaginez pas que je sois venu pour abolir ce qui est écrit dans la Loi ou les prophètes ; je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir (Matthieu 5.17).
La Loi et les prophètes est une expression qui désigne tout l’enseignement contenu dans l’Ancien Testament. Jésus réaffirme l’autorité des Écritures tout en expliquant comment les interpréter et les appliquer maintenant qu’il est venu pour offrir aux Juifs le rétablissement du royaume de David sur terre. Une des idées relativement répandues est que les préceptes de Jésus étaient différents de ceux de Moïse. Au contraire, Jésus affirma catégoriquement sa soumission à toutes les Écritures qui existaient à son époque, l’Ancien Testament.
Le conflit n’est pas entre le Christ et Moïse, mais entre la Loi et la tradition des Anciens. Chaque fois que Jésus dit : Moi je vous dis, il oppose la vraie interprétation de la Loi aux pratiques rituelles contraignantes que la classe religieuse avait manipulées ou fabriquée, et auxquelles il se réfère quand il dit : il a été dit aux anciens ou : vous avez appris. Par son enseignement, Jésus proclamait que sa parole faisait loi et autorité sur tout ce que pouvaient bien raconter les spécialistes de la Loi, les scribes et les pharisiens. Personne hormis Jésus n’a jamais été capable d’obéir en tout à la Loi de Moïse. En disant être venu pour l’accomplir ainsi que le reste des Écritures, Jésus déclare occuper la position-clé dans l’histoire du salut de l’humanité. En d’autres mots, il se proclame le Messie, le Fils de Dieu qui devait venir et qui avait été annoncé par l’Ancien Testament.
L’enseignement de Jésus n’était pas seulement didactique ; non ! Dans tout ce qu’il est, sa personne, ses actes et son enseignement, Il proclamait et prouvait qu’il était l’aboutissement du message de la Loi de Moïse et des prophètes. Jésus a accompli les Écritures de 4 manières différentes.
- En obéissant parfaitement à la Loi morale, à tous les commandements de l’Ancien Testament. Il l’a fait au nom et pour le bénéfice de tous ceux qui croient en lui, car comme je le dis sans cesse, cela nous était totalement impossible.
- En réalisant en sa personne tous les rituels de la partie cérémoniale de la Loi avec ses nombreux sacrifices et les protocoles complexes qui annonçaient de façon figurative sa venue.
- En accomplissant toutes les prophéties messianiques qui concernaient sa naissance, vie, mort et résurrection.
Et 4. En devenant l’Agneau pascal de Dieu sacrificiel qui a porté et expié sur la croix toutes les fautes de l’humanité et qui a pris sur lui les jugements que la Loi avait prononcés contre nous tous.
Comme Jésus est à la fois Dieu et parfait, les bénéfices de la mort qu’il a subie sont infinis. Ils peuvent donc être appliqués à un nombre illimité d’individus, spécifiquement à chaque croyant de tous les temps. Devant la personne de Jésus, face à ses enseignements et à ce qu’il a fait, on ne peut pas simplement conclure qu’Il était un brave garçon, un philosophe remarquable, un autre Confucius, où qui sais-je encore ! Ça n’a pas de sens, car il a dit lui-même sans l’ombre d’un détour qu’il était le personnage central de la Loi et des prophéties de l’Ancien Testament.
En conséquence, chacun d’entre nous est confronté à un choix. Soit Jésus disait vrai, soit il se méprenait sur lui-même, soit il était un imposteur. Mais ces deux dernières options, quoique théoriquement possibles, sont totalement incohérentes avec tout ce que les Écritures et la littérature antique disent de lui, de sa vie et de ses enseignements. À moins d’avoir déjà pris résolument parti contre le Christ, je n’ai pas vraiment d’autres alternatives que de croire qu’Il est vraiment ce qu’il disait être, le Fils unique de Dieu. Mais alors, je suis confronté à un autre choix encore plus critique. Soit, je l’accepte avec toutes les conséquences que cela implique et qui sont considérables ; soit, je l’écarte de ma route, j’oublie tout et continue à vaquer à mes occupations quotidiennes comme si de rien n’était. Mais en jouant à l’autruche proverbiale qui cache sa tête dans le sable afin d’échapper à ce qui la dérange, je ne fais rien d’autre que de rejeter le Christ et tout ce qu’il représente.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.