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02 janv. 2023

Nombres 1.1-16

L’histoire de toutes les nations comporte des événements douloureux et des squelettes que le peuple en question aurait préféré qu’ils restent cachés dans un placard. Les Textes Sacrés ne cachent jamais les échecs du peuple de Dieu mais ils ne s’étendent pas non plus sur ceux-ci. Nous possédons pas mal de détails sur les débuts et la fin des pérégrinations du peuple hébreu dans le désert, mais le livre des Nombres est muet sur la majeure partie de ce voyage qui dura pourtant 38 ans, pendant lesquels disparut toute la génération qui était sortie d’Égypte. La raison de ce silence est que le peuple de Dieu est rejeté et voué à la mort; l’Éternel leur ayant littéralement tourné le dos.

Le livre des Nombres tire son nom de l’ancienne version grecque de la Septante, une traduction de l’hébreu et qui s’appelle aritmoi, un mot qui a donné arithmétique en français. En hébreu, le nom de ce livre est simplement : « dans le désert » ”.

L’histoire du peuple hébreu commence dans le livre de la Genèse avec Abraham, personnage illustre à qui l’Éternel promet qu’il deviendra la tête d’une grande nation. Son petit-fils Jacob et sa grande famille émigre en Éegypte où elle devient une grande nation. Dans le livre de l’Exode, on apprend que les Hébreux sont en esclavage pendant près de 4 siècles quand l’Éternel intervient et les délivre par l’intermédiaire de Moïse. Ils partent alors pour le Pays promis. En cours de route ils construisent le tabernacle qui est un temple portatif dans lequel et autour duquel ils adorent leur Dieu. Dans le Lévitique, le 3e livre écrit par Moïse, l’Éternel institue le culte qui doit lui être rendu. Il donne la Loi et promulgue les ordonnances qui régissent tous les domaines de la vie israélite. Maintenant que l’alliance est conclue, le peuple est à même de partir à la conquête de la terre promise.

Le livre des Nombres est le 4e du Pentateuque. Il ressemble à l’Exode parce que son contenu est à la fois historique comme la Genèse et législatif comme le Lévitique. Il couvre les 38 ans de périple du peuple d’Israël depuis le mont Sinaï jusqu’aux plaines de Moab, une peuplade située au sud-est de la Mer Morte.

Le peuple hébreu a quitté l’Éegypte le premier jour du second mois de l’an 2, mais ce n’est que bien plus tard, au dixième mois de la quarantième année qu’ils commencent la conquête de la Palestine. Entre-temps a eu lieu la rébellion de la première génération.

Dans la première partie du livre et dans la perspective de la conquête, le peuple doit être organisé militairement, comme une armée dont l’Éternel est le chef. Moïse reçoit l’ordre de procéder au recensement des douze tribus, afin de déterminer les contingents de soldats disponibles. Il leur assigne la place qu’ils occuperont quand ils campent et pendant les marches. Le tabernacle, le temple portatif, joue le même rôle qu’une tente royale. Il est situé au milieu du campement des Israélites, tandis que tout autour et en carré, sont ordonnées les 12 tribus. l’Éternel est un Dieu d’ordre; pendant les déplacements, le peuple avance d’une manière bien ordonnée avec à sa tête la nuée représentative de la gloire de Dieu.

Après les soldats, Moïse procède au recensement des Lévites, les aides de camp des prêtres, et distribue les tâches que chaque famille de Lévites devra remplir pour le service du culte.

Le peuple passe environ un an au pied du mont Sinaï puis célèbre sa seconde Pâque au second mois. Ensuite, l’Éternel explique à Moïse qu’il guidera son peuple au son de la trompette, puis il lui donne une série d’ordonnances, des lois isolées ou de nouvelles règles relatives au fonctionnement du tabernacle. Puis les instructions concernant le culte sont répétées.

