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- Nombres 15.37 – 16.27
Nombres 15.37 – 16.27
Certaines périodes de l’Histoire humaine semblent particulièrement stériles parce que faute de documents, nous ne connaissons pas les événements qui s’y sont déroulés. C’est aussi le cas pour les 38 ans et quelques mois que le peuple hébreu a passé à piétiner dans le désert, le temps que la première génération sortie d’Égypte disparaisse. Les Écritures sont discrètes sur ces années parce que le plan de Dieu est différé et que c’est du temps perdu en quelque sorte. L’un des rares incidents qui nous est rapporté dans les quelques chapitres qui couvrent cette pérégrination nous est raconté dans le chapitre 15 du livre des Nombres. Je continue à le lire :
Pendant leur séjour au désert, les Israélites trouvèrent un homme qui ramassait du bois le jour du sabbat. Ceux qui l’avaient surpris ainsi l’amenèrent devant Moïse, Aaron et toute la communauté. Ils le tinrent sous bonne garde, car rien n’avait encore été prescrit quant à la peine qu’il fallait lui infliger. L’Éternel dit à Moïse : — Cet homme doit être puni de mort, toute la communauté l’exécutera à coups de pierres à l’extérieur du camp. Alors toute la communauté le fit sortir du camp et le lapida jusqu’à ce que mort s’ensuive comme l’Éternel l’avait ordonné à Moïse (Nombres 15.32-36; comparez Lévitique 24.10-23).
Ce n’est pas parce que cet incident se trouve dans ce chapitre qu’il est chronologiquement à sa place. Il se peut qu’il ait eu lieu avant la marche forcée de 38 ans dans le désert. Quoiqu’il en soit, la peine capitale pour avoir ramassé du bois un jour de sabbat paraît bien sévère pour une faute qui à priori semble bien petite. On comprend pourquoi Moïse a hésité et a dû consulter l’Éternel. Cet exemple, et celui de l’étranger blasphémateur dont il est question dans le livre du Lévitique (24.10-23), sont les seuls où quelqu’un est emprisonné et où il est dit : « car rien n’avait encore été prescrit. » Un acte contre l’Éternel commis volontairement et consciemment est un rejet de sa personne et de son autorité. Il ne peut pas être expié par des rites sacrificiels. Dieu enseigne ainsi à son peuple que le mépris de sa Loi, même sous la forme en apparence la plus bénigne, n’est pas toléré. L’exécution de cet homme se fait à coups de pierres qui est la façon habituelle des anciens Hébreux d’infliger la peine capitale. Ce sont les simples Israélites qui sont chargés de cette besogne, et on peut s’imaginer que de mettre à mort ainsi un coupable doit faire une forte impression, mais elle est salutaire car c’est un acte pédagogique qui enseigne au simple mortel à craindre et à respecter son Dieu.
Pour nous, cette exécution pour ce qui nous semble être une pacotille, est un peu difficile à comprendre parce qu’on parle toujours d’un Dieu d’amour, ce qui est tout à fait conforme aux Écritures. Cependant, celles-ci mettent davantage l’accent sur sa sainteté et sa justice implacable que sur son amour ; un enseignement qui n’est pas très agréable, j’en conviens. Selon ma perspective humaine limitée, ces deux aspects : l’amour et la justice de Dieu semblent s’opposer, mais ils ont été réconciliés dans le sacrifice du Christ. Sur la croix où Jésus a porté à ma place le châtiment du péché, la justice divine a éclaté et a été satisfaite en même temps que son amour pour moi a été manifesté.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.