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Nombres 18.8 – 20.1
A l’époque de l’Union Soviétique, c’était une grande puissance surtout militaire, gérée par un groupe d’hommes appelé « Politburo » et qui avait à sa tête un secrétaire général. Mais cette position était très instable car lorsqu’il partait en vacances ou en voyage, il ne savait jamais si pendant son absence, ses collègues n’allaient pas le virer comme un malpropre. C’est ce qui est arrivé à Malenkov, le successeur de Staline. Après avoir été le grand patron pendant seulement deux ans, il fut supplanté en 1955 par Nikita Khrouchtchev qui réussit à tenir 9 ans avant de se faire évincer par Leonid Brejnev. Quand on détient le pouvoir, on fait des envieux.
Même, le grand Moïse a été confronté à ce problème. Il subit une série de contestations et deux tentatives de coups d’État, et la seconde fois, avec son frère Aaron, il doit courir se réfugier à l’entrée du tabernacle où l’Éternel le couvre de sa nuée. Puis ont lieu un jugement, et une épreuve qui confirme Moïse comme le seul chef et Aaron dans son rôle de grand-prêtre. Dans l’ancien Israël, le sacerdoce est extrêmement important parce qu’il représente le trait d’union entre le Dieu 3 fois Saint et son peuple. La prêtrise est exclusivement réservée à Aaron et à ses descendants. Presque toutes leurs fonctions ont lieu dans un espace très réduit, à l’intérieur du sanctuaire bien sûr, mais surtout à l’extérieur, autour de l’autel de bronze qui est situé à l’entrée du tabernacle, et dans le parvis qui est la cour intérieure.
Le sacerdoce est présenté comme un don de l’Éternel car tout le peuple en bénéficie. En effet, c’est grâce à tout ce rituel complexe et sanglant que les Israélites peuvent obtenir le pardon des fautes qui ne sont pas « à main levée », c’est-à-dire une rébellion volontaire dirigée contre Dieu.
Sous le régime de la Nouvelle Alliance et selon l’enseignement du Nouveau Testament, le sacerdoce est universel; tous les croyants ont la possibilité, le droit et le devoir de s’approcher librement de Dieu au nom de Jésus-Christ et sans passer par une prêtrise ou accomplir des rites. Je résume le chapitre 18 du livre des Nombres jusqu’à la fin.
L’Éternel dit à Aaron : — Tu ne posséderas pas de patrimoine foncier dans leur pays et il ne te reviendra aucune part au milieu d’eux ; car c’est moi qui suis ta part et ton patrimoine au milieu des Israélites. Aux lévites, je donne comme possession toutes les dîmes qui seront perçues en Israël, pour le service qu’ils assurent, celui qu’ils accomplissent dans la tente de la Rencontre. Dis aux lévites : Lorsque vous recevrez des Israélites les dîmes que je vous donne de leur part en guise de possession, vous en prélèverez le dixième comme offrande pour l’Éternel, ce sera donc la dîme de la dîme et vous la donnerez au prêtre Aaron comme une offrande à l’Éternel. Sur tous les dons que vous recevrez, vous prélèverez une offrande pour l’Éternel, vous prélèverez la meilleure part comme part la plus sainte [..]: – Quand vous en aurez prélevé la meilleure part, le reste équivaudra pour vous, lévites, au produit de l’aire et du pressoir. Vous le mangerez où vous voudrez, avec vos familles ; car c’est là votre salaire pour les services que vous accomplissez dans la tente de la Rencontre. Vous ne vous rendrez coupables d’aucune faute du moment que vous en aurez prélevé la meilleure part. [..](Nombres 18.20-32).
Les Lévites ne recevront pas d’héritage en Palestine, pas de terres en propre, si ce n’est quelques villes et pâturages. La famille d’Aaron n’a droit à rien. Pour compenser, les Lévites reçoivent la dîme de tous les revenus israélites, puis il en versent le dixième aux prêtres; c’est la dîme des dîmes; donc, 1 % de tous les revenus d’Israël va à la famille d’Aaron. Mais celle-ci a aussi droit à une portion des sacrifices offerts par le peuple. De plus, tous les premiers-nés leur appartient, cependant, ils ne prennent possession que des animaux rituellement purs qu’ils doivent offrir en sacrifice. La viande et la peau leur reviennent sauf pour les holocaustes, bien entendu, puisque l’animal entier est brûlé.
Les animaux rituellement impurs ainsi que les garçons premiers-nés ne sont pas sacrifiés, mais doivent être rachetés, ce qui veut dire que le propriétaire ou le père donne aux prêtres une somme d’argent afin de pouvoir conserver son fils ou son animal. C’est pour la famille d’Aaron une source de revenus considérable si l’on songe à l’importance de la population d’Israël et au petit nombre de prêtres qui se partagent le gâteau.
Ce chapitre 18 des Nombres énonce les ordonnances fondamentales qui permettent au culte et au sacerdoce israélites de fonctionner. Chez d’autres peuples de l’antiquité, les prêtres se voient attribuer des propriétés considérables. Chez les Égyptiens, ils possèdent les plus grandes et les meilleures terres. C’étaient, disaient-ils, une donation que leur a faite la déesse Isis pendant son séjour ici-bas. Non seulement ces possessions représentent le tiers des terres cultivables du pays, mais elles sont exemptes de toute espèce d’impôt. La différence est considérable avec l’organisation du culte israélite selon laquelle les prêtres-sacrificateurs et les Lévites ne peuvent pas posséder autre chose que leurs habitations dans un certain nombre de villes et les pâturages nécessaires pour leurs troupeaux dans les banlieues.
Une fois installée dans le pays de Canaan, chaque tribu d’Israël reçoit en héritage un territoire suffisant pour assurer son entretien et son bien-être. Mais cet avantage n’a été accordé ni aux Lévites qui font le travail autour du tabernacle, ni à la famille sacerdotale d’Aaron. Les seuls moyens de subsistance de la tribu de Lévi proviennent de la piété et de la fidélité du peuple, à savoir les dîmes pour les Lévites, et les sacrifices, les offrandes végétales, les premiers-nés, et la dîme des dîmes pour les prêtres. Du point de vue de Dieu, cette situation de dépendance n’a rien d’humiliant, car comme le dit l’Éternel, ce n’est pas le peuple mais lui-même qui dote ainsi ses serviteurs, puisque c’est à lui comme au vrai souverain d’Israël que sont dues ces offrandes et ces dîmes. Mais il est néanmoins certain que du point de vue humain cette position a quelque chose de précaire, mais c’est aussi ce qui tend à prouver qu’à l’origine de l’institution du sacerdoce israélite, il n’y a ni capitalisme sauvage ni même cupidité de la part du peuple. L’Éternel a donné à ses serviteurs lévites un moyen d’existence qui repose sur la fidélité à sa personne et à son culte. Ce trait particulier le distingue de tous les autres systèmes religieux antiques, et tend à prouver que les ordonnances du sacerdoce israélite sont inspirées de Dieu et que c’est lui qui en est le véritable auteur.
Commentaire biblique radiophonique écrit par le pasteur et docteur en théologie : Vernon McGee (1904-1988) et traduit par le pasteur Jacques Iosti.