Une fois tous ces préparatifs réalisés, les Hébreux sont enfin prêts à partir. La partie centrale du livre des Nombres débute avec le départ du mont Sinaï et se termine dans les plaines de Moab. Le récit s’attarde sur un certain nombre d’incidents qui ont lieu en cours de route.

Le désert que les Hébreux traverse n’est pas une vaste étendue de sable à perte de vue. C’est un paysage très tourmenté, émaillé d’oasis à la végétation dense. Le peuple se déplace d’une station à une autre, mais c’est surtout le séjour à Qadech-Barnéa qui est important. Cette localité est située tout au sud de la Palestine. C’est là que les Hébreux se préparent à conquérir le pays de Canaan. Mais suite à leur rébellion contre l’Éternel, ils sont forcés de retourner dans le désert pour y marcher et tourner en rond jusqu’à ce que la génération qui a quitté l’Égypte ait complètement disparue, morte et enterrée, à l’exception de deux hommes : Kaleb et Josué.

L’itinéraire qu’a suivi le peuple hébreu depuis le mont Sinaï est difficile à jalonner, car plus de la moitié des noms des lieux ne peuvent être identifiés. Les événements relatés par Moïse ont été soigneusement choisis et sont essentiellement une accumulation des infidélités du peuple d’Israël qui n’arrête pas de se plaindre de son sort et de douter de la puissance et de la bonté de l’Éternel, et qui finalement se révolte carrément contre lui. À un moment donné la contestation du peuple contre l’autorité de Moïse devient un soulèvement de masse. Aaron et Myriam, pourtant frère et sœur de Moïse, se rendent eux aussi coupables de rébellion. A la fin, Moïse lui-même perd son sang-froid avec le peuple et désobéit à l’Éternel, de sorte qu’aucun d’entre eux n’est autorisé à entrer dans le Pays promis.

Le livre des Nombres est plutôt déprimant. Il s’articule sur deux pôles principaux. Le premier est le refus de la génération qui a quitté l’Égypte d’entrer dans le Pays promis, ce qui entraîne son errance dans le désert jusqu’à ce que ce peuple coupable disparaisse. Cette longue période entre le départ du mont Sinaï et l’entrée effective dans le pays de Canaan est moralement l’une des plus sombres de toute l’histoire d’Israël.

Le second pôle du livre est l’immense partouse organisée par la nouvelle génération d’Hébreux avec les femmes du peuple moabite. Ce sont des actes d’idolâtrie et de débauche encore pire que l’histoire du veau d’or raconté dans le livre de l’Exode. Comme quoi : tel père, tel fils. Ces désobéissances attirent invariablement la colère de l’Éternel qui est indigné face au mal et à l’ingratitude de son peuple. Il exerce alors des jugements sévères qui déciment les Israélites coupables.

À plusieurs reprises, Moïse prie en faveur du peuple pour que l’Éternel ne le détruise pas totalement. Suite au fâcheux incident dans les plaines de Moab, le peuple retourne à Qadech-Barnéa pour se préparer à la conquête que leurs aînés avaient refusé d’entreprendre. Les hommes aptes à la guerre sont recensés comme le furent leurs pères, ce qui est mentionné à la fin du livre, au chapitre 26. Il est remarquable que la nouvelle génération soit moins nombreuse que celle qui avait refusé de prendre possession du Pays promis. Cela veut dire que la promesse de l’Éternel, comme quoi les Hébreux deviendraient aussi nombreux que les étoiles du ciel, est reportée jusqu’à ce que leurs aînés aient fini de mourir alors qu’ils tournent en rond dans le désert. Malgré tout, la grâce de Dieu est évidente dans tout le livre car il poursuit patiemment son projet d’amour envers son peuple, en prenant soin de lui, en pourvoyant à ses besoins et en intervenant en sa faveur de manière miraculeuse.

