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Michée 2.4-13
Quand un chef d’État fait un discours, les journalistes décortiquent chaque phrase, chaque mot, les nuances, l’intonation de la voix, le gestuel, l’habit, qui ne fait pas toujours le moine, et j’en passe, afin d’essayer de lire dans les pensées du grand personnage. Eh bien figurez vous qu’on est pratiquement obligé de faire pareil avec les visions des prophètes de l’Ancien Testament. En effet, il est tout à fait courant de pouvoir traduire la même phrase qu’a dite un auteur sacré de deux ou de trois manières différentes, chacune ayant un sens légèrement différent. Mais rassurez-vous, au final ça ne change rien ou pas grand-chose. Le quatrième verset du deuxième chapitre de Michée, par exemple, est difficile à comprendre pour tous les traducteurs qu’ils soient français, anglais ou allemand. Je lis ce que j’ai compris :
En ce jour-là, on vous raillera en proverbes et on vous lamentera avec une lamentation mélodieuse. On dira : c’en est fait, nous sommes totalement dévastés. Il a fait passer à d’autres la propriété de mon peuple. Comme il me l’a prise ! À l’infidèle il donne nos terres en partage (Michée 2.4 ; auteur).
Nous avons là une double complainte : d’une part, la prospérité d’Israël est détruite car changée en ruines et désolations, et d’autre part, le pays de Canaan qui avait été octroyé en héritage par l’Éternel à Israël à perpétuité, est maintenant donné à son ennemi que Michée appelle « l’infidèle ». Il ne peut s’agir que de Nabuchodonosor roi des Chaldéens, car c’est lui qui mit fin à la souveraineté politique de Juda et qui confisqua son pays.
La loi du talion s’applique aux classes dirigeantes du royaume de Juda ; comme ils ont pris l’héritage des autres, tout ce qu’ils possèdent leur sera ôté. De plus, en ce jour de grand malheur national, les conquérants tourneront en moqueries les lamentations des vaincus ; se moquer ainsi étant alors monnaie courante. Cependant, le jour vient où ce sera au tour des Babyloniens d’être un sujet de sarcasmes. Le prophète Habaquq écrit :
Un jour, tous ces peuples lanceront contre lui (Babylone) des proverbes moqueurs et des paroles ironiques. Et l’on dira : “ Malheur à lui car il amasse des richesses qui ne sont pas à lui. Jusques à quand cela va-t-il durer ? Il accumule un lourd fardeau de dettes ” (Habaquq 2.6).
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.