Les attaques multipliées d’un devin qui tente obstinément de maudire Israël, témoigne tout particulièrement de la protection de l’Éternel pour son peuple. En effet, ce sorcier malveillant se voit contraint malgré lui de prononcer sept oracles de bénédiction sur Israël. Ainsi, malgré tout, l’Éternel épargne son peuple et la troisième partie du livre nous présente la nouvelle génération pour qui l’avenir est ouvert car elle a la possibilité d’entrer dans le Pays promis. Après un nouveau recensement, cette section du livre parle surtout mais pas exclusivement de la conquête et de l’installation du peuple en Palestine. On y lit la nomination du successeur de Moïse ; l’énoncé des lois concernant les héritages ; les mesures en vue du partage du pays ; et les conditions à remplir pour les tribus qui veulent s’établir à l’est du Jourdain, donc en dehors du Pays promis. L’Éternel donne aussi les lois concernant les villes de refuge destinées aux personnes coupables d’homicide involontaire.

Après la partie centrale, déprimante, on est frappé par les notes positives qui résonnent dans la troisième section du livre. En effet, alors que la quasi-totalité de la première génération a disparu, il n’est plus fait mention de mort de personnes appartenant à la nouvelle vague ; au contraire, les Hébreux remportent une victoire éclatante sur les Madianites qui avec les Moabites, avaient entraîné les Israélites à l’idolâtrie et à la débauche ; la requête des tribus souhaitant s’installer hors du Pays promis, et qui aurait pu susciter une crise grave trouve une solution heureuse, de même que les problèmes d’héritage soulevés par une famille ayant des filles et aucun fils. L’avenir semble donc prometteur.

Tout au long du livre des Nombres, des règles rituelles, des lois et des ordonnances, viennent s’insérer ici et là, certaines, parce que l’histoire les suscite, d’autres, parce qu’elles ont été communiquées à Moïse sans qu’on sache nécessairement pourquoi.

Les murmures quasi perpétuels et le jugement de la première génération sortie d’Éegypte sont une leçon pour moi car je ne suis malheureusement pas différent de ces gens qui se sont dressés contre Dieu. Les apôtres Paul et Pierre écrivent respectivement :

Ces choses leur sont arrivées pour servir d’exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles. Ainsi donc, que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ! Je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme (1Corinthiens 10.11-12 ; 1Pierre 2.11).

Les faits relatés dans le livre des Nombres ne me sont pas donnés pour satisfaire ma curiosité mais pour m’instruire afin que je ne suive pas le mauvais exemple des pleurnichards. L’un des épisodes rapportés, concerne un châtiment du peuple par l’Éternel qui envoie des serpents à la morsure mortelle. Selon une pratique bien rodée, quand le châtiment tombe, le peuple reconnaît sa faute et ses responsables vont voir Moïse pour qu’il intercède en leur faveur.

Alors, sur l’ordre de Dieu, Moïse fabrique et élève un serpent de bronze en haut d’un mât. Il suffit alors aux Israélites mordus, de regarder la sculpture de serpent ainsi dressée pour avoir la vie sauve. L’apôtre Jean établit une analogie entre Jésus et ce serpent de bronze. En effet, le Seigneur a été élevé sur une croix afin que tous ceux qui placent en lui leur confiance ne périssent pas. Je lis le passage.

Dans le désert, Moïse a élevé sur un poteau le serpent de bronze. De la même manière, le Fils de l’homme doit, lui aussi, être élevé pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui aient la vie éternelle (Jean 3.14-15).

Moïse, ayant été élevé à la cour de Pharaon et dans toute la sagesse des Égyptiens, savait comment organiser par écrit les événements qui ont eu lieu pendant la traversée du désert et qu’il voulait conserver pour la postérité. Pendant toutes ces années, il a tenu un journal de bord qui contient les listes des divers recensements, ses dialogues avec l’Éternel, les rébellions et châtiments du peuple, ou encore l’inventaire des offrandes des chefs de tribus. Il est probable que c’est vers la fin de sa vie, dans les plaines de Moab et juste avant que commence la conquête, qu’il a rassemblé les divers textes qui constituent le livre des Nombres.

Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.

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